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Achille Tapsoba et Zambendé Sawadogo débarqués de l'avion une deuxième fois

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Achille Tapsoba et Théodore Zambende Savadogo, après le 04 juin dernier, viennent  une fois de plus d’être  débarqués de l’avion à l’aéroport international de Ouagadougou en partance pour la Côte d’Ivoire, ce vendredi 1er juillet 2016. Une équipe de 226infos.net s’est rendue à l’aéroport pour recueillir les sentiments des débarqués. C’est Achille Tapsoba, trainant ses bagages, qui nous confie !

226infos.net : Vous venez encore d’être débarqués. Expliquez-nous les tenants et aboutissants de cette deuxième mésaventure ?

Achille Tapsoba : «  Vous savez, le 04 juin passé, nous avons tenté d’effectuer un voyage sur Abidjan avec le camarade Théodore Zambendé Savadogo. Nous avons été débarqués de l’avion sans aucune forme de procès. Nous avons, à la lumière de cela, engagé des procédures judiciaires, et comme aucune explication n’a été donnée, aucune convocation n’a été émise contre nous, nous avons estimé que nous pouvons reprogrammer le voyage et nous l’avons programmé aujourd’hui 1er juillet pour la même direction (Côte d’Ivoire) parce qu’on n’a pas pu voyager la fois passée. Nous avions rempli toutes les formalités nécessaires pour l’embarquement. On nous a autorisés donc à aller embarquer dans l’avion. Nous avons embarqué dans l’avion. Nous attendions donc le décollage, lorsqu’on nous a encore priés de redescendre. Nous avons demandé à savoir de quoi il s’agit. On nous a dit « non, c’est la hiérarchie qui a instruit de ne pas vous laisser voyager ». C’est le commissaire spécial de l’aéroport et un de ses collègues  qui sont montés dans l’avion en tenues civiles pour nous prier de descendre de l’avion, parce qu’ils ont des instructions de nous empêcher de voyager. Nous avons dit : ‘’nous descendrons de l’avion lorsqu’on nous présentera un mandat ou alors des agents en uniformes viendront  nous faire sortir. Nous voulons que ça soit clair, s’il y a un papier, nous respectons le droit et nous  allons descendre sans problème. Si c’est la force, nous respectons la force en descendant parce que c’est la force qui est venue nous faire descendre’’. Voilà ce que nous avons donné comme alternative.

« Nous sommes descendus et voici là où nous en sommes… »

Et devant les tergiversations et l’impatience des autres passagers, le commandant de bord a demandé que tous les passagers débarquent et qu’on recommence les formalités d’embarcation. Ce qui allait peut être leur permettre de mettre l’empêchement dans une logique. A cela, nous avons dit : ‘’nous ne voulons pas pénaliser les autres passagers, nous ne voulons pas qu’on les fasse subir des vexations inutiles à cause du fait que les autorités ne peuvent pas s’assumer au Burkina Faso’’. Nous sommes dans un espace international. Nous sommes dans un avion avec des étrangers, nous allons devoir débarquer  pour laisser les passagers tranquilles, pour les laisser voyager parce que nous ne voulons pas porter préjudice à ces voyageurs parce qu’ils n’ont rien à avoir dans cette situation. C’est sur ce fait que nous avons insisté que la police nous fasse descendre et la police est venue nous faire descendre Manu militari. Nous sommes descendus et voici là où nous en sommes (ils trainent leurs bagages). Ils nous ont remis nos bagages et nous ont laissés à nous même ». Telle est la version donnée par Achille Tapsoba, président par intérim du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

A la question de savoir si des raisons avaient été avancées par la police, il est formel : « aucune raison. Quand nous avons cherché à savoir, ils nous ont dit que c’est la hiérarchie. Mais qui de la hiérarchie ? Ils ont dit qu’ils ne sont pas en droit de nous le dire. »  Et de s’interroger : « Si la Côte d’ivoire est une destination interdite pour les militants du CDP ou pour l’opposition, vu que nous sommes de l’opposition, qu’ils (les dirigeants) nous le disent et qu’ils suivent les moyens légaux. Mais de là à se cacher derrière le masque de la hiérarchie pour agir de la sorte, ce n’est pas digne dans un Etat de droit et de notre démocratie. Je jouis de tous mes droits civiques et politiques. Pourquoi empêcher un citoyen de voyager sans raison ? Ils violent  mon droit à la liberté de mouvement  »

Nous avons tenté d’avoir la version de la police à l’Aéroport, mais le commissaire Mahamadou NANA n’a pas souhaité s’exprimer.

226infos.net



03/07/2016
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