SAKISIDA

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Légèrement vêtu, sandales aux pieds, bras croisés, Toussaint Loulala, 43 ans, regarde sans cesse la foule qui peine à traverser une avenue goudronnée coupée en deux par les pluies diluviennes qui ont provoqué la mort de 13 personnes et fait de gros dégâts dans plusieurs quartiers du sud de Brazzaville.

 

L'avenue relie les quartiers Château d'eau et Kinsoundi dans le premier arrondissement de Makélékélé où les sinistrés qui ont perdu leurs maisons se comptent par centaines.

 

"Depuis mon jeune âge, je n'ai jamais vécu un tel désastre. La pluie a semé la panique et la désolation", commente Toussaint, qui travaille dans un cimetière situé sur l'avenue coupée, et où les enterrements ont été momentanément arrêtés.

 

Angelfran Mayangui, 18 ans, élève d'un lycée d'enseignement technique travaille à laver les voitures et les motos en dehors des heures de cours. "Depuis deux jours, je suis en chômage parce que mon petit atelier de fortune a été totalement endommagé", se désole-t-il.

 

 

Les grosses pluies qui sont tombées tout le week-end sans discontinuer ont causé des dégâts matériels et des pertes en vies humaines.

 

Selon la mairie de Makélékélé et la Croix rouge congolaise, au moins 13 personnes dont des enfants ont péri dans la chute des murs et des toits de leurs maisons, ou ont été emportés par les eaux qui déferlaient.

 

La rivière Mfilou qui prend sa source vers l'aéroport de Maya-Maya, traversant les quartiers sur environ 10 km avant de se jeter dans le Djoué, un affluent du fleuve Congo, est totalement sortie de son lit.

 

Ses eaux ont tout emporté au passage : maisons, arbres fruitiers, cultures maraîchères, passerelles, a constaté un journaliste de l'AFP. Dans les parcelles, des effets personnels, des papiers, des matelas et même des billets de banques restent exposés au soleil.

 

"Je vis dans le quartier depuis 35 ans, mais je n'avais jamais vu de l'eau monter jusqu'à 2 mètres de hauteur. Quand les objets n'ont pas été emportés, ils ont tous été trempés", a dit à l'AFP Antoine Lolo, 56 ans. "On s'attend au pire parce que le ciel continue à s'assombrir", ajoute-t-il, regrettant amèrement la perte des dossiers scolaires d'un de ses enfants en période d'examen.

 

 

Prés d'une trentaine de personnes ont également été blessées par les murs qui se sont écroulés sous la pression de l'eau ou toits tombés brusquement. Elles ont été accueillies à l'hôpital de Makélékélé pour des soins.

 

"Nous continuons à faire des rondes (...) pour contrôler la situation. On est tout le temps sur le terrain", a assuré Maurel Kihounzou, le maire de l'arrondissement.

 

Mais des milliers de personnes restent encore sans abri ou ont peur de rentrer chez elles. "Nous avons de sérieux problèmes pour nous loger. Je suis toujours chez moi où je dors à la belle étoile sur un bout de natte", déclare Sosthène Boukanzi, 36 ans, un enseignant, aussi éleveur qui a perdu presque toute sa porcherie.

 

Selon le ministère de l'action humanitaire, quelque 584 familles hébergées depuis dimanche au camp de la gendarmerie de Bifouiti ont été priées de rentrer chez elles. "L'ordre est venu du commandement. C'est un camp militaire et non un site des sinistrés", a dit à l'AFP une gendarme en faction devant le camp.



11/12/2012
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