SAKISIDA

Centrafrique: le mystère des squelettes de la maison Bozizé

Espérant trouver or et diamants cachés, les pilleurs d'une des maisons du président centrafricain déchu François Bozizé ont découvert deux squelettes sous deux dalles du garage. Qui sont-ils? Ont-il été assassinés? Pourquoi sont-ils là? Mystère.

La concession se trouve à Sassara, en périphérie nord de Bangui près de la route par laquelle sont arrivés les rebelles de la coalition Séléka le 24 mars lors de la prise de la capitale.

Mais les hommes du Séléka étaient là dès le samedi 23 au soir, explique le colonel rebelle Ali Garba qui a ensuite participé à l'avancée finale vers le palais présidentiel.

"Le lundi, je suis revenu pour prendre les deux véhicules (un 4x4 et un Hummer) qu'on avait repérés le samedi. La maison avait été pillée. Les gens espéraient probablement trouver des diamants ou de l'or cachés. Ils ont soulevé ces deux dalles du garage et ont découvert deux squelettes" explique le colonel Ali Garba en désignant l'emplacement.

"Je les ai vus. C'étaient des squelettes sans chair. Les gens étaient morts depuis longtemps. Au moins plusieurs mois, peut être plus", explique-t-il.

Les dalles mesurent à peine un mètre carré et s'ouvrent sur des petits réduits de 2 m de profondeur, actuellement vides à l'exception d'un morceau de tissu coloré.

Dans la maison, le colonel a également trouvé un garde présidentiel tué lors des combats. "La Croix rouge a récupéré le corps du garde tué mais aussi les squelettes", explique-t-il.

Plusieurs témoins près de la maison confirment ses dires.

La Croix rouge n'était pas joignable dans l'immédiat pour savoir où se trouvaient actuellement les deux squelettes. De source proche du gouvernement, on regrette maintenant que ceux-ci aient été déplacés et on cherche à les retrouver pour tenter de les identifier.

S'agit-il d'opposants ou d'ennemis tués sous le régime Bozizé et qu'on a mis là en pensant qu'on ne les retrouverait jamais ?

"C'est peut être un rituel", se hasarde un des rebelles.

Les crimes rituels existent dans la plupart des pays d'Afrique centrale où ils sont censés donner de la puissance à leur commanditaire. Dans ces pays, des os de personnes décédées font aussi parfois l'objet de trafics pour des raisons similaires, sans pour autant qu'acheteurs ou revendeurs de ces os ne soient mêlés à la mort des victimes...

Les deux dalles se trouvent à l'arrière du garage de la maison où sont garés deux véhicules dont le Hummer présidentiel immatriculé AA 001 PR (PR pour présidence).

Dans la maison complètement pillée, il y a des traces de sang à l'endroit où le garde présidentiel a été tué.

Selon les témoins, la maison était surtout habitée par la femme du président Monique Bozizé.

Il ne reste plus aucun meuble à l'exception d'un appareil de musculation. Le sol est recouvert de débris, de documents et notamment de dizaines de photos où apparaît parfois l'ancien président mais aussi de cérémonies traditionnelles ou de sports (circuit automobile, ring de boxe). Même les lavabos ont été arrachés.

A l'arrière de la maison, un container de traiteur a été vidé et un groupe électrogène dépecé. Dans le jardin, des papiers jonchent le sol mais on découvre aussi un portrait surprenant du président Bozizé.

Son visage a été peint mais son buste est fait de vêtements réels. Un rebelle tire sur la cravate comme pour étrangler l'ancien président, désormais en fuite au Cameroun, et qui devrait s'exiler prochainement au Bénin...




09/04/2013
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