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Code électoral : Le Mouvement Soyons Sérieux dénonce la « politique de l’exclusion » du gouvernement de la Transition

Le Mouvement Soyons Sérieux (MSS) a organisé sa conférence de presse mensuelle ce mercredi 22 avril à l’ABMAQ. Avec les hommes de médias, les responsables du mouvement se sont entretenus sur les questions d’actualité nationale, notamment le vote de la loi modificative du code électoral par le Conseil National de la Transition (CNT) et de l’opération dite « mains propres » des autorités de la transition. Il a aussi été question de la déclaration des biens des membres du gouvernement de la transition.

Code électoral : Le Mouvement Soyons Sérieux dénonce la « politique de l’exclusion » du gouvernement de la Transition

« Le MSS se veut un mouvement de veille et de dénonciation des dérives », selon son coordinateur Frédéric Zoungrana. C’est pour cela qu’au cours de cette conférence de presse, il n’a pas manqué de pointer du doigt la « politique de l’exclusion » amorcée par le CNT et entérinée par le président Michel Kafando. Il s’agit en effet du vote de la loi modificative du code électoral, qui met fin au débat sur la participation ou non aux élections, des anciens dignitaires de l’ex majorité et de ses alliés ayant soutenu la modification de l’article 37.

Pour le mouvement, la formulation de l’article 135 alinéa 4 du code « toute personne ayant soutenu un changement anticonstitutionnel qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique, notamment au principe de la limitation des mandats présidentiels ayant conduit à une insurrection ou à toute autre forme de soulèvement populaire, sont inéligibles », pose problème.

En effet, s’interroge le coordinateur du mouvement « comment cette disposition sera-t-elle appliquée si elle reste en l’état ? Va-t-elle concerner uniquement les acteurs politiques ayant soutenu ouvertement la modification de l’article 37 de la Constitution ou va-t-elle s’élargir à ceux ayant participé activement à la chute du régime de Blaise Compaoré ? »

Et Frédéric Zoungrana de conclure que « la seule exclusion qui vaille est celle émanant d’une décision de justice qui déchoit un citoyen de son droit d’éligibilité, ou celle émanant du verdict des urnes qui montre à l’individu la désapprobation du peuple par rapport à sa candidature ». Pour lui, « on ne peut pas voter une loi pour exclure des gens alors que leur culpabilité n’a pas été prouvée par la justice ».

Le MSS exige donc exige du Président Michel Kafando, l’abrogation de l’alinéa 4 de l’article 135 du nouveau code électoral. Par ailleurs, le mouvement invite tous les acteurs à reconnaître le verdict des urnes suite aux élections.

De l’opération dite « mains propres » du gouvernement

Le 6 avril, le gouvernement a procédé à une vague d’arrestations qui se poursuivrait toujours. Des arrestations « sélectives » selon le MSS, qui n’interviennent que 5 mois après le début de la transition et à la veille de l’adoption du nouveau code électoral. En plus, elles auraient été faites dans une violation de la procédure en la matière. Toute chose que le mouvement condamne.

« Pourquoi les arrestations ne concernent que les caciques de l’ex majorité quand on sait que les motifs de l’interpellation pourraient concerner certains bonzes de la transition ayant participé à la gestion du pouvoir avec Blaise Compaoré ? », s’inquiète le mouvement.

Avant d’ajouter « quelle importance accorde-t-on à ce fameux Pacte national pour le renouveau de la justice à peine deux semaines après les états généraux de la justice ? Que vaudront les travaux de la Commission de réconciliation nationale et des réformes quand on sait qu’elle a dans ses missions la proposition de réformes électorales et institutionnelles ? »

« Nos ministres de la transition sont plus ou moins riches… »

Tout en saluant la récente déclaration de biens des membres du gouvernement comme prévu dans la charte de la Transition, le MSS déplore cependant « le caractère scélérat, parcellaire et fallacieux de certaines déclarations ». Des déclarations aux allures de « bon débarras » selon eux car elles ne traduiraient pas fidèlement le patrimoine réel de certains membres de l’exécutif. Toutefois, elles auraient permis d’une part à la population de savoir que certains de nos ministres sont plus ou moins riches et d’autre part que la loi sur le délit d’apparence pourrait être appliquée sur certains membres du gouvernement. Car selon eux, « comment après 20 ans de service en tant qu’officier de l’armée le Premier Ministre soit presque milliardaire ? » Ces derniers devraient donc s’expliquer sur l’origine de leurs biens.

Le MSS auditionné à plusieurs reprises

« Après chaque conférence de presse, nous sommes convoqués par la gendarmerie. Mais nous continuons à dénoncer les drives que nous constatons de la part des autorités et de tous les acteurs politiques, car c’est notre manière d’accompagner la transition », a confié Frédéric Zoungrana. Pour lui, son mouvement ne saurait donc être assimilé à une force de déstabilisation de la transition ou à un phénomène incitateur de troubles. Par ailleurs, le mouvement avec d’autres organisations serait en train de préparer un sitting devant le CNT pour dénoncer le vote de la loi. Pour l’heure aucune date n’a été communiquée à la presse.

Aïssatou Diallo (stagiaire)
Lefaso.net



23/04/2015
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