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Devant le Tribunal : il convoque sa femme pour un héritage laissé par leur défunt fils gendarme

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Jeanne, mariée, mère de deux enfants, comparaissait devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) Ouaga I, le jeudi 31 mars 2022 pour répondre de faits de faux, d’usage de faux et de dissipation d’héritage. Faits qui lui sont reprochés par Moussa, son mari, pour avoir fait de fausses déclarations en vue d’obtenir un certificat d’hérédité qui lui permettrait de disposer de l’héritage de leur fils gendarme décédé au champ de bataille.

 

A la barre ce jour, la prévenue ne reconnaît pas les faits. Elle explique qu’elle a vécu maritalement avec Moussa et du fruit de leur union sont nés trois enfants. Mais ce mariage n’a pas marché puisqu’ils ne vivent plus ensemble depuis 2005. Et ils sont en procédure de divorce, et le délibéré sera prononcé le 06 avril 2022.

 

Elle explique que le dernier contact que Moussa a eu avec l’ainé de leurs enfants qui fut gendarme était en 2014, parce qu’étant chez lui, ce dernier lui a demandé l’argent du transport pour la rejoindre, mais que celui-ci lui a dit de ne remettre les pieds chez lui si toutefois, il allait voir sa mère. Le fils a pu finalement venir chez sa mère. En 2015, c’est au tour des petites sœurs du défunt d’aller rendre visite à leur mère, mais il les a mis dans un taxi et interdites de remettre les pieds chez lui.

 

 

Jeanne explique qu’elle s’est battue pour élever ses enfants. Le fils aîné est devenu gendarme, mais a malheureusement perdu la vie après 7 mois de service au front. Après le décès de celui-ci, elle a été amenée à établir un certificat d’hérédité. Après donc l’établissement de ce certificat, le père, Moussa, se rend compte que son nom ne figure pas parmi les ayants droits, d’où l’objet de sa plainte.

 

 

« Avez-vous dit à la mairie qu’il ne vit plus ? » a demandé le président du Tribunal à Jeanne. « J’ai déclaré à la mairie que notre vie familiale était détériorée et que je ne suis plus en contact avec le père de mes enfants », répond la prévenue.

 

A la question de savoir ce qu’elle a fait des 10 millions de FCFA qu’elle a reçu comme indemnisation, elle répond qu’elle a déposé 8 millions de FCFA sur le compte bancaire des sœurs du défunt et 2 millions pour aménager un terrain dans lequel elles iront vivre.

 

 

Moussa, quant à lui, dit que Jeanne a refusé de dire à la mairie pendant l’établissement du certificat d’hérédité qu’elle connaît bien où il vit et que c’est à cause de cet héritage qu’elle a lancé la procédure de divorce. Il précise qu’il ne s’intéresse pas à l’argent, mais il veut juste les effets personnels de son fils pour faire son deuil au village.

 

 

« Vous devez être gêné d’être devant nous pour tenir de tels propos. Depuis 2014, vous ne prenez pas soin de l’enfant, et en plus n’avez plus des nouvelles de lui, et lorsque cet enfant décède, vous voulez que la prévenue vous informe de venir chercher les effets de votre fils. Vous êtes là juste à cause de l’argent » , estime le procureur.

 

Il requiert que la prévenue soit relaxée au bénéfice du doute pour infraction non constituée.

 

Quant au conseil de la prévenue, il a salué la décision du parquet qui a compris ce dossier. Sa cliente a expliqué ce qui s’est passé avec son mari, mais n’a jamais dit que son mari ne vivait plus. L’avocat pense que celui-ci est frustré parce que sa femme a eu à sa disposition la prime reversée par l’assurance et les 10 millions de FCFA. Il a plaidé pour sa relaxe pour infraction non constituée. Délibéré au 14 avril 2022.

 

 

Audrey Dabiré

 

Zoodomail.com



04/04/2022
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