SAKISIDA

DEVANT LE TRIBUNAL : Le procureur et le journaliste

ZOODOACTU.Le bimensuel Le Reporter a comparu ce lundi 16 décembre 2013 devant la chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou pour diffamation par voie de presse à l’encontre du procureur du TGI de Léo. Après examen du dossier, le tribunal a renvoyé le verdict au 30 décembre prochain.

« Grand banditisme et impunité à Léo : Le procureur, la gendarmerie, les bandits et le cultivateur ». Ceci est le titre d’un article que le Reporter a publié dans sa parution du 1er au 14 septembre 2013. Cet article n’a pas fait que du bonheur, puisqu’il sera l’objet d’une poursuite judiciaire engagé par l’ex-procureur du Tribunal de Grande Instance de Léo Sawadogo Sidi Becaye contre le bimensuel. C’est ainsi que Boureima Ouédraogo (directeur de publication du journal) et Ladji Y. Bama (auteur de l’article incriminé) ont été entendu respectivement pour diffamation et pour complicité de diffamation. En effet, dans l’article à problème, l’auteur fait cas d’un cultivateur en la personne de Ouédraogo Rasmané, victime d’une agression à mains armées par quatre bandits. Ces événements se sont déroulés courant juin 2013 à Léo dans la Sissili. Ces quatre bandits ont été arrêtés par la gendarmerie de ladite ville et emprisonnés. Contre toute attente, ces bandits n’ont fait qu’un court séjour derrière les barreaux, toute chose que le sieur Ouédraogo n’a pas approuvée. Il ira donc aux informations à la gendarmerie de Léo qui l’enverra ensuite au tribunal de justice de la même ville où, il aura confirmation de leur libération. Il apprendra d’une autre source que la libération des bandits s’est faite en contrepartie d’une somme de 200 000 FCFA remise au procureur de Léo. Le confrère qui a eu vent des faits a voulu, objectivité oblige, recouper l’information auprès du TGI de Léo, selon ses explications. Mais, il n’obtiendra pas gain de cause puisque le procureur était en congé.
Après publication de l’article où l’auteur écrivait « L’affairisme semble être un sport favori au tribunal et à la gendarmerie de Léo », Sidi Becaye Sawadogo, procureur à l’époque à Léo a trouvé ces propos diffamatoires contre sa personne. Il saisit alors la chambre criminelle du TGI de Ouagadougou.
Au cours du procès, on a remarqué la présence du mouvement le « balai citoyen », des élèves et d’un nombre important de journalistes venus assister leurs confrères. L’audience a été ponctuée de deux suspensions, l’une sur décision du tribunal et l’autre sur demande de la défense en vue de concerter leurs clients. Mais entre temps, les avocats de la défense se sont retirés de la salle. Conséquence, le tribunal renvoie la délibération au 30 décembre 2013.

Un procès de la justice contre la presse ?

Au cours de l’audience, Me Yamba, avocat de la partie a tenu a précisé qu’il ne s’agissait nullement d’un procès de la justice contre la presse. Même si entre temps il a mélangé les pinceaux lorsqu’il a laissé entendre que « …c’est l’image de la justice qui est salie ». Mais Chérif Sy, président de la Société d’Editeurs de Presse (SEP) pense le contraire : « C’est tout sauf un procès », « C’est un procès contre la presse » a-t-il ajouté.

Max Junior & Chantal K. Ziba ( stagiaire



17/12/2013
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