SAKISIDA

Devant le tribunal : l’époux, l’épouse et la spatule...

ZOODOACTU.Sieur Ouédraogo T. est accusé de coups et blessures volontaires et de non assistance à personne en danger sur sa femme, dame Ouédraogo E. Des violences conjugales, en résumé. Il s’est expliqué devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou, ce 25 janvier 2018.

Sieur T. ne vit pas avec sa femme depuis près de trois mois, suite à des malentendus continuels. Il explique que c’est lui-même qui a demandé à la femme de plier bagages, et c’est ce qu’elle a fait en embarquant leurs trois enfants...

A l’approche des fêtes de fin d’année, il prend des congés au sein de son service, où il travaille comme attaché de santé, pour aller avec les enfants à Bobo-Dioulasso, afin de décompresser. Il explique que ce 23 décembre 2017, il a envoyé un message à sa femme pour lui dire l’affaire, mais celle-ci n’a pas répondu...

Le lendemain, soit le 24 matin, il se rend chez la femme et lui explique les choses de vive voix. Celle-ci rétorque qu’elle est chrétienne et veut passer Noël avec ses enfants, donc, pas touche.

Il se trouve que les enfants, qui avaient entendu la conversation, se sont empressés dans leur chambre pour préparer leurs valises. Leur mère les rejoint pour les en dissuader, et c’est là que sieur Ouédrago vient dans la chambre, et les choses dégénèrent.

Dame Ouédraogo, qui ne veut pas que les enfants partent avec leur père, attrape le tee-shirt de son époux qui est obligé de se mettre torse-nu en lui laissant l’habit entre les mains. Il sort, et le voisinage vient séparer. Dame Ouédraogo ne digère toujours pas l’affront. Elle fonce sur son mari, qui lui administre un coup de tête. Les voisins séparent encore. C’est là que dame Ouédraogo entre dans la maison et en ressort avec une spatule pour frapper son mari. Elle est mise en garde par les voisins, car un interdit qui peut rende impuissant à vie un homme, selon certaines coutumes traditionnelles...

Mais celle-ci fonce toujours sur son mari, qui récupère la spatule en question et lui administre un coup sur l’épaule. Elle va en arrière, et, quelques temps après, elle attrape son ventre et s’écroule. Pour le mari, c’était un simulacre, parce que ce coup sur l’épaule ne pouvait pas faire si mal que cela, puisque porté sans violence. Sieur Ouédraogo démarre ensuite sa voiture et part. C’est en cours de route qu’inquiet, il demande à une personne amie de la famille d’aller voir si toutefois tout va ben, après lui avoir expliqué l’affaire...

L’ami s’y rend et constate que dame Ouédraogo a été emportée par les Sapeurs-pompiers, parce qu’elle s’était évanouie après la dispute. Sieur Ouédraogo appelle alors un de ses collègues qui travaille dans le Centre médical où se trouve sa femme, pour lui dire d’en prendre soin. Il demande si toutefois il peut venir la voir, mais le collègue le dissuade parce que son beau frère était très en colère contre lui et que les choses pouvaient empirer.

Sieur Ouédraogo demande alors à combien montent les ordonnances, et fait honorer les frais par son collègue, qui le rassure par ailleurs que dame Ouédraogo est hors de danger...

Le lendemain il part pour Bobo, et essaie de trouver des gens pour calmer sa belle famille ainsi que sa femme, et s’en excuser. Il a même envoyé de l’argent à la famille qui a refusé de prendre...
C’est ce 02 janvier que Sieur Ouédraogo est revenu de Bobo, pour ensuite se retrouver dans les ennuis...

Il explique que depuis qu’il vit avec sa femme, il y a 15 ans, ce n’est que l’an dernier que régulièrement, ce sont des scènes de ménage. Lui même n’y comprend rien, tellement il aime sa femme, mais sentait qu’il était en train de la perdre...

La femme, qui était présente, explique tout simplement au tribunal qu’elle vient pour retirer sa plainte, sans autre commentaire.

C’est un des avocats de sieur Ouédraogo qui explique ensuite qu’il a eu des entretiens téléphoniques avec la femme, lui a expliqué à quel point son mari était déprimé et ne supportait pas de vivre seul avec le vide de son départ, entre autres, qui le stressent. Il explique que sieur Ouédraogo lui a confié qu’il est toujours prêt à vivre avec elle, car il l’aime toujours...

L’avocat ajoute que par ces différents échanges, dame Ouédraogo a commencé à rendre visite à son époux, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou...

Une histoire qui a beaucoup désolé le Tribunal, ainsi que le procureur, qui estiment qu’en toute chose, ce n’est pas par la force que les problèmes se résoudront. Ils ont bien moralisé le prévenu, qui a promis qu’il sera désormais un mari et un père exemplaire, tout en demandant pardon à tous ceux qui ont été choqués par son comportement. Et comme le dit le dicton, "qui mal embrasse, trop étreint", parce que cela devient trop possessif, surtout en amour, et la personne aimée peut en suffoquer...

Il a été condamné à la peine de prison de 6 mois et la somme de 300 000 FCFA, assortis de sursis...

Claire Leboeuf zoodomail.com



26/01/2018
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