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Dilma Rousseff vient «vendre» le Brésil à Paris

Dilma Rousseff est en visite en France. La présidente brésilienne rencontre le président François Hollande, ce mardi 11 décembre 2012, avant de se rendre au siège de l'organisation patronale Medef, demain mercredi 12. Il devrait être question du contrat des Rafales que les Français tentent de vendre depuis des années aux Brésiliens, mais ce ne sera pas le seul sujet.

 

François Hollande et la présidente Dilma Rousseff ouvrent dès ce mardi un forum à l'initiative de la fondation Jean-Jaurès et de l'Institut Lula, qui a pour thème « Choisir la croissance, sortir de la crise ». Et sur cette question, ils devraient tomber d’accord. Les deux dirigeants partagent le même point de vue sur l'austérité imposée par Berlin et par les marchés financiers à l'Union européenne. Ils estiment, en effet, que la rigueur n'est pas la seule réponse à la crise, puisqu'elle conduit notamment à un appauvrissement des classes moyennes, comme c'est le cas, de manière flagrante, en Grèce, en Espagne et en Italie, mais aussi dans les pays émergents, qui n'en finissent pas de subir la
crise en zone euro.

La croissance brésilienne est en berne : seulement 0,6% pour le troisième trimestre 2012 quand le gouvernement brésilien attendait 1%. Le Brésil souffre des conséquences de la crise de la zone euro. Mais malgré la récession mondiale, il y a encore de bonnes affaires à conclure dans ce pays. Et les Français l'ont bien compris, puisque 500 entreprises tricolores sont aujourd’hui installées au Brésil. Elles y emploient plus de 500 000 personnes. Une quarantaine d’entreprises du CAC 40 y sont également implantées, dans l’automobile, avec Renault, Citroën et Michelin, dans la distribution avec la Fnac et Carrefour et dans le secteur de l’énergie avec les groupe Suez et Alstom.

Défense: des partenariats stratégiques

Ce voyage à Paris de Dilma Rousseff devrait marquer le début d’une plus grande intégration économique entre les deux pays. Les échanges entre la France et le Brésil, le premier partenaire commercial de la France en Amérique latine, ne cessent d’augmenter. Au cours des cinq dernières années, le volume des échanges entre ces deux pays est passé de 3 milliards d'euros en 2004 à près de 7,5 milliards d’euros en 2011. La France est le neuvième fournisseur du Brésil avec 2,7% de part de marché. Elle achète traditionnellement des produits agro-alimentaires, du soja et de plus en plus de biens industriels. Elle exporte vers le Brésil des biens d’équipements, notamment dans l’automobile, l’aéronautique et bien sûr la défense.

Côté défense, cet axe franco-brésilien est, en effet, majeur. La coopération qui lie les deux pays s’est concrétisée via deux partenariats stratégiques. Dans le domaine naval, la France a signé pour la construction de quatre sous-marins Scorpène, réalisés au Brésil, avec à la clé un transfert de technologie. Le second volet de ce programme prévoit la construction de sous-marins à propulsion nucléaire. Dans le domaine aérien, cette coopération franco-brésilienne prévoit la construction d'une chaine d’hélicoptères de transports militaires. Et de son côté, l’avionneur français Dassault n'a jamais perdu espoir de remporter l'appel d'offres pour la vente de 36 avions de combat. Cet avion, le Rafale, est en concurrence avec le F18 de l'américain Boeing et le Gripen du suédois Saab pour un contrat
évalué à 4,5 milliards d’euros.

La France, le cinquième investisseur

Cette relation économique entre les deux pays est également très importante en termes d'investissements. Malgré la crise, les engagements financiers français au Brésil sont plus importants que les investissements chinois et russes cumulés. Paris est aujourd’hui le cinquième investisseur avec un encours de plus de 21,5 milliards d’euros en 2010, derrière les Etats-Unis, les Pays-Bas
et l’Espagne.

Mais si la sixième économie mondiale se présente aujourd’hui comme un pays d’accueil pour les investissements étrangers, le pays reste handicapé par un système fédéral très complexe. Et si le Brésil s’est développé rapidement, les infrastructures n’ont pas toujours suivi. La fiscalité est une véritable usine à gaz. Il y a un empilement des systèmes fiscaux locaux, régionaux et nationaux qui compliquent la vie des entrepreneurs. Ces différentes questions nécessitent des réformes. Le gouvernement de Dilma Rousseff en est conscient et fait le nécessaire pour changer la situation, notamment sur ce plan de la fiscalité.



11/12/2012
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