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Elevage au Burkina Faso: Dans l’enclos d’un éleveur prospère

A Kamboinsé, localité située dans la zone périurbaine de Ouagadougou et bien connue parce qu’abritant le Prytanée Militaire du Kadiogo (PMK), se trouve le site d’élevage d’un agro-pasteur du nom de Lassané SAWADOGO. Avec plus de 15 000 bœufs, 1000 chèvres et 600 moutons pour un chiffre d’affaire d’environ 300 millions par an, Lassané SAWADOGO est la preuve vivante de la viabilité et la rentabilité économique de l’élevage. Nous y étions le samedi 14 décembre 2013 pour comprendre et partager avec vous son secret, les difficultés rencontrées et ses projets.

 

Il était 15h45 ce samedi 14 décembre lorsque nous embarquons du marché à Bétail de Kossodo sur une piste non goudronnée pour Kamboinsé à une vingtaine de kilomètres à la périphérie nord de la capitale Ouagadougou. Le dense trafic des gros camions de la zone industrielle rendait la route particulièrement poussiéreuse. Après 30 minutes de slaloms sur des pistes dont seul notre guide connait les aspérités nous voilà au site d’élevage de Lassané SAWADOGO. Deux vastes enclos s’étendant sur des milliers de m2. Dans la cour on pouvait observer des bâtiments en dur devant lesquels s’amusent quelques enfants, un tracteur, un château d’eau, des oies, une nuée de pigeons et une rutilante 4x4 Prado garé près d’un enclos. Nous sommes accueillis dans le vrombissement assez tamisé d’un groupe électrogène dans une chambre climatisée qui sert de pied à terre à notre hôte. Après l’eau de bienvenue et les salutations d’usage, il nous invite à patienter parce que les animaux ne sont pas encore rentrés du pâturage. A 17h un troupeau de quelques centaines de bœufs fait son entrée, puis un deuxième et un troisième. Les deux enclos commencent ainsi à se remplir.

 

La santé des animaux, sa préoccupation majeure

A en croire Lassané SAWADOGO s’il doit prendre en compte tous ses parcs (nous avons pu visiter 4) c’est un cheptel de plus de 15 000 bœufs soit le nombre de toute la population de chameaux de la région du Sahel burkinabè, 1000 chèvres et 600 moutons qu’il tient.Ce patrimoine impressionnant il le doit à Dieu, son amour pour les animaux et sa patience. « J’ai commencé en 1970 avec une soixantaine de bœufs. Mon père était un grand éleveur et j’ai hérité de sa passion pour ce métier. Je combine les techniques traditionnelles et modernes pour élever mes animaux.» Nous confie-il d’entrée de jeu lorsque nous lui avons demandé ce qui explique son succès dans un métier où les meilleures performances sont à rechercher chez les peuples nomades du Sahel. Ce qui frappe tout de suite à l’œil c’est la grande taille de ses animaux et leur apparente bonne santé. Un aspect dont il dit en prendre le plus grand soin. « En 2010, j’ai perdu 1090 bœufs décimés par une maladie mystérieuse, depuis je veille au grain sur la santé de mes animaux. J’ai deux vétérinaires dont un à mon service et un autre que le ministère des ressources animales et halieutiques m’a affecté.» Avoue t-il.

Un métier rentable malgré quelques difficultés

Avec un chiffre d’affaire qu’il estime lui même à 300 millions par an Lassané SAWADOGO est la preuve vivante de la viabilité et la rentabilité économique de l’élevage. Le ministre des ressources animales et halieutiques, Tinga Jérémie OUEDRAOGO, en visite le 02 décembre dernier dans son site l’a fort bien reconnu. La fédération nationale pour la filière bétail viande (FEBEVIB) est son principal client, mais il exporte aussi des animaux vers le Ghana et le Nigéria. C’est un exemple de développement intégré parce qu’il arrime à l’élevage, l’agriculture qui lui fournit également de gros revenus. En plus son activité fait vivre 34 employés permanents. Toutefois des difficultés ne manquent pas. Président de l’interprofession filière bétail viande du Burkina Faso, (INAPROBEVI/BF), il connait bien les problèmes du métier. Ceux-ci se résument, selon lui, au manque de pistes à bétail et la cherté des aliments pour bétail. « Je dépense en moyenne 13 millions par mois pour l’achat des aliments à bétail et les propriétaires terriens ne tiennent pas compte des pistes à bétail avant de vendre les terres pour d’autres activités. » Déplore t-il. Pour y remédier et donner un nouveau souffle à ce secteur qui est pratiqué par plus de 80% des ménages ruraux et qui contribue pour plus de 12% à la formation du PIB (Produit intérieur brut),M SAWADOGO recommande à l’Etat de mieux valoriser l’élevage en délimitant des pistes à bétail dans chaque zone et en subventionnant le prix des aliments à bétail.

Idrissa Konditamdé



16/12/2013
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