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Inspection du travail : quand l’employeur fait venir la gendarmerie, et l’employé, l’armée de l’air

ZOODOACTU.Le Syndicat Autonome des Contrôleurs et Inspecteurs du Travail a lancé un mot d’ordre pour un sit-in, le mercredi 25 mars dernier, devant leurs bureaux. Ce sont des travailleurs indignés qui ont désertés les lieux e travail pour dénoncer l’irruption musclée de la gendarmerie, dans la soirée du mardi 24 mars 2015, pour entraver une mission de conciliation.

Hamidou Belem, Secrétaire Général (SG) du SYNACIT, très remonté, nous relate l’incident qui s’est produit dans la soirée du mardi 24 octobre 2015, qui a conduit au sit-in de ce jour. Selon ses explications, c’est lors d’une séance de conciliation entre le patron de l’agence « Flash Reflet » et ses employés que tout serait parti. N’ayant pas pu les concilier, il était question pour les protagonistes de signer le Procès Verbal de non conciliation, pour que le dossier soit traduit en justice. L’employeur demande alors à sortir donner un coup de fil, mais revient avec une horde de gendarmes armés, parés de gilets par balles, munis de matraques, de bombes lacrymogènes, etc., à la grande surprise de l’agent « conciliateur ».

Toujours selon le SG, ceux-ci, sans explication, se sont même introduits dans les bureaux pour « arrêter les employés ». Dans ce tohu-bohu, un des employés a aussi appelé son père qui, à son tour, a fait venir des corps habillés armés (armée de l’air). Pour cela, le syndicat a dénoncé avec la dernière énergie « cette manière de procéder de la gendarmerie » et a estimé ne plus être en sécurité dans l’exercice de ses fonctions. Il a également dénoncé la complicité entre l’employeur et la gendarmerie, alors que ce dernier a le devoir de protéger tous les citoyens de façon équitable. Les agents de l’inspection ont également dénoncé l’inactivité de leurs autorités, quand ils sont souvent convoqués pour des motifs non valables à la gendarmerie. A ce niveau, M. Belem exige des rencontres avec tous les acteurs (forces de l’ordre), afin d’éviter ce genre de situation à l’avenir.

Le respect des contrats, l’autre aspect !

A. Y. Lionel Issaka Kossongonona, employé de Flash Reflet, a expliqué avoir conclu un contrat avec son employeur qui devait les rémunérer à 75 000 F CFA en prime fixe par mois, avec des commissions, en cas d’obtention de marché. A la grande surprise de la cinquantaine d’employés, la prime fixe n’aurait pas été respectée et, certains auraient même été payés à 49 000 F CFA.

S’en est suivi une série de convocations « Ping-pong », qui les a conduits devant l’inspection du travail, avec toute la présente bataille. C’est « une violation de procédure », estime-t-il. Il entend donc aller jusqu’au bout, car « plus rien ne sera comme avant » et qu’« on ne peut plus faire comme on veut, actuellement ». Il informe par ailleurs qu’à 15 heures, la gendarmerie de Boulmiougou devra entendre les employés.

En attendant, si rien n’est fait, le SYNACIT entend aller en grève de 72 heures, du 30 au 1er avril 2015. Affaire à suivre.

Armelle Tapsoba



25/03/2015
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