SAKISIDA

L’ADR/RDA a fait son choix. Le Secrétariat exécutif et le Bureau politique du parti ont donné quitus aux députés membres du groupe parlementaire ADF/RDA de voter pour la révision de l’article 37 de la Constitution burkinabè portant sur la limitation des mandats présidentiels.

Devant le Bureau politique national de l’ADF/RDA ce matin du 25 octobre 2014 au stade du 4-Août à Ouagadougou, le président Gilbert Noël Ouédraogo a informé que le SEN, dans une session extraordinaire, a décidé d’appeler les 18 députés du groupe parlementaire ADF/RDA « à soutenir le compromis trouvé avec la majorité » sur la limitation des mandats présidentiels.

« Nous ne sommes pas contre l’alternance »

Ce compromis, selon les explications de Gilbert Noël Ouédraogo, est en phase avec ce que l’ADF/RDA a toujours réclamé, à savoir la limitation des mandats présidentiels. La nouvelle mouture consacre en effet  la limitation des mandats à trois consécutifs, contrairement aux dispositions actuelles qui les limitent à  deux.

Ensuite, le compromis permettra à l’ADF/RDA de présenter un candidat à la présidentielle de 2015. Ce qui amène Gilbert Ouédraogo à déclarer que le parti n’est pas contre l’alternance. « Nous ne sommes pas contre l’alternance (…), mais nous sommes pour une alternance générationnelle », défend-t-il.

Enfin, le président de l’ADF/RDA a estimé que ce choix est celui de la paix. « Notre parti a définitivement fait le choix de la paix », car, estime Gilbert Ouédraogo, la procédure engagée permettra de « préserver la paix » et la stabilité du Burkina et qu’en 2015, « il y ait des élections apaisées ».

Le président de l’ADF/RDA dit plus craindre que les règles démocratiques ne soient pas appliquées. « Nous ne pouvons pas régler nos problèmes dans la rue », déclare Gilbert Ouédraogo, qui appelle à respecter la Constitution.

« Ceux qui nous menacent ne sont pas des démocrates »

Quant aux menaces de représailles qui planent sur l’ADF/RDA, ses dirigeants l’accueillent avec sérénité. « N’ayez pas peur, car votre lutte est juste », a lancé Gilbert Ouédraogo aux membres du BPN. « Est-ce une faute d’assumer ses convictions ? Est-ce une faute d’être farouchement attaché à la paix ? », s’est interrogé Ouédraogo.

 « Ceux qui nous menacent ne sont pas des démocrates. Ce ne sont pas des partenaires crédibles. Quand quelqu’un te menace parce que tu ne partages pas son point de vue, c’est grave pour  la République. Est-ce qu’un démocrate se comporte ainsi ?

Le BPN de l’ADF/RDA a entériné la décision de soutenir la révision de l’article 37 (© Burkina 24)

Vous vous imaginez aux Etats-Unis des partis qui sont menacés parce qu’ils ont pris des positions, on veut brûler leurs maisons ? Mais il y aura immédiatement une action pénale qui sera engagée contre toutes ces personnes, parce que ce sont pas démocrates », a-t-il commenté aux micros des journalistes.

Le BPN a entériné la décision du SEN. En principe donc, les 18 députés de l’ADF/RDA voteront avec les 81 autres de la majorité présidentielle pour la révision de la constitution.