SAKISIDA

Il est parti et ils se sont entre-déchirés pour le pouvoir resté vacant. Quoique loin du Faso, il reste l’objet des cauchemards de ses contempteurs. Si ce n’est pas l’opposition regroupée dans l’ex-CFOP qui lui cherche noises, c’est cette société civile politisée qui demande la clarification de son statut en Côte d’Ivoire. On ne manque pas d’occasions pour instruire à charge son procès. Malgré son silence depuis les évènements des 30 et 31 octobre derniers, il fait l’objet de toutes sortes d’attaques, d’injures et de mépris. Pourtant, c’est eux (Opposition et société civile) qui ont le pouvoir d’Etat. Pourquoi s’acharner sur quelqu’un qui a presque tout perdu ? A la vérité, c’est parce que, incapables qu’ils sont de répondre aux attentes des populations, ils n’ont d’autre bouc émissaire que Blaise COMPAORE pour masquer leurs turpitudes. Laissez Blaise tranquille et gouvernez car les Burkinabè veulent des résultats d’ici octobre. C’est votre action qui sera jugée dans quelques mois pas celle de Blaise COMPAORE.

Il a évité le bain de sang, recherché par une certaine chapelle politique habituée à la violence, en se retirant du pouvoir alors que rien ne l’y obligeait. Depuis son exil ivoirien, il s’est muré dans un long silence sur la situation nationale. Pourtant, chaque jour que Dieu fait, il faut qu’il soit insulté, critiqué. Il est vilipendé dans la presse comme étant l’auteur de la désillusion que connaît notre pays. Comme s’il était un moins que rien. Pourtant, ni lui, ni ses partisans, n’ont commis de fautes pouvant justifier la survenue des évènements des 30 et 31 octobre. Et pendant ces sinistres évènements, ils n’ont brulé aucune maison. Ce sont plutôt les leurs qui sont en ruines aujourd’hui. Les « vainqueurs » des évènements qu’ils ont eux-mêmes suscités sont allés à bloquer leurs comptes bancaires. Et comme si cela ne suffisait pas, nombre d’entre ses partisans ont été contraints à l’exil. Aujourd’hui, on les traite de tous les noms d’oiseaux. Certains vont jusqu’à exiger leur mort politique. Tout est fait comme s’ils n’étaient plus des Burkinabè. Pourquoi ? Simplement à cause de leurs opinions politiques sur la révision de la Constitution, ce qui du reste n’était pas illégale.

Quel que soit le reproche qu’on veut faire au président Blaise COMPAORE, il faut le faire dans les règles de l’art. S’il y a une action en justice contre lui ou contre ses partisans, que la justice fasse son travail. Mais que des OSC muées en politiques « profanent », à la limite, Blaise COMPAORE, comme si l’homme a commis les pires atrocités dans ce pays, cela est indigne de la Transition et de notre pays. Et quand dans tout cela, des acteurs politiques comme Zéphirin DIABRE, Roch Marc Christian KABORE, Ablassé OUEDRAOGO…, des gens qui ont travaillé avec l’homme pendant plus de 20 ans pour certains, qui sont des acteurs politiques de ce pays, ferment les yeux et les oreilles et cousent leur bouche pour laisser agir de la sorte, c’est malheureux, c’est honteux.

Que dire alors de Michel KAFANDO, président de la Transition, devant qui, on vient tenir des propos haineux, qui ne bronche pas, comme pour cautionner. Et ZIDA, qui, il n’y a pas encore 6 mois, menaçait des activistes du Balai citoyen à Bobo de ne guère chercher à perturber le discours que ce même Blaise COMPAORE devait prononcer le 1er novembre, lors de la fête de l’armée ? Le voilà coit, myope face aux agissements de ses nouveaux amis. On peut comprendre qu’on ait des ambitions politiques. On peut comprendre qu’on veuille jouer un rôle après la Transition et qu’on se cherche des amis à même d’assurer ses arrières. On peut même accepter que les uns et les autres ne respectent pas les injonctions faites de part et d’autre par des responsables religieux et politiques. Mais on ne peut comprendre, encore moins accepter que l’on traine dans la boue le nom de notre cher pays. Car ceux qui veulent voir le président Blaise COMPAORE en SDF (sans domicile fixe), humilié, ce n’est rien d’autre que, insulter notre pays. Si les acteurs politiques ne peuvent pas mettre sous le boisseau leurs ambitions et préserver l’image du pays, c’est foutu. Blaise COMPAORE SDF, c’est tous les « rivaux  » du leader burkinabè dans la sous-région et tous ceux qui veulent le mal de notre pays qui riront sous cap. Blaise COMPAORE en exil, c’est une injure pour la classe politique burkinabè. Et surtout pour chaque Burkinabè.

Les hommes politiques africains et surtout burkinabè doivent prendre l’exemple sur les grands Etats occidentaux. Citez-nous un seul président quelles que soient les horreurs qu’il a commises à l’interne comme à l’externe qui vit en exil ? Y a-t-il des activistes américains qui demandent la tête de Georges W. BUSH pour le désastre économique dans lequel il a conduit son pays  voire le monde ? Y a-t-il un juge américain qui demande des comptes à M. BUSH sur les massacres qu’il a commis en Irak ? Croyez-vous que les Français (l’Etat en particulier) n’ont rien contre SARKOZY ? CHIRAC ? Rien que l’affaire sur le financement libyen de la campagne de SARKOZY suffit pour noyer l’intéressé politiquement voire même l’envoyer derrière les barreaux. Et que dire de la catastrophe qu’il a commise en Libye ? Mais pour les Français, comme pour les américains, c’est ce qu’on appelle la raison d’Etat. Humilier BUSH, humilier SARKOZY, c’est traîner l’image de la France, l’image de l’Amérique dans la boue, à la face du monde. On ne le fera pas pour les beaux yeux de quelqu’un !

Mais voilà, chez nous en Afrique, au Burkina, on est toujours mu plus par la vengeance, la haine, l’humiliation de l’adversaire politique qui devient un ennemi. Les Mossi disent : « c’est à cause de la mort que les feuilles du karité ont pu cacher le sexe. » Pour dire que si les acteurs politiques n’avaient pas échoué dans leur action, on voit mal comment, un Me Hervé KAM, si devant porte-parole du Balai citoyen, peut tenir des propos de haine contre Blaise COMPAORE qui a connu les suffrages des Burkinabè à plusieurs reprises. Les Mossi disent aussi : « si on ne veut pas se servir soi-même dans une calebasse cassée, il ne faut pas l’utiliser pas pour servir autrui. » Si Blaise COMPAORE qui a dirigé ce pays pendant 27 ans n’a pas été arrogant, injurieux, irrespectueux envers ses adversaires d’hier et d’aujourd’hui, rien ne justifie que Zéphirin, Roch, Ablassé, KAFANDO, ZIDA… ferment les yeux et la bouche pour laisser faire. Blaise COMPAORE, n’ayant pas été formellement inculpé par la justice, n’ayant pas été déchu de ses droits civiques, est donc fréquentable autant par les personnes physiques que par les États !o

Drissa TRAORE

L’OPINION