SAKISIDA

Le Brésil enterre ses morts après l'incendie, trois personnes arrêtées

Santa Maria et d'autres villes du sud du Brésil,enterraient lundi les 231 morts de l' incendie tragique d'une discothèque dont l'un des propriétaires et deux membres du groupe qui s'y produisait ont été arrêtés, selon la police.

"L"un des propriétaires de la discothèque, Elissandro Sphor, a été arrêté, ainsi que le chanteur et un autre membre du groupe", chargé de la sécurité des musiciens, a déclaré à l'AFP la commissaire Michele Vimmermann, de la police civile de Santa Maria.

Ils ont été placés en garde à vue "pour une période maximale de cinq jours", a-t-elle précisé.

Ces trois hommes vont devoir s'expliquer sur la cascade d'imprudences et de négligences qui ont provoqué cette  tragédie, selon les témoignages et les premières déclarations des pompiers et de la police.

L'incendie a été provoqué par un spectacle pyrotechnique du groupe de country brésilienne qui se produisait au Kiss. Selon les pompiers, la licence de la discothèque était périmée depuis le mois d'août. Et de nombreux témoins ont rapporté que les issues de secours de l'établissement étaient bloquées et que les vigiles du Kiss avaient dans un premier temps tenté d'empêcher de sortir les premiers clients qui se ruaient hors du Kiss.

Le Brésil était sous le choc au lendemain de cette tragédie, survenue à 500 jours du coup d'envoi du Mondial 2014 de football, qui soulève des interrogations sur la sécurité dans les espaces publics du pays.

Le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke a assuré que ce drame, "la chose la plus horrible qui puisse se produire" n'avait cependant "rien à voir avec la sécurité des stades pendant les coupes de Confédérations (du 15 au 30 juin au Brésil) et le Mondial-2014".

Une cérémonie prévue lundi au stade de Brasilia pour marquer symboliquement ce compte à rebours a été annulée.

Brasilia a décrété un deuil de trois jours dans le pays et tous les drapeaux ont été mis en berne.

Les enterrements collectifs devaient se succéder tout au long de la journée dans plusieurs cimetières de la région.

Le bilan a été revu à la baisse par les autorités de 233 à 231 morts, car certains corps ont été "identifiés deux fois" par erreur.

Au petit matin, un silence pesant régnait dans le gymnase de Santa Maria, transformé en chapelle ardente, où, après une nuit de veillées funèbres et de sanglots, il ne restait plus que 24 cercueils.

"Ciao"

Gelsa Ina Barcelos, les yeux gonflés et rougis de chagrin, dit "adieu" à son fils, avant de recouvrir son cercueil du drapeau de l'Etat de Rio Grande do Sul et d'une photo.

"C'était un fils merveilleux, mon fils unique. Je l'ai élevé pratiquement toute seule parce que son père est mort quand il avait huit ans. +Ciao+ est la dernière chose qu'il m'a dite avant de partir pour la discothèque", confie-t-elle à un journaliste de l'AFP.

Sur les 116 blessés, 80 restaient hospitalisés dans un état grave, a indiqué lundi le ministère de la Santé à l'AFP.

Les habitants de Santa Maria,une ville de 262.000 habitants à 300 km de Porto Alegre, se sont solidarisés avec les familles des victimes dans les veillées mortuaires, priant avec elles dans les deux gymnases où avaient été entreposés les corps.

Les dépouilles de nombreuses victimes ont été transportées dans leurs villes d'origine dans l'État du Rio Grande do Sul pour y être veillés et inhumés.

Certaines ont été acheminées dans la capitale de l'Etat, Porto Alegre où sont également hospitalisés 14 grands brûles.

L'armée de l'air a mis avions et hélicoptères à la disposition de Santa Maria depuis dimanche pour transporter les blessés.

Quelque 90% des victimes sont mortes asphyxiées, 180 dans les toilettes de l'établissement par où elles avaient tenté de fuir, selon le capitaine de la police militaire Edi Paulo Garcia.

Devant la discothèque où les experts policiers ont repris lundi matin leur travail d'enquête, des bouquets de fleurs ont été déposés, près de tas de débris.

Un groupe de six jeunes, étudiants d'agronomie, s'est regroupé devant la porte du Kiss. Ils n'avaient pas encore vu l'endroit où ils ont perdu 14 de leurs camarades. Ils ont ensuite prévu d'assister à l' enterrement d'un de leurs amis à Uruguaina, à la frontière avec l'Uruguay.

"On a du mal à y croire. on va à l'enterrement d'un ami. On est venu voir l'endroit" de la catastrophe, confie à l'AFP Rafael, 20 ans.

"Je suis traumatisé. Il est difficile d?oublier. J?ai vu des victimes avec un côté du visage fondu, des personnes qui essayaient d?aider mais faisaient des massages cardiaques sans savoir et cassaient les os, le sternum", a dit à l'AFP Max Müller, un informaticien de 33 ans.



28/01/2013
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