SAKISIDA

Lettre ouverte a monsieur le maire de l’arrondissement n°11 de ouagadougou

Dans la lettre ci-après, un habitant de l’arrondissement N°11 de Ouagadougou exprime à l’endroit du maire de ladite commune, son indignation tout en invitant à y voir une contribution pour l’amélioration de l’image de nos communes et partant, celle du pays des Hommes intègres.

 

Monsieur le maire,

Je suis un citoyen burkinabè vivant dans votre arrondissement et je viens par la présente, vous faire part de mon indignation. En effet, les circonstances de la vie m’ont conduit le mardi 08 octobre 2013 à venir dans vos locaux. J’y étais aux environs de 8 h pour l’établissement d’acte de naissance. Quelle ne fut pas ma surprise de constater à mon arrivée que le bâtiment jadis magasin de la SONAGESS à Karpala fait aujourd’hui office de mairie où vous siégez royalement avec le conseil municipal. Eh bien voici déjà la première anomalie. En redécoupant la ville de Ouagadougou en douze (12) arrondissements, l’Etat s’est basé sur le principe de la décentralisation afin de rapprocher les populations de l’administration. Des dispositions légales ont été adoptées mais les bâtiments abritant les nouvelles mairies tardent à sortir du sol. Pourquoi mettre la charrue avant les bœufs ? Le site actuel que vous occupez n’est pas loin d’un dépotoir, il n’est pas aussi clôturé et rien ne montre que c’est une mairie. Quelle merde ! C’est une honte pour nous tous fils et filles du pays des hommes intègres et particulièrement les habitants de cet arrondissement et de surcroit le conseil municipal qui siège dans ce « magasin ». Aussi voudrais-je que le gouvernement prenne ses responsabilités en alliant la pratique à la théorie. Il ne sert à rien de créer les institutions sur les papiers sans trouver au préalable des bâtiments appropriés et du matériel conséquent car, cela sonne comme un manque de vision et de pragmatisme. Dans ce pays, on crée des universités sans amphithéâtres, on crée des institutions sans bâtiments et au finish ce sont les enfants du peuple qui souffrent. God save Burkina Faso !

La deuxième anomalie et pas la moindre, se trouve sur le toit de cette « mairie insolite ». En effet, je ne reconnais pas le drapeau fixé sur le toit. Pauvre Burkina Faso ! Qu’as-tu fait à tes enfants à telle enseigne qu’ils bafouent ton drapeau ? Le drapeau fixé (surement sur le support d’une antenne télé) est dans un grave état : il est en lambeaux. Je n’ai pas pu résister à cette image macabre et j’ai essuyé une larme sans me rendre compte tellement j’étais déçu. Mon capitaine Thomas SANKARA doit se retourner dans sa tombe en voyant cela car c’est lui qui nous a donné ce drapeau le 4 août 1984 lorsque le pays appelé la Haute-Volta est devenu le Burkina Faso, pays des hommes intègres. Monsieur le maire, sachez que comme tout bon citoyen, je suis outré, consterné, indigné. Triste image qui frise les nerfs ! Combien coûte un drapeau ? Et quelle éducation civique voulons-nous donner à nos enfants. J’ai honte, très honte. Le drapeau est notre fierté, c’est le signe de reconnaissance et d’appartenance à une Patrie et nous nous identifions à travers ses belles couleurs très symboliques. Au moment donc où nous demandons aux compatriotes de porter haut le drapeau à l’extérieur du pays, nous, nous le piétinons ici. C’est décevant.

Monsieur le maire, s’il vous plait, éclairez ma lanterne : Savez-vous dans quel état est le drapeau fixé dans notre mairie ? Si oui, pourquoi un tel mépris à son égard ? Si non, pourquoi ?

Les réponses à ces questions ne doivent souffrir d’aucune ambigüité ; et pour ma part, cela résulte d’une mauvaise gouvernance. Tous les locataires de cette mairie devraient avoir honte. Je préfère une mairie sans drapeau qu’une mairie avec un drapeau déchiré. J’ose espérer que cette image macabre ne traduit pas la ruine de mon pays que j’aime tant. Le fait de laisser notre drapeau flotté sur un support de fortune et de surcroit déchiré est un acte d’incivisme qu’il faudra condamner et sanctionner avec la plus grande énergie. Gouverner c’est savoir observer, savoir organiser, planifier, prévoir, s’investir pleinement sans relâche, se sacrifier pour le pays, enfin gouverner c’est agir simplement et de façon utile tout en évitant la politique des beaux discours. J’ose espérer que cette note sera accueillie comme une contribution, modeste soit-elle, d’un citoyen soucieux du développement de sa commune et de son pays. En tout cas, personne ne viendra se marier dans une mairie au drapeau délabré, donc…

Tout en vous souhaitant bonne réception, je vous prie, Monsieur le Maire, de recevoir mes sentiments distingués.

Fait à Ouagadougou, le 08 octobre 2013

Emile LALSAGA, poète de l’amour et de la douleur

Professeur certifié des lycées et collèges



09/10/2013
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