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Me Pierre Olivier avocat de Blaise Compaoré: “Ce procès est nul au regard des juridictions pénales internationales”

L’avocat de Blaise Compaoré, Me Pierre Olivier Sur qui comptait représenter son client lors du procès du dossier insurrection populaire, impliquant l’ex-président burkinabè, a dénoncé jeudi, «une erreur trop grave», lorsqu’il lui a été signifié qu’il ne peut pas parler au nom président Compaoré, absent à l’audience.

«Nous en reparlerons. C’est trop grave de museler un avocat. Ils m’ont retiré le droit d’être avocat (…) C’est une infraction gravissime qui a été commise ce matin par la Haute cour de justice», a déclaré Me Sur, lors de la suspension du procès.

C’était ce jeudi matin, au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, quelques instants après que la Haute cours de justice (HCJ) ait refusé que l’avocat représente son client (Blaise Compaoré) absent dans la salle d’audience, à l’appel de son nom.

En effet, lorsque le président de la HCJ, Bèbrigda Mathieu Ouédraogo a appelé le nom de Blaise Compaoré, ses avocat se sont mis debout.


Malgré cela, le président Ouédraogo a estimé que l’ex-chef de l’Etat burkinabè était absent. Il n’en fallait pas plus pour susciter le courroux de l’avocat.

«Seuls dans les régimes qui ne connaissent pas le respect des droits de l’homme, c’est-à-dire là où l’on ne connait pas de procès équitable, que cela est possible. Mais dans un beau pays comme le Burkina Faso, l’on ne devrait pas museler un avocat», a-t-il regretté.

Et de poursuivre «ils m’ont retiré le droit d’être avocat, de parler au nom d’un client, alors que avocat veut dire en latin +advocare+ c’est-à-dire parler pour quelqu’un».

Foi de Me Sur, «dans toutes les grandes démocraties, dans tous les grands textes internationaux ratifiés par le Burkina Faso, il est indiqué qu’une personne qui est jugé et qui n’est pas là, peut quand même être représentée par son avocat».

Pour lui, cela fait partie «des règles de droits de l’homme, des libertés publiques et des règles élémentaires d’un procès équitable».

Le procès impliquant l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, ainsi que des ministres de son dernier gouvernement, repris ce jeudi matin, au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, a été de nouveau renvoyé au lundi 8 mai prochain.

La Haute cour de justice (HCJ), en charge de juger ce dossier, a ainsi accédé à la requête Me Odilon Abdoul Gouba et Me Idrissa Badini, respectivement avocats commis d’office pour la défense des ex-ministres Baba Hama et Baba Diémé.

Les deux avocats ont demandé le renvoi du procès afin de mieux connaitre le dossier pour lequel ils assurent avoir été commis d’office que la veille (mercredi 3 mai 2017)..

Débuté le 27 avril dernier, le procès avait été renvoyé à une semaine plus tard, à la demande de bâtonnier de l’ordre des avocats qui avait évoqué la rentrée solennelle du Barreau, tenu du 27 au 29 avril.

Selon les charges, les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, avec à leur tête l’ex-Premier ministre Luc Adolphe Tiao, sont poursuivis pour «complicité d’homicides volontaires et coups et blessures volontaires». 

Ils avaient participé le 29 octobre 2014 à un Conseil des ministres extraordinaire durant lequel le chef du gouvernement avait intimé à l’armée de maintenir l’ordre, en faisant usage, au besoin, d’armes à feu.

Blaise Compaoré, toujours réfugié en Côte d’Ivoire, est poursuivi en tant que ministre de la Défense de l’époque.

Parmi les membres du gouvernement, seuls ne sont pas poursuivis les anciens ministres Clothilde Ky et Yacouba Ouédraogo, absents audit conseil des ministres.

L’insurrection populaire de fin octobre 2014 avait occasionné une trentaine de morts, plus de 600 blessés et de nombreux dégâts matériels dont l’incendie du siège de l’Assemblée nationale.

Agence d’information du Burkina

ak/ata/



05/05/2017
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