SAKISIDA

Mlle Farida Nabourema, c’est avec intérêt que j’ai lu sur les réseaux sociaux, votre lettre ouverte en date du 20 septembre 2013, adressée au président du Faso, Blaise Compaoré. Si j’ai pris ma plume pour vous répondre, c’est parce que j’ai été choqué par votre ton et surtout parce que vous avez pris un malin plaisir à vous écarter de la vérité.

Vous dites avoir pris part au Washington Convention Center, à l’Africa Braintrust 2013, « afin d’écouter les leaders africains nous faire le bilan des 50 années d’indépendances et de luttes indépendantistes sur le continent africain ». En tant que Burkinabè, j’ai été heureux de voir le président du Faso, partager son expérience en matière de médiation en Afrique. Mais, à vous entendre, et sans savoir quel sentiment exact vous anime, son passage a été un véritable fiasco parce qu’il n’aurait pas été applaudi au contraire des autres leaders africains et il aurait zappé les questions de l’assistance.

De telles affirmations m’ont troublé. Nous avons suivi avec plaisir quelques extraits de la conférence à la télévision et lu les comptes-rendus des journalistes de la presse burkinabè qui sont du voyage des Etats-unis. Comment pouvez-vous tronquer aussi gravement les faits et jeter l’opprobre sur le président d’une nation aussi fière que le Burkina ?

Le président du Faso a été médiateur dans plusieurs pays qui ont retrouvé la paix aujourd’hui, convaincu du fait que sans la paix, il n’y a pas de développement. Et pour vous, tout cela n’est que de la poudre aux yeux. Blaise Compaoré fut même, à un certain moment, réclamé par une partie du peuple, qui ne comprenait pas qu’il s’occupe tant des problèmes des autres Africains. Mais, en homme d’Etat qu’il est, il ne s’est jamais dérobé quand le devoir l’appelait pour tenter de réconcilier des frères africains.

Alors, pourquoi il vous est si difficile de reconnaître les mérites de Blaise Compaoré qui sont loués par delà les continents ? Nous Burkinabè, nous vous laissons à vos libres pensées, si loin de la vérité historique. Dans vos envolées lyriques, vous vous faites le chantre des afro-pessimistes qui accablent sans raison les dirigeants avec de fausses informations. De qui tenez vous l’information sur le nombre de la délégation burkinabè (100 personnes) qui a accompagné le président Blaise Compaoré aux Etats-Unis ? Si vous voulez la vérité, et elle n’est pas cachée aux Burkinabè, sachez que ce voyage présidentiel est supporté par le trésor public et que les comptes peuvent être vérifiés dans le journal officiel.

En fait, vous êtes tellement aveuglés par des esprits malsains que vous oubliez que ceux qui nous dirigent connaissent les réalités de notre pays. Oui, le Burkina Faso est l’un des paysles plus pauvres au monde mais des efforts sont faits chaque jour pour faire reculer l’analphabétisme, le sous-emploi, la misère… Vous pouvez vous faire l’avocat de ceux qui réclament à cor et à cri l’alternance à tout prix mais sachez que les Burkinabè sauront reconnaître les leurs en temps opportun et leur préoccupation demeurera la démocratie apaisée.

La prochaine fois que vous vous adressez à notre président, faites le avec courtoisie et intelligence en ayant à l’esprit de la reconnaissance pour ce qu’il a fait pour votre cher pays, le Togo.

Issaka OUEDRAOGO