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Nucléaire iranien: nouvel échec pour l'AIEA

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a subi un nouvel échec dans ses négociations avec l'Iran sur un contrôle de son programme nucléaire controversé -- à visée militaire selon les Occidentaux, purement civil d'après Téhéran -- et l'attention se focalise dorénavant sur la prochaine réunion, fin janvier, entre l'Iran et les grandes puissances.

Après deux jours de "discussions intensives" à Téhéran, mercredi et jeudi, "des divergences subsistent quant à une approche structurée en vue d'analyser une éventuelle dimension militaire du programme nucléaire iranien" et "aucun accès à la base militaire de Parchin a été garanti", a précisé le chef des inspecteurs de l'agence onusienne, le Belge Herman Nackaerts, vendredi matin à son retour à Vienne, venant de la capitale iranienne.

Toutefois, les inspecteurs de l'AIEA et les négociateurs iraniens, ces derniers avec à leur tête le représentant de la République islamique à l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, ont convenu de se retrouver le 12 février à Téhéran.

Une précédente réunion à la mi-décembre n'avait duré qu'une journée et chaque camp avait alors salué de "bonnes" discussions en vue d'un accord en janvier.

Mais, dès la semaine dernière, le Directeur général de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, avait douché les espoirs de percée, déclarant à Tokyo qu'il "n'était pas vraiment optimiste".

Les discussions entre l'AIEA et l'Iran, qui traînent depuis un an, portent sur la signature d'un "accord global", permettant aux experts onusiens d'enquêter librement sur le programme nucléaire iranien, Téhéran étant soupçonné par la communauté internationale de visées militaires, ce que Téhéran dément catégoriquement.

L'agence de l'Organisation des Nations Unies souhaite un accès plus large à certains sites, documents ou responsables scientifiques, notamment un accès à la base militaire de Parchin, qui pourrait avoir abrité des tests d'explosions conventionnelles susceptibles d'être utilisées pour déclencher une bombe atomique.

Une demande de nouveau rejetée par l'Iran qui a affirmé qu'il n'y avait aucune activité nucléaire sur ce site militaire et que l'AIEA l'avait déjà inspecté à deux reprises en 2005, sans résultat.

"Droits nucléaires"

L'enrichissement d'uranium est au coeur du conflit qui oppose l'Iran à l'AIEA, à la communauté internationale et donc à l'ONU, dont le Conseil de sécurité a déjà condamné la République islamique dans six résolutions, dont quatre assorties d'une rafale de sanctions économiques, sanctions encore renforcées unilatéralement par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Or, l'Iran demande que l'AIEA reconnaisse "pleinement ses droits nucléaires", dont celui à l'enrichissement d'uranium.

Les grandes puissances redoutent que les stocks d'uranium enrichi à 20% et la technologie accumulés par Téhéran ne permettent de produire rapidement de l'uranium enrichi à plus de 90%, nécessaire à la fabrication de l'arme atomique. Pour sa part, l'Iran affirme que l'uranium enrichi à 20% est destiné à la production d'isotopes à des fins médicales pour le traitement de certains cancers.

Téhéran a refusé jusqu'à présent certaines demandes de l'agence, qui vérifie déjà une large part de son programme, estimant qu'elles allaient au-delà de ses obligations dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), dont l'Iran est signataire.

Les discussions avec l'Iran, dans l'impasse depuis des années, devraient reprendre les 28 et 29 janvier, peut-être à Istanbul, en Turquie, cette fois dans le cadre du groupe "5+1" (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU -- Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne -- et l'Allemagne).




18/01/2013
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