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PÈLERINAGE À LA MECQUE : De nouvelles mesures pour le Hadj

 PÈLERINAGE À LA MECQUE : De nouvelles mesures pour le Hadj

Au dernier jour de sa visite de travail en Arabie Saoudite, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Djibrill Bassolé, a échangé, le mardi 26 mars 2013, avec les autorités saoudiennes au sujet de l’organisation du pèlerinage à La Mecque.

 

C’est un accueil des plus conviviales, qui a été réservé au ministre d’Etat, chef de la diplomatie burkinabè, Djibrill Bassolé, par les autorités saoudiennes à La Mecque. Il a d’abord été reçu par le représentant du ministère saoudien du Hadj, Hatim Al Kadi, avant les travaux entre délégations. Le ministre d’Etat a fait part de la volonté du gouvernement burkinabè, d’améliorer l’organisation du Hadj. « Nous allons tous œuvrer à ce que les pèlerins soient bien reçus et accomplissent bien les rites. C’est une œuvre, un service de Dieu. Tous les Mecquois sont des serviteurs de la Sainte mosquée … C’est la raison pour laquelle la première personnalité du royaume, le roi Abdallah, a pris le nom de Serviteur des deux Saintes mosquées », a indiqué le représentant du ministre saoudien du Hadj.

Djibrill Bassolé s’est ensuite entretenu avec le premier responsable du département en charge des pèlerins des pays africains non arabes, Abdulwahid Bourhan Seifou Dine et ses collaborateurs, dans un building aussi luxueux et imposant que le siège du ministère du Hadj, encastré dans des collines. « Le Président du Faso, Blaise Compaoré, a souhaité que je m’implique pour que l’organisation du Hadj s’améliore sensiblement et qu’elle soit à l’image de la qualité des relations que nous avons avec l’Arabie Saoudite d’une manière générale », a d’entrée de jeu déclaré le chef de la diplomatie burkinabè. La séance de travail des délégations qui a suivi l’échange entre les deux personnalités a été longue et sans langue de bois. Tous les problèmes qui minent la bonne tenue du Hadj des Burkinabè ont été soulevés.

89 millions de FCFA, dette d’une société privée burkinabè

Au nombre des insuffisances relevées, les délais « trop brefs » dans la transmission des données aux organisateurs du Hadj en Arabie Saoudite. Comme conséquence, cette année, 72 pèlerins n’ont pas pu effectuer le déplacement des lieux saints de l’Islam. Le chef du département en charge des pèlerins des pays africains non arabes, Abdulwahid Bourhan Seifou Dine, a rapporté qu’une société privée burkinabè, prestataire de services en restauration, n’a pas honoré une facture de 89 millions de FCFA. Il a sollicité l’appui de l’Etat burkinabè pour maintenir les relations de confiance entre partenaires burkinabè et saoudiens. Les « sujets du roi Abdallah » ont également noté des désagréments dus à la fiabilité de certains passeports, attribués à des personnes, mais qui ne portaient pas leurs photos. Ce qui a coûté la liberté à leurs détenteurs. « Nous avons un certain nombre d’éléments qui montrent que le Hadj burkinabè n’est vraiment pas à l’image de ce que le pays donne à la communauté internationale et à l’Arabie Saoudite. Nous devons tout mettre en œuvre pour corriger ces dysfonctionnements », a reconnu le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale. Il avait notamment à ses côtés, l’ambassadeur en Arabie Saoudite, Mansa Ountana et le Consul général à Djeddah, Adama Compaoré. Au plan diplomatique, le Burkina Faso ne peut pas se réjouir de ces incidents de nature à ternir ses relations avec le pays du « serviteur des deux Saintes mosquées ». C’est pourquoi le ministre a affirmé que des mesures seront prises au plan national pour une bonne organisation du Hadj. « La première mesure que nous allons suggérer au gouvernement après cette mission, c’est d’abord que la liste des pèlerins burkinabè soit disponible au minimum trois mois avant le début du pèlerinage », a révélé le ministre d’Etat. Et d’insister : « Nous ferons tout pour informer les communautés, sensibiliser les pèlerins et leurs parents afin que les inscriptions puissent se faire à temps et que les agences aussi puissent boucler les inscriptions au moins trois mois à l’avance ». Une fois que la liste sera connue de tous et transmise en Arabie Saoudite, il estime que les problèmes relatifs au transport, à l’hébergement et à l’encadrement pourront être mieux gérés.

Des vagues de 200 pèlerins pour lapider Satan

Par ailleurs, les autorités saoudiennes en charge du Hadj des pays africains non arabes ont fait savoir que désormais, ils mettront en place un système électronique pour le suivi du pèlerinage. Ce système permettra de faire des réservations de logement depuis le Burkina Faso. Ils ont insisté sur le fait que les agences doivent s’assurer que la location des bâtiments à La Mecque et à Médine correspond aux heures d’arrivée des pèlerins. « Venir avant l’heure convenue est une infraction tout comme venir après l’heure convenue », ont martelé les Saoudiens. D’ores et déjà, ils ont exclu deux agences burkinabè qui n’ont pas respecté les consignes. Les autorités de la terre sainte d’Islam ont dépensé d’importantes sommes pour l’extension du lieu de lapidation de Satan. Les pèlerins iront par vague de 200. « Cela demande qu’on respecte le système et l’organisation que le ministère du Hadj va mettre en place », a fait observer AbdulWahid Bourhan Seifou Dine. Les deux délégations ont, d’une même voix, convenu que l’encadrement doit être de qualité à tous les niveaux. « Il est souvent déplorable de voir que les agences en charge d’encadrer les pèlerins viennent en même temps que les pèlerins et partent quelquefois avant que les pèlerins ne quittent. Ce qui occasionne des désagréments, des souffrances inutiles à des personnes, surtout celles ayant un âge relativement avancé », a ajouté Djibrill Bassolé. Sa délégation a recueilli suffisamment d’informations, et avec la bonne volonté et la concertation, « nous pourrons ensemble améliorer le séjour de nos parents ici à l’occasion du Hadj ». L’ambassadeur Mansa Ountana a mis en relief l’appui important de la représentation diplomatique burkinabè à l’arrivée des pèlerins à l’aéroport de Djeddah et au cours des rites à La Mecque et à Médine. Ce sont les ministères en charge de l’Administration territoriale et des Affaires étrangères qui organisent conjointement le Hadj au Burkina Faso. « 80 à 90% du Hadj se déroulent ici en territoire saoudien et 80 à 90% des problèmes que nous connaissons affectent directement nos relations avec l’Arabie saoudite. Les rapports de cette mission d’évaluation seront faits au président du Faso et au gouvernement dès que je serai de retour », a précisé le ministre. A l’issue de la séance de travail, Djibrill Bassolé et son hôte saoudien ont paraphé les accords pour l’organisation du Hadj de l’an 1434 du calendrier islamique, année en cours. Ils ont échangé des cadeaux en guise d’une amitié qui se renforce.

Bachirou NANA
La Mecque-Djeddah (Arabie Saoudite)


Pas toujours la faute au transporteur aérien

Evoquant les difficultés d’organisation du Hadj, la faute est souvent rejetée sur la compagnie de transport aérienne choisie. Des horaires non respectées contraignent des pèlerins à squatter les aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso pendant des jours. Après leur retour, il faut souvent des semaines et des manifestations de colère pour que les « laadji » et « hadja » puissent enter en possession de leurs bagages. Pour le ministre Djibrill Bassolé, la responsabilité peut venir de la non transmission à temps de la liste des passagers. « Une compagnie de transport, quelle qu’elle soit, aura des difficultés si elle reçoit une liste qui change une semaine avant le début du Hadj », a-t-il mentionné. En effet, la compagnie retenue a besoin d’avoir un effectif bien établi quelques mois avant, ne serait-ce que pour se mettre en règle vis-à-vis des autorités saoudiennes. Parfois, a poursuivi le ministre, les vols décollent de Ouagadougou, sans qu’on ait des manifestes, sans qu’on ne sache qui, ni combien de pèlerins sont à bord de l’avion. Pour une question de planification et d’efficacité, le Hadj ne devrait pas être organisé de cette manière. Et Djibrill Bassolé de réitérer une des mesures qui seront prises : « Pour le Hadj 2013, il faut au moins s’être inscrit avant la fin du mois de ramadan de cette année. Comme cela, les transporteurs, les agences chargées de l’hébergement, de la restauration, de l’encadrement savent à quoi s’en tenir. Nous facilitons la tâche aux structures saoudiennes qui nous aident à organiser le Hadj et nous donnons surtout l’image d’un pays sérieux et organisé ». Par ailleurs, le ministre a mis en exergue le rôle de la presse dans l’amélioration de l’organisation du Hadj. Le pèlerinage est une activité sensible, a-t-il rappelé, parce que l’Islam en a fait un des cinq piliers. Sociologiquement parlant, effectuer le Hadj est extrêmement important même pour des personnes âgées, en difficulté. « Nous voulons que toutes les populations soient sensibilisées à la nécessité de respecter les consignes lorsque nous arrêterons un délai pour le dépôt des listes pour les inscriptions », a formulé le chef du département des Affaires étrangères, dans une adresse aux hommes de médias. L’objectif est de permettre aux Burkinabè qui le désirent, d’effectuer le Hadj dans de bonnes conditions sans que l’accomplissement de ce pilier de l’islam ne devienne une angoisse qui traumatise et les pèlerins, et les parents des pèlerins, le moment venu.

B.N.



30/03/2013
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