SAKISIDA

Tenkodogo : L’hôtel Djamou croule sous le poids de la dette de l’Etat

Cet hôtel a ouvert ses portes en 1995.

L’un des pionniers de l’hôtellerie de la ville de Tenkodogo, Hôtel Djamou est en difficulté. Après plusieurs mois de factures impayées, la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) a coupé son jus. L’hôtel ne fonctionne qu’avec un groupe électrogène. Au même moment, le Président directeur général de Djamou, El Hadj Daouda Diao a les yeux tournés vers l’Etat. Il accuse plusieurs ministères ainsi que des institutions comme le Conseil constitutionnel de lui devoir plusieurs millions de francs CFA.

L’un des tous premiers hôtels de Tenkodogo fonctionne depuis le 27 janvier dernier avec un groupe électrogène. Les raisons sont dues aux factures impayées de plusieurs mois. L’hôtel doit 7 millions de francs CFA à la SONABEL. De l’autre côté le Président directeur général de Djamou, Daouda Diao accuse l’Etat de lui devoir.

En effet, des factures de plusieurs ministères et de certaines  institutions comme le Conseil constitutionnel sont toujours en souffrance. A titre illustratif, le ministère de l’économie et des finances à lui seul a une facture impayée évaluée à plus de 11 millions de francs CFA.  Après plusieurs démarches pour entrer « en possession de ses sous, qui se sont révélées infructueuses », le PDG de l’hôtel ne sait plus à quel saint se vouer.

Ce vendredi 12 février, c’est homme tout irrité que Burkina 24 a trouvé assis sous un hangar de l’hôtel. Pour lui, cette mauvaise posture dans laquelle il se trouve aujourd’hui serait d’abord liée  aux mesures du gouvernement de la transition qui préconisaient  aux agents de l’administration de ne pas aller à plus de 100 km pour organiser des séminaires.

« Depuis cette mesure, il n’y a plus eu de séminaire ici » s’exclame-t-il.  L’autre nœud gordien évoqué par Daouda Diao est le lot de débiteurs qui traine à venir régler leurs dettes. Selon El Hadj Daouda il y a plusieurs ministères de l’Etat qui lui doivent. «  Il y a peu de fréquentation et les crédits ne sont pas payés. Comment faire fonctionner un hôtel, payer le personnel, les impôts et la caisse ? J’ai tenu pendant 10 mois, je suis épuisé », fulmine-t-il.

Il précise d’ailleurs que c’est sous son instigation que la SONABEL est venue coupée l’électricité.  Pour pallier cette coupure, il a fait venir son groupe électrogène de domicile. « Même si l’hôtel va fermer je ne vais plus accepter faire des prestations et envoyer les factures à Ouaga avant d’attendre qu’on me paie. Je suis prêt à fermer l’hôtel », peste-il.

Selon Daouda Diao, les agents de l’hôtel lui auraient demandé d’utiliser un mois de leur salaire pour régler la dette de la SONABEL. Chose que le PDG a décliné.  « Pas question ! », leur a-t-il rétorqué.

« Vous avez de la famille, des enfants qui sont à l’école. Je ne peux pas faire ça. Je vais vous payer même si je vais vendre mes biens pour vous payer », leur a-t-il dit. A la question de savoir s’il a approché les responsables des ministères concernés, il répond qu’il a tout fait. Mais à chaque fois, on lui dit « nous sommes là-dessus ».

Martin OUEDRAOGO

Burkina 24



16/02/2016
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