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Venezuela: Chavez absent, son investiture convertie en fête populaire

 Hugo Chavez, hospitalisé à Cuba depuis un mois, n'apparaîtra pas jeudi au Venezuela pour sa prestation de serment, conduisant son gouvernement à célébrer symboliquement, avec l'appui de la population et de plusieurs chefs d'Etat étrangers, le début d'un nouveau mandat.

Ces derniers jours, le gouvernement a multiplié les appels à un grand rassemblement populaire devant le Palais présidentiel de Miraflores à Caracas pour soutenir le président, opéré pour la quatrième fois d'un cancer le 11 décembre à La Havane et invisible depuis.

"Nous allons organiser un grand évènement en hommage au président Chavez, nous allons prêter serment avec cette Constitution. C'est un jour historique, parce que commence le mandat 2013-2019" du président, a déclaré mercredi soir devant ses ministres le vice-président Nicolas Maduro, à qui Hugo Chavez a confié une partie de ses pouvoirs avant de quitter le pays le 10 décembre dernier.

Peu auparavant, le président de l'Assemblée nationale Diosdado Cabello avait lancé sur Twitter: "Le peuple sera investi comme président, nous sommes tous Chavez", reprenant un slogan de campagne de Hugo Chavez.

Plusieurs chefs d'Etat de pays amis sont attendus jeudi pour assister à cette manifestation dans la capitale, dont le Bolivien Evo Morales, le Nicaraguayen Daniel Ortega et l'Uruguayen José Mujica. Le rassemblement doit débuter vers 11H00 locales (15H30 GMT).

Mercredi soir, le bras de fer entre le gouvernement et l'opposition, qui protestait contre le "vide institutionnel" provoqué par l'absence du président, a quasiment pris fin lorsque l'opposant principal, Henrique Capriles, a annoncé qu'il acceptait le feu vert donné plus tôt dans la journée par le Tribunal suprême de justice (TSJ) à un report de l'investiture.

La juridiction suprême a considéré que la prestation de serment du président, réélu en octobre, "pourra intervenir à une date postérieure au 10 janvier devant le TSJ" et que son gouvernement et le vice-président resteront en fonctions au-delà de cette date, arguant du "du principe de la continuité administrative".

M. Capriles, qui avait dénoncé pendant plusieurs jours une forme de coup d'Etat institutionnel avec le maintien du gouvernement au-delà de cette date, a pris acte mercredi de cette "interprétation du TSJ".

"Maintenant c'est à vous, M. Maduro, que revient la responsabilité d'assumer votre charge et de gouverner", a déclaré M. Capriles.

L'opposant, battu par Hugo Chavez à la présidentielle d'octobre, a rappelé qu'il n'avait pas demandé à ses partisans d'aller risquer une confrontation jeudi dans les rues de Caracas.

Il a toutefois maintenu ses accusations de "paralysie" du gouvernement, répété que M. Maduro n'avait pas élé élu et estimé que les "instances ne doivent pas répondre aux intérêts d'un parti", visant indirectement le TSJ, souvent décrié pour ses décisions favorables au gouvernement.

Le Venezuela se trouve dans une situation inédite dans son histoire avec cette absence annoncée du président, au pouvoir depuis 1999 et réélu en octobre, pour cette cérémonie d'investiture prévue par la constitution le 10 janvier.

Le gouvernement a confirmé mardi que le président socialiste de 58 ans, dont l'état de santé continue d'inquiéter, resterait à la Havane jeudi sur recommandation de ses médecins après après avoir été victime d'une "grave infection pulmonaire", comme l'a révélé un communiqué des autorités lundi.

La juridiction suprême a écarté mercredi l'envoi d'une commission médicale à Cuba, demandé par l'opposition alors que le président demeure invisible depuis sa quatrième opération le 11 décembre d'un cancer dans la zone pelvienne diagnostiqué en juin 2011.

La nature et la localisation exactes de ce cancer sont tenues secrètes par les autorités.



10/01/2013
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