SAKISIDA

Comme le susurraient déjà certaines indiscrétions à l’ouverture du Congrès, Eddie Komboïgo a été désigné par ses pairs pour présider aux destinées du Congrès pour la démocratie et le progrès. C’était dans la soirée du 10 mai, date de la clôture de l’instance suprême du parti.

C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour le CDP après avoir été fortement secoué par la crise récente de notre pays. Le parti qui avait besoin d’ « une véritable révolution pour se donner une nouvelle image et demeurer le parti leader au Burkina Faso » a désormais un bureau exécutif national (BEN) dont les rênes ont été confiées à Eddie Komboïgo. Forte de 75 membres – les 45 provinces y sont représentées ─ cette nouvelle équipe dirigeante devra servir le parti avec « abnégation, patriotisme et droiture ». C’est donc une CDP en phase avec « notre temps » convaincu que « plus rien n’entravera sa marche démocratique et république » qui a annoncé son « come-back ».

Son objectif ultime est la reconquête « magistrale » du pouvoir d’Etat, de la présidentielle aux municipales en passant par les législatives. Pour se faire, le CDP tend la main à tous ceux qui avaient abandonné le navire ou qui étaient réservés depuis l’affaiblissement du parti. L’expérience et les enseignements des « anciens » seront également mis à contribution pour les échéances à venir. Et au cours de ce congrès, un Haut conseil national a été mis en place et son président d’honneur n’est autre que l’ex-président Blaise Compaoré. Luc Adolphe Tiao, Soungalo Apollinaire Ouattara, François Compaoré, Salia Sanou, Mélégué Maurice Traoré et bien d’autres sont également membres de cette instance consultative.

Actualité obligeant, Eddie Komboïgo a interpellé les autorités de la transition à une relecture du code électoral afin que l’inclusion soit une réalité car la réconciliation du peuple ne saurait se faire sans la tolérance. Tout comme le général De Gaulle qui prononçait en Algérie « Je vous ai compris », le président du bureau exécutif national affirme que les cadres du CDP ont compris la jeunesse qui se trouve être la « solution », une jeunesse assoiffée de véritable changement. Et rassurant les congressistes venus de l’étranger, M. Komboïgo a réaffirmé la détermination du CDP de « faire du vote des Burkinabè de la diaspora, une réalité ».

En rappel, une minute de silence a été observée à la mémoire des morts de l’insurrection populaire. Et le président de présenter aux familles éplorées, au nom du parti, ses condoléances « non pas parce que nous sommes coupables mais co-responsables de cette malheureuse crise ».

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net