SAKISIDA

Jeudi 13 décembre 2012. Elèves, étudiants, journalistes, organisations de la société civile…  convergent vers le cimetière municipal de Gounghin au secteur N°6 de la ville de Ouagadougou. « Nous sommes venus rendre hommage à Norbert Zongo et à ses compagnons qui ont été sauvagement assassinés »,  a indiqué le chef de file de l’opposition politique, Me Bénéwendé  Sankara. Et le représentant de l’Association des journalistes du Burkina(AJB), Guezouma Sanogo de déclarer : « quatorze ans après, nous sommes là par devoir de mémoire et en témoignage de notre engagement et de notre persévérance dans la poursuite de la lutte pour la lumière et la justice sur le dossier Norbert Zongo et ses compagnons ». M. Sanogo a aussi renouvelé l’engagement et la détermination des journalistes burkinabè à garder en mémoire et à poursuivre l’œuvre de Norbert Zongo qui,  selon lui, s’est engagé pour la justice, la défense des faibles et des sans-voix. Après le dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes des victimes de l’assassinat de Sapouy, les membres du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques se sont donné rendez-vous à la Bourse du travail de Ouagadougou pour un meeting. Pour le président du collectif, Chrysogone Zougmoré,  les luttes quotidiennes,  à travers le Burkina,  traduisent le fait indubitable que les masses aspirent de plus en plus au changement, et se battent effectivement pour le changement. « C’est pourquoi, 14 ans après la mort de Norbert Zongo, la flamme de la lutte demeure allumée. Et le peuple burkinabè ne fera jamais la paix avec l’impunité »,  a précisé M. Zougmoré. Et les  auteurs, a t-il indiqué, seront traduits en justice, jugés et punis à la hauteur de leur forfait.

Des avancées dans le dossier Norbert Zongo

Tout en poursuivant la lutte pour la réouverture et l’instruction sérieuse du dossier Norbert Zongo, Chrysogone Zougmoré a révélé que sa structure,   le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples(MBDHP), en alliance avec les ayants droit et conseils des familles victimes, a saisi la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples,  basée à Arusha en Tanzanie. « Nous avons introduit la  communication de plainte le 11 décembre 2011. Le dossier a été reçu et enrôlé par la Cour et devrait passer en jugement dans le courant du premier semestre de l’année 2013. Le gouvernement burkinabè a reçu la notification en février 2012 », a-t-il indiquè. Le président du collectif a en outre,  invité les démocrates, progressistes et la jeunesse à poursuivre le travail de mobilisation pour que justice soit faite dans le quadruple assassinat qui a coûté la vie à Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune. Le représentant de la Coordination des élèves et étudiants burkinabè(CEEB),  Rodrigue Tagnan,  s’est pour sa part,  engagé à poursuivre la lutte pour mettre fin à l’impunité au « Pays des hommes intègres ».  Et M. Tagnan de préciser : « Nous poursuivons inlassablement la mobilisation et l’organisation des masses populaires pour la défense des droits démocratiques et sociaux, la lutte contre la vie chère, l’impunité, la corruption et pour les libertés ». En rappel, le 13 décembre 1998, à quelques kilomètres de Sapouy,  province du Ziro, le journaliste Norbert Zongo a été retrouvé mort calciné dans le véhicule qui le conduisait à son ranch. A côté de lui, également morts calcinés, ses trois compagnons d’infortune. Ce sont en l’occurrence,  Ernest Yembi Zongo (frère de Norbert Zongo), son ami,  Blaise Ilboudo et son chauffeur,  Ablassé Abdoulaye Nikièma.

Abdel Aziz NABALOUM
emirathe@yahoo.fr