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Absence de l’ADF/RDA dans le Gouvernement Tiao III : La faute au nombre de portefeuilles et au positionnement

Une semaine après la formation du nouveau gouvernement, le premier ministre Luc Adolphe Tiao a animé une conférence de presse le 10 janvier 2013 pour éclairer l’opinion publique sur la philosophie de sa nouvelle équipe. Ce « gouvernement de combat » s’inscrit dans l’ouverture, en témoigne la présence de ministres de l’opposition (refondateurs) et dela société civile. Pourtant, après sept ans de cohabitation, l’ADF/RDA n’y est plus. Les points d’achoppements auraient porté sur « le nombre de portefeuilles et le positionnement ».

 

En guise de reconnaissance, Luc Adolphe Tiao a commencé son allocution par des remerciements au chef de l’Etat pour la confiance renouvelée. « Je réitère mon ferme engagement et ma détermination à donner le meilleur de moi-même pour le plein épanouissement des nobles missions qu’il a bien voulu me confier », soutient-il. Puis, le PM félicite la CENI, les institutions judiciaires et l’ensemble de la classe politique burkinabè pour le travail accompli dans le« bon déroulement du processus » électoral du double scrutin du 02 décembre dernier.

La tenue de ces législatives a eu pour conséquence le passage à la 5e législature de la 4e république qui « confirme la solidité de nos institutions ». Tout en félicitant le nouveau président de l’Assemblée nationale, Soungalo Apollinaire Ouattara, le premier ministre « reste persuadé qu’avec lui, la tradition de franche et bonne collaboration entre le parlement et le gouvernement va se renforcer ».

Après ces préambules, Luc Adolphe Tiao passe enfin à l’ordre du jour de la conférence de presse : la composition du nouveau gouvernement avec les changements enregistrés. Remplissant son devoir « d’éclairer nos concitoyens et l’opinion internationale », le chef du gouvernement déclare que la nouvelle équipe a pour objectif principal l’accélération de l’exécution du programme présidentiel, « Bâtir ensemble un Burkina émergent ».

Arrivé dans un contexte de crise, Luc Adolphe Tiao a eu à gérer durant les années 2011 et 2012, des troubles, la crise alimentaire, le rétablissement de la paix sociale, l’ancrage du dialogue social et politique, les réformes politiques, le renouvellement des pouvoirs législatifs et locaux, la
stabilisation des institutions sociales et politiques.

L’année 2013 se présente donc comme celle de l’action. Et, l’exécutif formé le 02 janvier aurait reçu des orientations claires du chef de l’Etat dans ce sens. « Il s’agit d’une équipe de combat pour consolider les fondamentaux de notre économie, stimuler la croissance, accroitre les indicateurs pour le bien-être des burkinabè », avoue le PM. En clair, il s’agit de poursuivre les efforts pour le renforcement de la bonne gouvernance.

Les questions des hommes de médias ont porté essentiellement sur les prioritésdu nouveau gouvernement, l’absence del’ADF/RDA, la présence des partis d’opposition (UNDD et L’autre Burkina/PSR). Mais pas seulement. Les scribouillards n’ont pas manqué l’occasion de poser des questions sur l’université burkinabè, l’hôpital Yalgado Ouédraogo, la lutte contre la
corruption, l’affaire Ousmane Guiro…S’expliquant sur l’absence de l’ADF/RDA, Luc Adolphe Tiao
déclare que les discussions n’ont pas abouti. Les points de divergence ont porté sur « le nombre de portefeuilles ministériels et le positionnement ». Mais combien de portefeuilles ministériels, le parti de l’éléphant en demandait ? On ne le saura pas, puisque le chef de l’exécutif affirme ne discuter de cela
qu’avec le président de l’ADF/RDA.

Revenant sur la question de la lutte contre la corruption, le PM affirme que des avancées notables ont été enregistrées. Certaines personnes épinglés dans le rapport de l’ASCE seraient en train de payer ce qu’ils doivent à l’Etat, d’autres auraient demandé un délai un peu plus long pour pouvoir se mettre en
règle.« Laissez-moi travailler avec mes méthodes (…) Nous travaillons en silence et les choses avancent », soutient-il. Quant à l’affaire Ousmane Guiro, Luc Adolphe Tiao estime avoir fait tout ce qui est de son ressort.« Je n’ai plus rien à faire dans l’affaire Guiro », déclare-t-il. La suite serait l’affaire de la justice où le PM affirme ne pas s’immiscer. Pour ce qui est de la question de l’université burkinabè en crise depuis 2008, le chef du gouvernement annonce des états généraux d’ici au mois d’avril. Mais avant, des décisions importantes seront prises, de concert avec les étudiants et le corps enseignant.

Moussa Diallo
Lefaso.net



11/01/2013
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