SAKISIDA

Afrique du Sud: Zuma largement reconduit à la tête de l'ANC

Sans surprise, le président sud-africain Jacob Zuma , 70 ans, a été facilement reconduit mardi pour cinq ans à la tête du parti au pouvoir en Afrique du Sud, ce qui lui ouvre la voie pour briguer un nouveau mandat présidentiel en 2014.

Le principal événement du congrès du Congrès national africain (ANC) réuni depuis dimanche à Bloemfontein (centre) a été la nomination au poste de numéro deux du parti de l'homme d'affaires Cyril Ramaphosa.

Il a déboulonné Kgalema Motlanthe, l'ex-vice président du parti qui avait pris le risque de se présenter contre le président sortant.

L'annonce des résultats, mardi, a été accueillie par un délire de chants et de slogans à la gloire des vainqueurs.

Bien qu'il ait récolté 75% des voix, Zuma est cependant le moins bien élu de la direction de l'ANC qui compte six personnes. Polygame, contesté pour son style de vie et une gestion souvent jugée personnelle et coupée des réalités du pays, le chef de l'Etat avait cristallisé contre lui une bruyante et active minorité.

  "Nous sommes tous d'accord sur le fait (...) que la concurrence pour les postes à responsabilité fait partie de la culture démocratique du Congrès national africain. (...) Si le pays doit apprendre quelque chose de l'ANC, c'est la culture démocratique du parti", a relevé Jacob Zuma.

Le nouveau numéro deux de l'ANC, le richissime Ramaphosa, 60 ans, avait été une figure du syndicalisme sud-africain avant la chute de l'apartheid. Il avait vainement tenté de se positionner à la fin des années 1990 pour succéder à Nelson Mandela, le premier président noir du pays.

Mais minoritaire au sein de l'ANC, il s'était tourné vers les affaires, où il a brillamment réussi. Il siège notamment au conseil d'administration du groupe minier Lonmin, qui exploite le site de Marikana, siège du massacre de 34 grévistes par la police en août.

Sa nomination a été accueillie avec prudence par les milieux d'affaires: "Ce que nous pourrions avoir, c'est un mieux en matière de relations publiques et une voix favorable aux investissements de plus au gouvernement, mais peu de vrai changement sur le terrain", prédit Peter Attard Montalto, analyste chez Nomura.

Reste que Ramaphosa a désormais de bonnes chances d'accéder à la tête du parti dans cinq ans. Il pourrait également devenir sous peu vice-président de la République si M. Motlanthe est acculé à la démission. Et pourquoi pas porter les couleurs de l'ANC aux élections générales de 2014 si Jacob Zuma décide de ne faire qu'un mandat à la tête de l'Etat.

La chef de l'opposition Helen Zille a évoqué "un triste jour pour l'Afrique du Sud".

Dans son discours inaugural dimanche, le président Zuma avait promis de "combattre l'impression fausse que notre pays part en lambeaux" après des mois marqués par un conflit social très dur dans les mines sud-africaines, qui a fait près de 60 morts, et alors que des agences de notation ont critiqué son action et abaissé la note du pays.

Le taux de chômage reste désespérément supérieur à 25% et plus d'un quart de la population a faim, tandis que la corruption gangrène l'Etat et le parti au pouvoir.

Le président a défendu son bilan et promis d'améliorer son action dans des domaines tels que l'éducation, la lutte contre la corruption et le combat contre le braconnage des rhinocéros, mais n'a pas annoncé de virage spectaculaire de sa politique.

La situation était par ailleurs très calme mardi à Bloemfontein, où quatre extrémistes de droite arrêtés dimanche ont été inculpés par un tribunal de haute trahison et de complot visant à tuer Jacob Zuma et d'autres membres du gouvernement.

Les suspects, des hommes blancs âgés de 40 à 50 ans, sont soupçonnés d'avoir préparé des attentats en Afrique du Sud.



18/12/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Actualités locales pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 262 autres membres