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Alfred Kaboré quitte l'Oppositin pour le CDP

A 74 ans, celui qui se réclame leader d’opposition au Burkina, nous avons nommé …Alfred Kaboré, par la présente, fait part de sa décision de quitter l’opposition pour le parti au pouvoir, le CDP. Raisons invoquées : « Avec le président Blaise Compaoré, le Burkina Faso a tiré  un numéro gagnant », « l’opposition actuelle ne peut pas gouverner le pays après le départ de Blaise Compaoré » et bien d’autres. Lisez plutôt!

 

 

 

Elu député trois (03) fois, ancien ministre des Affaires étrangères, licencié ès sciences d’enseignement de l’université de Montpellier, opposant par entraînement de jeunesse d’abord, par conviction personnelle ensuite, depuis les bancs du lycée Philippe Zinda KABORE jusqu’aux élections simultanées du 02 décembre 2013, Alfred KABORE a fait un long parcours et  acquis une expérience des hommes et des évènements politiques.

L’appréciation que l’on fait des choses politiques à trente (30) ans ne peut pas et ne doit pas être celle à 74 ans. Tout le monde sait qu’à un certain âge, la sagesse devient la fille aînée d’une analyse consciente d’une situation objective ambiante et de la force pour y faire face en vue de conserver et de protéger le minimum acquis. On ne naît pas sage, on le devient par la force des choses. A partir de vingt (20) ans, le jeune est et veut être champion de tout: de la parole, du bon raisonnement, du mouvement, de la force musculaire, de la casse et jamais de la retenue, de l’esprit de critique violent et négatif. Le raisonnement constructif est déjà absent et d’autant plus absent que l’éducation familiale s’est éteinte depuis

un certain temps « et que la morale agonise ».

Gouverner les hommes est un art difficile, une science que l’on

acquiert et que l’on développe dans l’action et la durée. Ce n’est pas de la théorie, et l’ambition seule ne suffit pas d’emblée. On tue la chèvre de sa mère pour apprendre le métier de boucher, dit le proverbe moagha. Combien de chèvres doit-on tuer pour cela? Celui qui, dès la première chèvre, connaît bien le métier, pourquoi ne pas continuer avec lui un peu plus? Combien d’apprentis-bouchers burkinabè ont tué la chèvre de la maman sans obtenir le résultat de Blaise COMPAORE? Répondez objectivement sans détour et sans parti pris.

Les leaders de l’opposition burkinabè, dont moi-même, sont en quête du grand nombre de militants mais pas de la qualité des militants. Les militants sincères, honnêtes, solidaires comme ceux du MLN, du RDA, du PAl, du PRA d’autrefois sont devenus très rares dans nos partis de l’opposition actuelle. L’hypocrisie, le double jeu, la jalousie, le gain facile et rapide ont pris la place du bon militant qui militait pour l’unité, la solidarité, le progrès, la justice sociale, le développement national. Gagne les élections celui qui a de l’argent et non  de belles idées. C’est la nouvelle philosophie au Burkina Faso actuel.

Pour achever la pollution, les leaders de l’opposition se combattent, se neutralisent, se trahissent pour conserver et protéger leurs affaires qui ont besoin de l’agrément si non de l’argent public. Dans notre faune, on connaît un oiseau qui vole le jour avec les autres oiseaux mais dort, la nuit venue, dans un trou. Cette situation rend la victoire de l’opposition impossible pour le moment et la gestion du pouvoir d’Etat difficile en cas de victoire. Vouloir est une ambition gratuite mais pouvoir exige une force multiforme et multidimensionnelle.

Une longue lutte d’opposition politique au Burkina Faso comme

ailleurs, sans résultat, aboutit à la lassitude, à l’attitude destructrice et vengeresse. J’ai milité toute ma vie pour construire et non pas pour détruire. Je ne me transformerai pas en « peulh lépreux qui ne peut traire la vache mais peut renverser une calebasse de lait» pour que personne ne le boive. Tout nationaliste doit savoir changer de camp pour apporter sa pierre dans la construction nationale. Etre opposant n’est pas une fin en soi, ni une religion.

Conquérir le pouvoir d’Etat, l’exercer et devenir président acceptable est une loterie pour les pays africains. La Haute-Volta et le Burkina Faso ont tiré souvent des numéros avec remboursement. Avec le président Blaise COMPAORE, je le pense sincèrement, le Burkina Faso a tiré un numéro gagnant grâce auquel il a construit ses routes, ses écoles, ses CSPS, ses universités, ses collèges, ses forages, sa diplomatie visible et incontournable, ses barrages dont celui de Samandini, qui verra le jour, je l’espère, sous le mandat de Blaise COMPAORE.

Pourquoi tant de procès d’intentions? Et tant d’incitation à la

violence à propos du SENAT et de l’article 37 quand on sait que beaucoup de chefs de l’opposition sont à la tête de leur parti ou de leur organisation depuis près de 30 ans sans parler de changement, sans donner l’exemple concret de changement démocratique.

Les Mossi disent avec raison que lorsqu’on ne peut pas être fils du chef, il faut s’arranger pour être élevé dans la cour du chef. L’opposition actuelle ne peut pas gouverner le Burkina Faso à l’heure actuelle après Blaise COMPAORE, à mon humble avis.

Pour toutes ces raisons dont la liste n’est pas limitative, et me

souvenant que je suis un des fondateurs du CDP au titre de la CNPP/PSD, je retourne au CDP sans conditions préalables, pour soutenir et protèger l’immense acquis politique, culturel, social de Blaise COMPAORE et de son équipe en 25 ans de pouvoir d’Etat.

Je ne lâcherai pas la proie pour l’ombre à 74 ans. Je ne « fuirai » pas non plus « le caca pour chercher refuge entre deux fesses « , selon le proverbe.

Je soutiendrai, le cas échéant, la candidature de Blaise COMPAORE en 2015 ou toute autre candidature présentée ou soutenue par Blaise COMPAORE lui-même. Pas de départ précipité de Blaise COMPAORE et de son équipe.

Le drame, la terreur, les assassinats, les viols, le génocide, le chaos, le désordre, les crimes actuellement en cours en Centrafrique ne doivent pas nous laisser indifférents. Seule une concertation républicaine pacifique et consensuelle, dans une transition avec Blaise COMPAORE, garantira notre paix sociale et notre stabilité politique dans la sous-région. La paix a besoin d’une force sûre pour être protégée. Je ne crois pas à la vertu démocratique et pédagogique de la rue composite et irresponsable qui peut « faire le roi » mais n’aidera pas le roi à régner. On peut gagner dans la rue comme en janvier 1966 mais on sera obligé de s’assoir autour d’une table pour négocier et pour construire et ce, après des dégâts inutiles et intolérables. Pour notre sécurité et notre stabilité politique, Blaise COMPAORE doit, sans recul, trancher le« noeud gordien ».

 

Alfred KABORE

Ancien député, ancien ministre des Affaires étrangères



29/11/2013
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