Amnesty International : Des avancées mais aussi des violations de droits humains au Burkina.
La section Burkina de l’ONG Amnesty international a rendu public le rapport mondial et celui local, sur la situation des droits de l’Homme en 2012. C’était le 11 juin 2013 à Ouagadougou.
Ces deux rapports 2013 couvrent la période de janvier à décembre 2012. En rappel, c’est le 23 mai 2013 que le rapport mondial a été officiellement publié à Londres en Angleterre par le Secrétaire général du mouvement, Salil Shetty. De ce rapport, l’on retient que les données sont encore alarmantes. Il révèle en effet, de graves violations générales de droits humains dans les toutes les régions du monde.
112 pays ont torturé leurs citoyens en 2012 ;
101 pays ont réprimé le droit de leur peuple à la liberté d’expression en 2012 ;
155 pays ont voté en faveur d’un traité sur le commerce des armes à l’Assemblée générale des Nations-Unies et seuls 3 pays l’ont rejeté ;
80 pays ont mené des procès iniques, grossièrement injustes ;
57 pays ont illégalement emprisonné des leaders d’opinion ;
21 pays ont procédé à des exécutions de prisonniers ;
140 pays ont aboli la peine de mort dans leur législation ou dans la pratique ;
50 pays ont été le théâtre d’homicides illégaux commis en temps de paix par des forces de sécurité ;
36 pays ont effectué des expulsions d’hommes, de femmes et d’enfants ;
31 pays ont enregistré la disparition forcée de personnes ;
12 millions de personnes étaient apatrides (sans nationalité) en début 2012 ;
15 millions de personnes sont actuellement enregistrées en tant que refugiés.
Ces données font suite à des études, recherches, collections et recoupements d’informations à partir de plusieurs sources. En effet, précise Yves Boukary Traoré, Directeur exécutif de la section Burkina, « nous faisons des études région par région - l’Afrique, l’Europe, l’Asie centrale, les Amériques- et dans chacune de ces régions, selon la pertinence des violations des droits humains, nous faisons des travaux de recherche, nous collectons les informations indépendantes ».
Que retient Amnesty International sur le Burkina ?
La représentation de l’ONG au Burkina a accédé au statut de section d’Amnesty international le 1er janvier 2012. Au cours de la même année, elle a mis en œuvre des activités pour l’atteinte des objectifs prévus dans le plan opérationnel spécifique à notre pays. Et le rapport qu’elle en a établi, fait état d’avancées par endroits, mais aussi de violations de droits humains.
Pour le Burkina Faso, dira Yves Boukary Traoré, « nous retenons essentiellement que le point vraiment majeur est la lutte contre la mortalité maternelle » avec la précision que « le gouvernement en a fait une priorité absolue ». Cependant, il y a encore en la matière, beaucoup de choses à faire.
Ce rapport est également jalonné de cas d’impunités, de tortures, établis « sur la base de recherches » dans notre pays.
Au passage, les responsables de la section notent qu’il « est difficile d’avoir l’information au Burkina Faso, dans la mesure où le fonctionnaire auquel vous avez affaire, fait ce qu’on appelle l’autocensure ». Mais heureusement Amnesty International « persiste et signe » en indiquant notamment que le rapport à établir ne comportera que sa seule version qui tiendra lieu de vérité partagée si l’information recherchée n’est pas rendue disponible, afin d’obtenir des informations de la part des structures concernées. En tout état de cause, l’ONG travaille autant que possible, à disposer de « données fiables ».
A son actif courant 2012 dans notre pays, l’on peut retenir entre autres :
La réclamation des droits de l’enfant au Mollo Sanou à travers la création d’une boîte à idées au sein de l’établissement ;
La régularisation de la situation matrimoniale de 57 couples à Rollo, Ouindigui et Ouahigouya ;
La réintégration dans leurs familles d’une dizaine de femmes exclues à Boussé et Yako ;
L’ouverture d’un centre d’accueil des femmes exclues à Boussé par le chef de Boussé ;
L’instauration d’un nouvel ordre social bâti sur les principes de droit, de justice et de liberté, dans les communautés bénéficiaires.
Après tout, sa profonde attente, c’est que le contenu de ses rapports invite à la réflexion sur comment est-ce que les Etats, les gouvernements, le citoyen « lambda », peuvent se mettre ensemble pour que les droits humains soient violés le moins possible dans le monde.
Amnesty International en bref
Prix Nobel de la paix en 1977, Amnesty International est un mouvement mondial indépendant et impartial animé par des bénévoles et qui s’efforce de promouvoir et de protéger les droits humains (civils, politiques, économiques, sociaux ou culturels). Son crédo, c’est la préservation des droits, ne serait-ce que les plus élémentaires, de la personne humaine quelle qu’elle soit.
Dans ce sens, elle s’oppose sans réserve à la peine de mort et à la torture sous toutes ses formes. C’est pourquoi, son appel demeure incessant et pressant en faveur non seulement d’une mobilisation et d’un engagement soutenus pour que soient protégés particulièrement les civils dans les zones où existent des conflits armés ouverts ou latents, mais aussi de la protection des couches vulnérables que sont les femmes, les enfants, les personnes âgées et les minorités. Sa devise, assez interpellatrice, c’est « Ensemble, nous pouvons faire entendre notre voix ; nous pouvons changer le monde ».
Fulbert Paré
Lefaso.net
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