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Attaque djihadiste à Samorogouan : ce qui s’est réellement passé

passé

L'EXPRESS DU FASO |

12.10.2015 à 00h00

 

  

  

  

    

  Les Burkinabé se sont réveillés ce vendredi matin avec cette nouvelle des plus alarmistes. Des djihadistes ont attaqué la brigade de gendarmerie de Samorogouan et fait des victimes. Que s’est-il passé réellement dans cette localité du Kénédougou, loin de 45 kilomètres d’Orodara, le chef-lieu de la province ?  
  

Dès mercredi 7 octobre, l’alerte avait été donnée aux populations faisant état de la présence d’individus non identifiés sur des motos dans la localité. Ces individus qui détenaient des armes, juchés sur des motos « patrouillaient » presque dans la localité. La gendarmerie se met donc en alerte et procède à son tour à des patrouilles loyalistes afin de ratisser large. Les « assaillants » qui avaient pris en otage trois habitants ont pris la fuite laissant derrière eux des motos. Et un cadavre, la gorge tranchée tandis que deux des otages ont pu s’échapper. Ces engins au nombre de sept seront récupérés par les forces de l’ordre et gardés à la brigade. Sans doute pour les besoins de l’enquête. Dans la foulée, dans le village de Tenasso, une personne âgée chez qui les présumés djihadistes ont pris leur café dans la matinée de jeudi sera appréhendée. L’incident était-il clos ? Sans doute pour les populations et pour les forces de sécurité. Ce qui ne voulait pas dire qu’il fallait baisser la garde. Malheureusement.

En effet, vendredi aux environs de 4 heures du matin, les mêmes éléments reviennent avec du renfort, lourdement armés et s’attaquent cette fois-ci directement à la brigade de gendarmerie où étaient gardés leurs engins et le vieux en question. L’attaque fait quatre morts sur place. Trois gendarmes et un assaillant sont tués. Le vieux qui était à la brigade au moment de l’attaque est grièvement blessé et sera évacué dans la journée de vendredi au Centre hospitalier universitaire Sourô Sanou. Malheureusement, dans la nuit il succombera à ses blessures. Dans leur fuite, les assaillants rencontrent des bergers. Parmi le groupe, ils font un mort. Ce sont au total sept morts que cette attaque a occasionnés.
Dans la même matinée du vendredi, des renforts partent encore de Bobo-Dioulasso. Mais n’était-il pas déjà trop tard ? En tout cas, le mal est déjà fait. Néanmoins, en y convoyant des forces de sécurité, l’autorité veut rassurer les populations que des mesures sont prises pour assurer leur sécurité. Seulement, à Samorogouan et dans presque toute la zone, la peur a envahi des populations. Dans la journée de ce vendredi, le Haut-commissaire de la province se rend sur les lieux et fait le premier constat. Encourager les forces de défense et de sécurité, rassurer à son tour les populations et porter le message de compassion du gouvernement.
Une mission de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B) qui devait se rendre dans la zone pour visiter des champs de coton a été reportée sine die. De même, les mouvements de populations dans la zone ont été ralentis car chacun craint désormais pour sa sécurité.
Samedi 10 octobre, c’est autour du gouverneur de la région des Hauts-Bassins Alfred Gouba, son secrétaire général et une petite délégation de se rendre sur les lieux. Avec pour objectif d’encourager les forces de défense et de sécurité qui se sont déployées dans la zone avec des moyens impressionnants pour parer à toute nouvelle éventualité. Dans l’après-midi du même samedi, les corps des trois gendarmes, ramenés à Bobo-Dioulasso seront inhumés au cimetière militaire.
Séri Aymard BOGNINI



13/10/2015
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