Au Nord Mali, la destruction des monuments continue
Les islamistes armés qui occupent le nord du Mali ont entrepris samedi de détruire le monument de l'indépendance à Tombouctou où ils ont déjà détruit ces derniers mois des trésors du patrimoine mondial, ont indiqué à l'AFP des habitants de la ville. "A l'aide d'un tracteur, les islamistes sont actuellement en train de détruire le monument de l'indépendance de Tombouctou", situé au centre-ville, a affirmé un habitant contacté par téléphone. Un autre témoin a précisé que "huit islamistes avec un bulldozer" étaient "en train de détruire le monument de l'indépendance de Tombouctou". Le 18 octobre, les islamistes armés qui ont pris le contrôle du nord du Mali après le coup d'Etat ayant renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, avaient détruit des mausolées à Tombouctou, selon des témoins. Les islamistes d'Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), groupe armé qui contrôle Tombouctou avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), avaient déjà procédé à de telles destructions cet été dans cette ville historique. En juillet, ils avaient suscité un tollé en détruisant des mausolées en terre dans l'enceinte de la plus grande mosquée de la ville, classée patrimoine mondial en péril. Ils s'attaquent aux mausolées - importants lieux de recueillement - car ils considèrent la vénération des saints comme "de l'idolâtrie", contraire à l'unicité de Dieu. De nombreux habitants avaient assisté, impuissants, à l'opération de destruction, alors que les islamistes promettaient de détruire tous les mausolées de la région. Ils avaient, quelques jours auparavant, déjà détruit sept des seize mausolées de Tombouctou et brisé la porte sacrée de la mosquée Sidi Yahia. Les islamistes armés prônent la charia (loi islamique), dont ils ont une interprétation rigoriste. Ils commettent en son nom de nombreuses exactions (meurtres, lapidations, amputations, coups de fouet en public) avec de plus en plus de brutalité, selon des témoins. Le 12 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution préparant le déploiement d'une force militaire internationale de quelque 3.000 hommes au Mali, donnant 45 jours aux pays ouest-africains, qui en constitueront le noyau, pour préciser leurs plans. L'Union africaine, que le Mali vient de réintégrer, a appelé mercredi à "une finalisation rapide de la préparation conjointe d'une force internationale, menée par l'Afrique, (...) en vue de reprendre le contrôle des territoires occupés du Nord". Cette force, composée de milliers de soldats de pays membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), doit être déployée avec l'aval de l'ONU et le soutien logistique de pays comme la France, ex-puissance coloniale au Mali, et les Etats-Unis. |
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