Que l’humain est têtu ! L’excision fait encore parler d’elle. Malgré, les informations, les sensibilisations autour des inconvénients liés à cette pratique et sur les sanctions encourues en la matière, les pesanteurs sociales restent inflexibles. En effet, 7 fillettes de 10 mois à 4 ans ont été excisées à Nouna le 5 février 2015. Alertée en fin de journée du lundi 10 février, la Direction régionale de l’action sociale en collaboration avec sa direction provinciale de Nouna ont prévenu la gendarmerie de Nouna. Celle-ci serait intervenue sous l’autorisation de sa hiérarchie. La suite, les parents des 7 filles ont été interpelés et auditionnés ce mardi 10 février. L’exciseuse est, quant à elle, en cavale. Les recherches sont en cours, a-t-on appris. A entendre le Directeur régional de l’action sociale de la Boucle du Mouhoun, Younga Salifou, qui a effectué le déplacement à Nouna pour s’enquérir de l’état de santé et la prise en charge des victimes, les fillettes auraient subi une excision de deuxième degré. Elle va au-delà de l’ablation du clitoris. Pour Monsieur Younga, les pratiquants ont rajeuni l’excision afin de réduire le risque de se faire prendre. Toujours selon monsieur Younga Salifou, les parents affirment être informés de l’interdiction de la pratique et sa condamnation.
Malgré cela, ils auraient déboursé en moyenne par enfant 3000 fcfa. Ainsi le Directeur régional pense que pour enrayer cette pratique à peau d’hippopotame, il faut en finir avec la complaisance notamment bannir les interventions en faveur de tel ou tel pratiquant ou tel ou tel complice. Au lieu d’intervenir après l’acte, il invite les gens à plutôt sensibiliser leurs parents susceptibles de s’adonner à la pratique ou d’en être complice. En rappel, dans la Boucle du Mouhoun, le dernier cas d’excision remonte en 2011 et c’était encore à Nouna.
Ibrahima TRAORE
Lefaso.net