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Burkina: opposition et armée ont choisi leurs candidats pour la présidence

Des chefs de l'opposition burkinabè, Zephirin Diabre (g) et Rock Marc Kabore, lors des négociations sur la charte de la transition", le 8 novembre 2014 à Ouagadougou|AFP

Des chefs de l’opposition burkinabè, Zephirin Diabre (g) et Rock Marc Kabore, lors des négociations sur la charte de la transition », le 8 novembre 2014 à Ouagadougou|AFP

L’armée, la société civile et l’opposition au président déchu Blaise Compaoré ont annoncé samedi avoir choisi leurs candidats pour le poste de président de la transition du Burkina Faso, qui dirigera le pays de sa nomination jusqu’aux élections fin 2015.

Un nom semble susciter l’adhésion générale : l’archevêque de Bobo-Dioulasso (sud), Mgr Paul Ouédraogo, que l’armée et l’opposition ont placé dans leur shortlist malgré les réticences de la hiérarchie catholique. Le président de la Commission épiscopale Burkina-Niger a pourtant déclaré publiquement qu’il n’était pas candidat.

Je ne l’envisage pas. Ce genre de pouvoir, le clerc ne s’y engage pas, avait-il tranché en début de semaine au micro de Radio France internationale.

L’opposition et la société civile justifient pourtant ce choix par la possibilité d’une dérogation venant du Vatican, qu’elles espèrent obtenir en faisant pression, par leur consensus, sur les autorités catholiques.

Ces deux corps majeurs du groupe dit de civils proposent également deux journalistes pour le poste de chef de la transition : Cherif Sy et Newton Ahmed Barry, qui se sont tous les deux distingués par leur opposition à l’ancien régime.

Les deux journalistes ont donné leur accord pour une éventuelle prise de poste, ont déclaré à l’AFP plusieurs sources proches du dossier.

L’armée, outre Mgr Ouédraogo, défend la candidature de Joséphine Ouédraogo, sociologue et ministre de l’Essor familial et de la Solidarité sous Thomas Sankara de 1984 à 1987.

Mme Ouédraogo, qui a quitté le Burkina à la chute du président Sankara, a occupé ensuite des postes de direction au sein de la Commission économique africaine, un organe onusien, puis de l’ONG Enda tiers monde à Dakar.

Les autorités religieuses et traditionnelles ne se sont pas encore prononcées.

La société civile, réunie depuis de longues heures, a clos ses discussions vers 21H00 locales et GMT pour déterminer ses candidats. L’opposition s’était réunie vendredi soir à ce sujet.

Les civils ont jusqu’à dimanche midi pour communiquer leur liste de prétendants à un collège de désignation, a annoncé dimanche le lieutenant-colonel Isaac Zida, actuel homme fort du pays depuis la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre.

Cette instance de 23 membres, dans laquelle les civils sont majoritaires, désignera ensuite le nouveau dirigeant parmi les personnalités proposées, ont expliqué des sources proches du dossier à l’AFP.

Le président de la transition aura la charge de gérer le Burkina Faso pendant cette période d’un an qui sera ponctuée par des élections en novembre 2015. Sa tâche s’achèvera après la tenue des scrutins présidentiel et législatif, auxquels il ne pourra participer.

La charte de la transition, sorte de Constitution intérimaire qui sera signée officiellement dimanche après-midi, n’autorise pas au futur élu d’être issu d’un parti politique.

AFP



16/11/2014
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