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Cameroun: Hollande doit inviter Biya à "passer la main"

Des organisations d'opposants de la diaspora camerounaise ont appelé mercredi le président français François Hollande à inviter son homologue camerounais Paul Biya à organiser des élections libres et à "passer la main", peu avant une rencontre des deux chefs d'Etat à Paris.

"M. Hollande doit lui signifier de la façon la plus claire possible qu'il est temps d'organiser des élections libres et démocratiques et de passer la main", a déclaré Moïse Essoh, secrétaire exécutif du Collectif des organisations démocratiques et patriotiques de la diaspora camerounaise (Code).

"M. Hollande s'est engagé à en finir avec la Françafrique. C'est le moment pour lui de passer aux actes", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse à Paris. La Françafrique recouvre un ensemble de réseaux plus ou moins discrets longtemps entretenu par la France avec ses anciennes colonies en Afrique.

A 80 ans, M. Biya totalise plus de 30 années au pouvoir. Il a été réélu pour un mandat de 7 ans en octobre 2011, à l'issue d'un scrutin controversé.

"Il ne se maintient au pouvoir que par la force, la fraude et le clientélisme, et il ne faut plus qu'il puisse se prévaloir de soutien de la France", a souligné M. Essoh.

M. Hollande devait recevoir M. Biya à 15H00 (14H00 GMT) à l'Elysée, à l'occasion d'une "visite de travail" en France du président camerounais, qui doit notamment rencontrer jeudi des représentants du patronnat français.

Une cinquantaine de personnes manifestaient en début d'après-midi près de l'Elysée, à l'appel du Code et du Conseil des camerounais de la diaspora, organisation qui avait déposé en 2010 en France une plainte visant des "biens mal acquis" par la famille de M. Biya, a constaté un journaliste de l'AFP.

La semaine dernière, Amnesty international avait condamné dans un rapport "les graves atteintes aux droits humains" au Cameroun, dénonçant exécutions illégales, mauvaises conditions carcérales, musellement d'opposants et journalistes, et attaques contres les homosexuels.

Mardi, des militants ont demandé à M. Biya de profiter de sa visite en France pour annoncer la "libération immédiate et sans condition" de Michel Atangana, un Français détenu au Cameroun depuis quinze ans et qualifié d'"otage d'Etat" par ses soutiens.

Les droits des homosexuels figurent également parmi les sujets que les défenseurs des droits de l'Homme souhaient voir abordés par M. Hollande avec M. Biya. L'ONG All Out a annoncé vouloir déposer mercredi à l'Elysée une pétition pour la libération de gays emprisonnés au Cameroun en raison de leur homosexualité.



30/01/2013
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