Conférence sur la Syrie: réunion préparatoire mais chemin semé d'embuches 14:39 - 31/05/13
Photo fournie par l'agence de presse officielle syrienne, montrant Bachar al-Assad lors d'un entretien pour la chaîne de télévision du Hezbollah, à Damas le 30 mai 2013 © SANA/AFP |
DAMAS (AFP) - (AFP) - Les Nations-Unies ont décidé d'organiser mercredi une réunion préparatoire pour la Conférence de paix sur la Syrie, avec les Etats-Unis et la Russie, alors que l'opposition refuse de s'y rendre et que Bachar al-Assad se dit confiant dans la victoire.
La Russie n'a pas encore avoir livré de missiles sol-air S-300 à la Syrie, a rapporté la presse russe, contrairement à ce qu'a laissé entendre le président Assad, mais le constructeur aéronautique MiG a indiqué que 10 avions de combat Mig-29 pourraient être fournis à Damas.
Sur le terrain, l'armée gouvernementale et le Hezbollah libanais ont pris en étau les rebelles qui défendent bec et ongle leur fief de Qousseir, mais en dépit du siège, des centaines d'insurgés ont réussi à entrer, selon l'opposition, dans la ville pour prêter main forte à leurs frères d'armes qui y sont retranchés.
"Le 5 juin, des représentants des Etats-Unis, de la Russie et de l'ONU tiendront une réunion tripartite à Genève axée sur la préparation de la Conférence internationale sur la Syrie", a indiqué l'ONU dans un communiqué tard jeudi.
Les Nations unies seront représentées par Lakhdar Brahimi, envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, et par Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint de l'ONU. Aucune indication n'a été donnée quant aux représentants des Etats-Unis et de la Russie.
Le projet de nouvelle conférence internationale sur la Syrie, après celle de 2012, baptisée "Genève-2" et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l'opposition, a été lancé début mai par Washington et Moscou.
Des munitions sont étalées devant un avion de combat Mig-29, le 24 avril 2012 dans un aérodrome militaire près de Kiev © AFP/Archives Sergei Supinsky |
Cependant, le chemin est semé d'embûches. L'opposition a affirmé jeudi qu'elle ne s'y rendrait pas tant que "les milices de l'Iran et du Hezbollah envahissent la Syrie" alors que le président Bachar al-Assad s'est dit dans un entretien à la chaîne du Hezbollah, Al Manar, "très confiant" dans la victoire de ses troupes et n'a pas écarté de se présenter à la présidentielle de 2014.
A Istanbul, la Coalition de l'opposition a trouvé un compromis après huit jours d'âpres discussions mettant en évidence la rivalité entre les deux parrains de l'opposition, le Qatar et l'Arabie Saoudite.
Aucun de ces deux pouvoirs ne l'a emporté: au total, 51 nouveaux membres ont été intronisés à l'issue d'un vote, dont dix appartenant au groupe du dissident chrétien Michel Kilo. Ce dernier, appuyé par l'Arabie saoudite, voulait contrer l'influence prépondérante des Frères musulmans et du Qatar qui les soutient.
Ces derniers ont résisté mais accordé 14 sièges aux militants qui animent la contestation sur le terrain et 15 autres à des civils de l'Armée syrienne libre (ASL).
Ce compromis a été le résultat de deux jours de négociations entre de hauts responsables saoudien, qatari, turc, et des diplomates britannique, français et émirati.
L'envoyé spécial de l'ONU en Syrie Lakhdar Brahimi au cours d'une réunion de la Ligue Arabe au Caire le 23 mai 2013 © AFP/Archives Gianluigi Guercia |
Sur le terrain, l'aviation syrienne a bombardé vendredi Qousseir, mais l'opposition a affirmé avoir réussi à envoyer des renforts, appartenant principalement à un groupe armé proche des Frères musulmans, dans cette ville assiégée par les troupes gouvernementales et le Hezbollah, fer de lance d'une offensive lancée le 19 mai.
Le chef par intérim de la Coalition de l'opposition, George Sabra, a annoncé à la fin d'une réunion d'une semaine à Istanbul que "quelque 1.000 combattants de toute la Syrie" avaient réussi à pénétrer dans cette place forte de la rébellion, au centre-ouest du pays.
Vendredi sur sa page Facebook, le groupe armé de Liwa al-Tawhid, proche des Frères musulmans et soutenu par le Qatar, affirme que "ses combattants sont arrivés à Qousseir" et publie la photo de son porte-parole Abou Firas al-Halabi avec le militant de Qousseir Hadi al-Abdallah.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a confirmé l'arrivée de "centaines de combattants" qui ont réussi à ouvrir une brèche au nord-est de Qousseir.
L'Union européenne a officialisé le changement de son régime de sanctions à l'encontre de la Syrie, après la décision controversée de lever l'embargo sur les armes à destination de l'opposition sous la pression de la Grande-Bretagne et de la France.
Les Etats-Unis ont applaudi cette décision mais selon des experts, ils n'ont aucune envie d'armer une rébellion éclatée entre modérés et jihadistes, de peur d'être embrigadés dans une "guerre par procuration" contre l'Iran et la Russie.
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