La Gendarmerie nationale du Burkina a organisé, le jeudi 16 avril 2015, à son état-major à Ouagadougou, une rencontre d’explication sur des accusions à elle faites à travers la presse, par des hommes de médias. La rencontre, dont l’objectif est de communiquer pour mieux se comprendre des journalistes et éviter les malentendus, a été l’occasion pour la gendarmerie de faire une mise au point par rapport à un certain nombre de faits qui impliquent la gendarmerie nationale et la presse.
Deux sujets ont servi de base aux échanges. Il s’est agi, d’abord, d’une information parue dans les médias faisant cas d’un journaliste qui se dit victime d’agressions de la part des gendarmes sur l’axe Ouagadougou-Pô. Mais selon les explications du chargé de communication de la gendarmerie nationale, capitaine Siesan Guy Hervé Yé, un incident s’est produit ces derniers jours entre un journaliste et des gendarmes sur le pont Nazinon.
Il ressort, en effet, qu’un journaliste en voyage dans un car de transport en commun a saisi l’occasion d’une pause à côté du pont Nazinon pour prendre des images dudit pont. Toute chose que les gendarmes sur place ont refusée, en ordonnant au journaliste en question de supprimer les images déjà prises. Ce qui n’a pas été du goût de ce dernier qui en a fait mention dans les colonnes de son journal.
Sur le sujet, ce qu’a déploré le capitaine Yé, c’est le manque de collaboration entre les deux entités. Il a laissé entendre que dans le cas d’espèce, il était du devoir du journaliste de demander l’avis des gendarmes avant de procéder aux prises de vues. Ce qui aurait évité cette altercation.
Dans les rapports entre journalistes et gendarmes, les hommes de médias, quant à eux, pointent du doigt la brutalité des hommes de tenue qu’ils trouvent zélés et qu’ils accusent de ne pas communiquer assez souvent.
A cette préoccupation, Guy Hervé Yé a estimé que c’est normal pour un homme de tenue d’avoir du zèle dans le cadre de son travail. Pour lui, les gendarmes ne cherchent pas à empêcher les journalistes de faire leur travail mais ils veulent que chacun fasse son travail dans le respect de celui de l’autre.
Le second point a été celui qui concerne la déclaration dans la presse d’un journaliste qui estime avoir été lésé par les gendarmes. Selon le commandant de la Brigade-ville de gendarmerie de Boulmiougou, l’adjudant-chef major Madi Nitièma, les faits remontent au samedi 14 mars 2015. Le journaliste, suspecté d’avoir utilisé un produit endormant pour voler dans une boutique, a été pris par la clameur publique dans la zone de Boulmiougou. Les gendarmes, informés, ont fait une descente sur les lieux où le mis en cause a été menotté et conduit à la bridage de Boulmiougou. Il ressort que le boutiquier a confondu le gel antimicrobien que le journaliste a utilisé pour désinfecter ses mains à un parfum endormant. Heureusement, il a eu la vie sauve grâce à la présence d’un militaire qui a alerté la gendarmerie. Après constat que l’intéressé, un journaliste indépendant, ne possède aucun document d’identité de journaliste et n’appartient à aucun organe de presse, deux officiers de police judiciaire se sont rendus à son domicile pour savoir s’il ne dispose pas de produit endormant chez lui. Ils ont fait la perquisition mais n’ont rien trouvé et ils l’ont relaxé. C’est cette perquisition que la victime n’a pas digérée et s’est plainte du traitement à lui réservé par les gendarmes.
A la fin des échanges, Madi Nitièma a invité les journalistes à plus de tolérance et de compréhension au regard de la délicatesse de la mission d’assurer la sécurité publique.
Pour le responsable à la communication de la gendarmerie nationale, lorsqu’il y a des forces de l’ordre sur le terrain, c’est toujours bien pour les journalistes de les approcher car elles peuvent les aider et leur présence est toujours salutaire en terme de sécurité.
Omar Compaoré