SAKISIDA

Crise au sein du MPP: Des proches de Simon Compaoré exigent la démission de Bala Sakandé

Depuis le coup d’Etat du 24 janvier 2022, les dissensions au sein du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) se sont exacerbées. Une première vague de militants avec en tête Abdoulaye Mossé ont quitté le navire avec femmes, bagages et enfants pour aller créer le Parti panafricain pour le salut (PPS).
 
Le reste de la troupe a gardé sa position dans l’attente des mots d’ordre de remobilisation et de réorganisation pour les batailles futures. C’est dans cette ambiance de trahison, de suspicion, d’attentisme, de critiques internes, de dénonciations et j’en oublie qu’un groupe de militants de la diaspora dont des membres du bureau politique national( BPN) ont publié un pamphlet contre le président du parti Alassane Bala Sakande pour sa mal gouvernance et par la même occasion demandent que la session du 16 juillet 2022 soit une rencontre de vérité et de diagnostic sans complaisance sur la gestion du MPP.
 
En réalité les bisbilles au sein du MPP ne datent pas d’aujourd’hui. Il faut dire que l’arrivée de Bala Sakandé à la Présidence du parti n’a pas fait que des heureux. Les mécontents rongeaient leur frein depuis le 2è congrès extraordinaire les 24, 25 et 26 septembre 2021 au cours duquel Simon Compaoré à cédé son fauteuil au chef du parlement burkinabè qui avait l’onction et la protection du Grand Sachem. Maintenant que Roch Marc Christian Kabore a perdu le pouvoir, les opposants internes qui avaient caché leurs couteaux sous le manteau les sortent à présent et tambour battant, ils se font entendre plus fort.
 
Parmi les griefs formulés contre le patron du MPP, on note une accusation d’inaction de Bala Sakandé qui s’est mis à la disposition de sa garde pour « sauver son nez » suite au putsch du MPSR. En clair les frondeurs conduits par Gilbert Zemba estiment que le Président Sakandé n’a rien fait pour mobiliser la rue contre les militaires à l’image de ce que Chérif Sy et les Pères Fondateurs du MPP Roch, Salif et Simon ont fait en septembre 2015 face au général Gilbert Diendéré et son Régiment de sécurité présidentielle( RSP).
 
La résistance populaire n’ayant pas eu lieu, Monsieur Sakandé en porte l’entière responsabilité et doit en tirer toutes les conséquences pour rendre sa démission.
 
On ne sait pas s’il faut en rire ou en pleurer. Le contexte de 2015 est totalement différent de celui de 2022 pour rêver d’une mobilisation de la rue lorsque les putschistes sont entrés en action le 24 janvier dernier sans compter que les entités de l’armée engagées dans ces deux projets de coup de force ne sont pas les mêmes. Cet argument est tellement tiré par les cheveux qu’on comprend que les auteurs du brûlot contre Bala Sakandé vivent à l’étranger et ne connaissaient pas la réalité du Burkina Faso au moment des faits. Pourquoi d’ailleurs ceux qui ruent dans les brancards n’ont pas appelé, depuis la diaspora, le peuple burkinabé à descendre dans la rue pour barrer la route au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et ses hommes, est-on tenté de se demander. Mais bon, c’est leur cuisine interne.
 
« C’est la politique politicienne, comme me le disait un cadre du MPP »‘. Et plusieurs sources de me préciser que le chef des frondeurs Gilbert Zemba, l’homme qui veut la tête de Bala, est un proche du président d’honneur Simon Compaoré. Cela est-il suffisant pour tirer la conclusion que l’ancien maire de Ouagadougou tire les ficelles du parti depuis sa paisible retraite à sa résidence de Gounguin pour déstabiliser Bala Sakandé?
 
A quelques exceptions près, cette situation ressemble à celle du CDP: Eddie Konboigo a été accusé d’avoir fui pendant le coup d’Etat attribué à Diendéré et ne mérite pas de diriger le parti. Contre vents et marrés il s’est imposé mais les opposants internes ont continué à le combattre au point d’en arriver aujourd’hui à une rupture entre l’aile dite histoirique, fidèle au président d’honneur Blaise Compaoré, et celle dite futuriste acquise à la cause d’Eddie Komboigo.
 
La session du BPN du 16 juillet 2022 s’annonce donc houleuse au sein du MPP si l’on en tient aux propos de Gilbert Zemba.
 
Adama Ouédraogo Damiss avec netafrique.,net


15/07/2022
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