Dédougou : La gendarmerie interrompt le mariage d’une mineure à Souri
Le jeudi 6 janvier 2022, la brigade de gendarmerie de Dédougou a interrompu le mariage d’une élève de 16 ans dans le village de Souri, à cinq kilomètres de Dédougou. L’intervention a été possible grâce à une dénonciation d’une association militant pour les droits des femmes.
Tout est parti d’un signalement par une association à la direction provinciale de l’action sociale du Mouhoun d’un mariage en préparation le jeudi 6 janvier 2022, à Souri. Celle-ci, à travers le réseau de protection des enfants, a saisi les autorités compétentes qui sont intervenues au bon moment. Instruit par le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Dédougou, la gendarmerie sauve la jeune fille du mariage au moment de la célébration. Elle est intervenue avant que les liens ne soient scellés.
Alors que les deux familles étaient en pleines festivités, la gendarmerie débarque pour stopper le mariage. Elle a amené la mariée au poste de gendarmerie pour des vérifications d’usages. Après vérification, il est ressorti que l’élève, en classe de 4ème, n’a pas atteint l’âge légal de mariage autorisé par la loi au Burkina Faso. D’après les nos informations, la fille qui militait dans une association de défenses des droits de la femme était consentante. Quant au jeune marié, il a atteint l’âge autorisé par la loi.
Selon une source bien introduite, après les constatations, les deux familles ont été conduites à l’action sociale pour une sensibilisation à cet effet. « Nous les avons sensibilisé sur les conséquences de leurs actes. Nous leur avons dit que nous ne sommes pas contre leur union mais que c’est la loi qui l’interdit », a expliqué la directrice provinciale de l’action sociale du Mouhoun, Odette K. Bationo Méda. A l’en croire, après la sensibilisation, les deux familles ont compris et ont décidé d’abandonner le mariage. La fille, de son côté, a été placée dans un centre d’accueil pour la sensibiliser afin qu’elle reprenne les cours. « Nous l’avons convaincue d’attendre l’âge légal qui est toujours de 17 ans au Burkina Faso », a-t-elle dit.
Au moment où nous écrivions ces lignes, l’enfant a repris le chemin des classes. Les services de l’action sociale nous ont rassuré qu’il est prévu un suivi à l’école et à domicile.
Selon nos informations, c’est l’oncle de la fille qui avait décidé de la donner en mariage.
Cette situation vient une fois de plus nous interpeler sur le phénomène du mariage précoce dans la région de la Boucle du Mouhoun en particulier et au Burkina Faso en général.
Yipénè NEBIE
Lefaso.net
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