Des dizaines de Sud-Soudanais du Soudan rapatriés pour Noël
Des dizaines de Sud-Soudanais à la santé fragile, qui campaient depuis des mois dans la région de Khartoum dans l'attente d'un départ pour leur pays, sont partis en avion lundi à la veille de Noël, des vols organisés par l'Organisation internationale des migrations (OIM). Ces personnes font partie des dizaines de milliers Sud-Soudanais qui se trouvent dans des camps "points de départ" dans la région de Khartoum en attendant d'être transportés vers le Soudan du Sud, devenu indépendant en juillet 2011. "Nous reprenons les vols" et deux avions transportant 101 passagers ont décollé lundi de Khartoum pour Aweil, dans l'Etat du Bahr El Ghazal, a déclaré à l'AFP une responsable de l'OIM Filiz Demir. Cinquante autres personnes doivent partir plus tard dans la journée, et les vols prévus jusqu'à jeudi doivent en tout transporter 300 Sud-Soudanais dans leur pays, en majorité chrétien, au moment des fêtes de Noël, a-t-elle ajouté. L'OIM avait suspendu ces vols à la mi-novembre après l'accident de l'avion affrété par l'organisation, à son atterrissage à Aweil. De façon miraculeuse, aucun des passagers n'avait été blessé. Plus de 1.000 personnes extrêmement vulnérables, dont des enfants, des handicapés et des personnes à la santé fragile, avaient été rapatriées en novembre avant l'accident. Selon l'ambassade du Soudan du Sud, un total de 171.000 Sud-Soudanais se trouvent toujours dans la région de Khartoum, après un ultimatum lancé en avril par Khartoum pour qu'ils régularisent leur statut ou quittent le pays. Parmi eux, 40.000 campent dans des conditions très précaires autour de la capitale, dans l'attente d'un éventuel départ, comme à Jaborona. Dans le désert près de Oumdurman, ville jumelle de Khartoum, ce camp s'est développé quand des habitants déplacés par la guerre civile (1983-2005) dans les montagnes Nuba et au Soudan du Sud ont été emmenés ici par le gouvernement. La plupart des Sudistes ayant vécu à Jaborona ont déjà quitté le Soudan mais un millier est toujours dans l'attente d'un transport. Pour ceux qui restent, fêter Noël dans un camp Ceux-là, qui n'auront pas la chance d'être au pays pour les fêtes de fin d'année, pourront néanmoins assister à la messe de Noël lundi soir sur le terrain sablonneux de la paroisse de St. Bakhita. Des membres de l'ethnie Nuba ayant fui les violences au Kordofan-Sud (sud) assisteront aussi à l'office. Les bancs en métal sous le plafond affaissé de l'église ne pouvant pas accueillir tous les fidèles, la prière se tiendra à l'extérieur devant une croix en métal géante. "Nous pouvons survivre et sourire (...) mais il y a beaucoup de larmes dans nos coeurs", résume un responsable de l'église évoquant la situation des déplacés. Un travailleur social explique à l'AFP que les Sud-Soudanais du camp ont perdu leur travail et vendu leur maison en espérant partir. Pour tenter de joindre les deux bouts, certaines femmes fabriquent et vendent de l'alcool, explique-t-il. Des retours à petite échelle ont été organisés cette année, notamment un la semaine dernière ayant permis à 900 personnes de rejoindre par la route le Soudan du Sud, selon Filiz Demir. Des différends empêchent l'application d'accords clé conclus en septembre entre les deux voisins sur des dossiers économiques et sécuritaires. Y figurent notamment un pacte sur le droit de chaque citoyen de vivre et circuler librement dans l'autre pays. Des millions de Sudistes ont fui vers le Nord durant la guerre civile qui s'est achevée en 2005 par un accord de paix ayant ouvert la voie à l'indépendance du Sud. |
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