SAKISIDA

Yacouba répondait devant le TGI de Ouagadougou le 28 décembre 2020 pour homicide involontaire. A l’origine de cette tragique affaire, une dette de 1500 francs qu’il réclamait à la victime.

Les faits reprochés à Yacouba par le tribunal, d’avoir porté des coups et causé des blessures à la victime qui ont entraîné sa mort. A la barre, le prévenu reconnait les faits. Il explique que A, la victime avait acheté avec lui, à crédit un bracelet de 1500 francs, promettant de s’acquitter de sa dette dès le lendemain. Mais à son grand étonnement, plus de deux mois passés, il n’avait toujours pas reçu son argent. Ayant croisé A dans un débit de boissons, Yacouba raconte lui avoir réclamé son argent. Une réclamation qui a virée à la bagarre soutient-il, car A l’aurait violemment poussé par terre. Tentant de riposter à son tour, Yacouba relève l’avoir repoussé en utilisant un petit couteau qu’il avait dans sa poche.

« Quand je l’ai poignardé, il n’est pas tombé », ajoute-t-il avant de continuer son récit. « J’ai été ligoté et lapidé avec des cailloux, puis on m’a annoncé qu’il était mort. Je n’ai pas vu son corps. J’ai toujours mal aux côtes même actuellement », conclut finalement Yacouba. Stupéfaction de la présidente du tribunal qui lance à Yacouba « vous, vous avez mal aux côtes, mais l’autre il est où en ce moment ? Il n’est pas sous terre ? » D’enchaîner en outre madame la présidente, pourquoi vous ne l’avez pas également poussé avec vos mains au lieu d’utiliser un couteau ? Silence du prévenu.

Le verdict du tribunal, 5 ans de prison ferme

Par ailleurs, à la question du procureur à Yacouba, à savoir sur quelle partie du corps de la victime, il l’a poignardée ; le prévenu répond « je ne sais pas, comme on était en pleine lutte, je l’ai poignardé au hasard ». Interrogé par la même occasion s’il n’était pas sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool, Yacouba répond par la négative.

Avant ses réquisitions, le ministère public révèle, que la victime a été poignardée de son thorax vers le cœur. Il estime que l’infraction reprochée à Yacouba est suffisamment caractérisée et requiert qu’il soit reconnu coupable. En répression, condamné à une peine d’emprisonnement de 8 ans et à une amende de 500 000 francs, le tout ferme.

Le verdict du tribunal qui a déclaré Yacouba coupable est lui, de 7 ans de prison dont 2 ans avec sursis et 5 ans fermes. Il est également condamné à 500 000 francs d’amende avec sursis.

Image illustrative

Florentin TAPSOBA