SAKISIDA

Discours sur la Situation de la nation en 2012 : Luc Adolphe TIAO à l’Assemblée nationale

Le Premier ministre Luc Adolphe TIAO était devant l’Assemblée nationale ce jeudi matin pour son Discours sur la situation de la Nation. L’intégralité du document.

 

 

Monsieur le Président,
Honorables  Députés,
 

En cet instant solennel, nous avons tous toujours en mémoire, le parcours glorieux de notre équipe nationale de football lors des phases finales de la 29ème Coupe d’Afrique des Nations en Afrique du Sud, d’où elle est revenue avec le titre de vice-championne d’Afrique. C’est le symbole d’un Burkina qui, modestement mais sûrement, trace les sillons de son avenir au prix de mille sacrifices. L’union sacrée autour de notre Onze national, phénomène inédit, montre à quel point le patriotisme et le sentiment national sont  ancrés en chacune et en chacun de nous.

Permettez-moi, Mesdames et Messieurs les Députés, de réitérer à ces jeunes, et devant votre Auguste Assemblée, mes vives félicitations et celles de la nation entière pour leur brillant parcours. Permettez-moi également, de faire une mention spéciale à celui que l’on pourrait qualifier à la fois de premier capitaine et premier entraineur des Etalons, je veux nommer le Président du Faso, Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE. Son engagement personnel fort et  son soutien constant  n’ont jamais fait défaut à l’équipe nationale.

Au moment où les lampions de la 23ème édition du FESPACO, véritable porte-flambeau de la culture africaine, se sont s’éteints, je voudrais également rendre un vibrant hommage aux acteurs du 7ème art  pour leur engagement à la réussite de la manifestation et féliciter tous les lauréats pour leur esprit de créativité et leur professionnalisme. J’encourage les professionnels burkinabè du secteur du cinéma  à redoubler d’effort pour relancer la production cinématographique de notre pays qui, jadis, a séduit le monde entier.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
 

Voilà moins de trois (03) mois que j’ai eu le privilège d’être reçu par votre auguste Assemblée pour ma Déclaration de Politique Générale, exercice au terme duquel vous m’avez accordé votre onction pour la conduite de l’action gouvernementale.

Je voudrais, ici, vous remercier Monsieur le Président,  ainsi que l’ensemble des Députés pour cette marque de confiance et vous dire, du haut de cette tribune, que mon Gouvernement et moi-même, sous l’impulsion du Président du Faso, travaillerons, toujours, à mériter cette confiance du peuple burkinabè dont vous êtes les dignes représentants.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Le présent discours sur la situation de la Nation intervient dans un contexte où l’économie mondiale reste très contrastée. La zone euro  est  en récession de fait et la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la région européenne ne devrait pas atteindre 0,3%. L’économie américaine reste toujours confrontée au poids du déficit et de la dette en dépit des efforts déployés.

Malgré cette situation, des performances appréciables ont été enregistrées par notre pays en 2012. Ainsi, le taux de croissance du PIB initialement projeté à 7% ressortirait à 8% selon les dernières estimations, contre 4,2% en 2011. De même, l’inflation a été contenue, avec un niveau général des prix à la consommation  de 3,6%, légèrement en hausse par rapport à 2011 où il était de 2,8%.

Ces résultats ont été possibles grâce à l’essor du secteur minier, au rebond de la production cotonnière et la bonne saison de la dernière campagne agricole. Ces résultats sont aussi le fait d’un bon pilotage de notre politique économique à travers la mise en œuvre des  actions menées par le Gouvernement en référence au Programme présidentiel et à la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD), au cours de l’année 2012.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Notre sous-région est marquée par la guerre au Mali avec pour corollaire plusieurs milliers de déplacés et de réfugiés et des menaces d’actes terroristes dans les pays intervenant militairement sur le terrain.

C’est donc le lieu pour moi de réitérer notre soutien à l’action militaire engagée, depuis le 11 janvier 2013, qui a abouti à la libération du nord Mali même si on assiste toujours à des actions de défiance et de résistance dans certaines localités de la part des djihadistes. C’est pourquoi, nous partageons et soutenons les conclusions du dernier sommet de la CEDEAO tenu à Yamoussoukro, les 27 et 28 février dernier, où il a été recommandé l’achèvement du déploiement des troupes pour une sécurisation de tout le nord Mali et la transformation de la MISMA en une opération de maintien de paix des Nations Unies, dotée d’un mandat approprié et des capacités opérationnelles robustes à la hauteur du défi terroriste.

Monsieur le Président, permettez-moi à cet instant d’avoir une pensée très pieuse pour le soldat de première classe Tougouma KABORE du Régiment de la sécurité présidentielle qui a trouvé la mort le 13 mars à Diabaly,  dans le cadre de la mission confiée au bataillon burkinabè de la MISMA. A sa famille éplorée, j’adresse les condoléances les plus attristées du gouvernement.

Nous formulons les vœux de prompt rétablissement pour son camarade Ousseini SAWADOGO blessé au cours de l’incident. J’adresse à tous ces soldats déployés sur le terrain d’opération au MALI tous les encouragements et le soutien de toute la Nation.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
 

Le  Discours sur la Situation de la Nation est une occasion privilégiée d’exposer à la Représentation nationale les actions menées par le gouvernement durant l’année 2012. Des actions fondées sur la  mise en œuvre du programme présidentiel et  la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement  Durable (SCADD).

Dans le cadre de cet exercice constitutionnel, je m’efforcerai de faire ressortir les grandes lignes de l’action gouvernementale pour l’année écoulée sous revue selon les articulations ci-après :

- le renforcement de la gouvernance ;

- le renforcement des piliers de la croissance ;

- la consolidation de l’investissement humain ;

- l’intégration des thématiques émergentes dans les stratégies de développement ;

- le renforcement de la coopération internationale et de l’intégration régionale, et le rayonnement de l’image du Burkina Faso.

I. Le renforcement de la gouvernance  

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Au titre de la gouvernance démocratique et politique, l’année écoulée a été marquée, essentiellement, par la tenue des élections couplées du 2 décembre 2012.A partir du moment où le consensus s’est dégagé avec la classe politique, dans sa très grande majorité, le Gouvernement a mené les actions majeures suivantes :

- le renouvellement des membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ;
- l’introduction du système biométrique ;
- la mise à jour du fichier des partis politiques ;
- l’élaboration des textes législatifs et règlementaires ;
- l’opération de recensement administratif dans les communes à statut particulier de Ouagadougou et de Bobo-dioulasso ;
- la rencontre avec les partis politiques. Le budget des élections représente un coût global de près de 40 milliards de francs CFA  dont 35.227.348.460 de francs CFA supportés par le budget national.

La composante « Recensement biométrique » des électeurs avait pour objectif la confection de la liste électorale biométrique. Ce recensement biométrique qui a consisté à l’acquisition des 3500 kits et l’enrôlement des électeurs a coûté la  somme de22.852.408.448 de francs CFA. La composante « Opérations électorales » qui regroupait la réalisation des opérations électorales globales a coûté la somme de 12.374.940.012 de francs CFA.

Les partenaires techniques et financiers (PTF), organisés sous l’égide du PNUD, ont quant à eux  mis en place un panier commun qui s’est élevé à la somme de 4.675.144.000 de francs CFA. Par ailleurs, la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a apporté un soutien de 200 millions de francs CFA et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) la somme de 20 millions de Francs CFA.

Je voudrais au nom de notre peuple remercier tous nos partenaires qui ont apporté leur appui à notre pays dans l’organisation de ces élections. Ce scrutin, qualifié par l’ensemble des observateurs de transparent, crédible et ouvert, a permis de renouveler l’Assemblée nationale, marquant ainsi l’avènement de la 5ème législature. Par ailleurs, il a permis de renouveler l’ensemble des exécutifs locaux de notre pays.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Ces élections ont  constitué une expérience inédite au Burkina Faso.  Sur la base  d’un consensus politique, elles ont  connu l’introduction de la biométrie dans le processus électoral dans notre pays. Le  fort taux de participation à ces élections, combiné à la tendance, de plus en plus remarquée, des formations et partis politiques à recourir devant les tribunaux administratifs compétents, pour le règlement des différends électoraux, témoigne, si besoin en était,  la claire perception des enjeux du vote électoral et de l’approfondissement de notre démocratie. Il nous faut, à présent, tirer les leçons de tout ce processus pour améliorer les prochains scrutins dans notre pays.

Je réitère toutes mes félicitations à l’ensemble de  la classe politique pour la maturité dont elle a fait preuve. Au-delà de l’adversité républicaine et des difficultés rencontrées, tous les partis politiques se sont illustrés par un comportement responsable. Puisse cette culture de la tolérance s’ancrer dans nos mœurs politiques.

Au-delà des enseignements techniques et organisationnels que ces élections couplées ont servi à l’ensemble des acteurs politiques et administratifs de notre pays, c’est un message politique fort que le peuple burkinabè vient d’émettre, à savoir l’adhésion de la plus grande majorité à la politique de Son Excellence Monsieur le Président du Faso.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Toujours, sur le plan politique, l’année 2012 aura été consacrée à la mise en œuvre des recommandations consensuelles du Cadre de Concertation sur les Réformes Politiques (CCRP). Après la mise en place du Comité de suivi et d’évaluation des réformes politiques, le Gouvernement a soumis deux importants projets de lois qui ont été adoptés par votre auguste Assemblée. Il s’agit de :
- l’adoption, le 5 avril 2012, de la loi modifiant le code électoral et portant sur l’introduction de la carte biométrique ;

- l’adoption, le 11 juin 2012, de la loi constitutionnelle portant sur l’élaboration de plusieurs projets de textes relatifs à l’amélioration des politiques sectorielles et au renforcement de la gouvernance globale.

Pour terminer sur ce thème, je voudrais noter la tenue du Forum national sur la laïcité du 27 au 29 septembre 2012. Première du genre dans notre pays. Cette importante concertation a mis en avant, l’importance de la religion dans la vie de la société ainsi que de l’exigence de la cohabitation religieuse et de la tolérance pour garantir l’unité et la cohésion sociale. Le Gouvernement, pour sa part, s’engage à ne pas s’immiscer dans la vie religieuse, mais a la responsabilité de veiller aux droits constitutionnels garantis à toutes les confessions religieuses de notre pays.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Aux termes de l’article 125 de la Constitution « le pouvoir judiciaire est gardien des libertés individuelles et collectives ».C’est pourquoi, le Gouvernement s’est doté depuis 2010 d’une politique nationale de justice dont la vision est celle d’une justice crédible, équitable, indépendante et accessible. Dans cette optique, il a consenti un accroissement d’environ 63% des dépenses d’investissement consacrées à la justice.

En matière de réformes juridiques et judiciaires, plusieurs textes de lois ont été adoptés dont celles portant médiation civile et commerciale, et statut particulier du personnel du corps des greffiers, adoptées respectivement les 17 et 18 décembre 2012 par votre auguste Assemblée.

Pour contribuer à l’amélioration du climat des affaires, notre pays a procédé à la ratification d’un nouvel acte uniforme portant droit des sociétés coopératives et a entrepris la formalisation de sa coopération judiciaire avec l’Algérie dont les documents finaux sont en attente de signature.

Dans le domaine du renforcement de l’accessibilité à la justice et aux auxiliaires de justice, le Gouvernement a procédé à la construction d’un Tribunal de grande instance à KOUPELA.

Dans cette dynamique et pour assister les populations vulnérables dans les procédures judiciaires, un fonds d’assistance judiciaire doté d’un montant de 100 millions de francs CFA a été mis en place.

Aussi, pour juguler l’inégale répartition des auxiliaires de justice sur l’ensemble du territoire, le Gouvernement a amorcé en 2012, le processus de recrutement de vingt huit(28) huissiers de justice et à la nomination de charges de notaires.

En matière de la spécialisation des juridictions, l’année 2012 a connu l’achèvement de la construction des tribunaux de commerce de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Des réflexions sont également entamées sur la création de pools économiques et financiers dans les Tribunaux de Grande Instance desdites villes.

S’agissant du renforcement des capacités humaines, il faut noter la récente création de l’école nationale de la Garde de Sécurité Pénitentiaire.

Enfin, dans le domaine de l’amélioration des conditions de détention et la promotion de la réinsertion sociale des détenus, on peut retenir entre autres :

- l’achèvement des travaux de construction de la Prison de Haute Sécurité dont l’ouverture officielle pourrait intervenir au cours de l’année 2013 ;

- la construction de la maison d’arrêt et de correction (MAC) de Koupéla ;

- la normalisation des maisons d’arrêt et de correction à travers la réalisation de diverses infrastructures dans les Maisons d’Arrêt et de Correction de Diébougou, Orodara, Manga, Bogandé et Ouahigouya.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

En matière de droits humains et de promotion civique, le Gouvernement salue les progrès réalisés par notre pays. C’est pourquoi, nous avons, avec la contribution de tous les acteurs, mis enfin en place la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH). Cette commission contribuera, à n’en pas douter, à renforcer la promotion des droits humains dans notre.

Nous avons pu tenir, comme chaque année, la Semaine Nationale de la Citoyenneté (SENAC). A l’occasion de cette importante manifestation, une innovation a été apportée par l’institution d’une distinction qui honore une personnalité,  une institution ou une collectivité qui s’est illustrée en matière de tolérance.  C’est ainsi que la commune de Déou s’est vue décernée ce prix en raison de l’hospitalité et l’esprit de tolérance dont a fait preuve la population face aux flux des réfugiés maliens.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Le Burkina Faso a commémoré le 11 décembre 2012, le 52ème anniversaire de son accession à la souveraineté internationale à Koudougou sous le thème : « citoyenneté, dialogue et paix : socle d’une nation solidaire et prospère ». La commémoration a été l’occasion de la réalisation de nombreuses infrastructures d’un coût global de 19. 304.005.154 de francs CFA, entraînant  un changement notable dans la physionomie de la ville de Koudougou.

Je voudrais, ici, réitérer toutes les félicitations du Gouvernement à la population du Centre Ouest et en particulier à celle de la ville du Cavalier rouge, qui a su donner un caractère populaire et convivial à la commémoration de la fête nationale.

Dans le souci de consolider la paix et les rapports de bon voisinage, le Gouvernement s’est attelé, d’une part, à la finalisation des mémoires et contre-mémoires au titre du règlement du contentieux frontalier qui oppose notre pays au Niger et, d’autre part, à l’élaboration des instruments juridiques pour le règlement du différend frontalier avec le Benin. Par ailleurs, la mise en œuvre de projets intégrateurs initiés avec les Républiques sœurs de la Côte d’Ivoire et du Mali vient conforter notre politique en matière de coopération administrative frontalière.

En matière de modernisation de l’état civil, une Stratégie nationale et son plan d’actions ont été adoptés en vue de doter notre pays d’un système d’état civil permanent, exhaustif, sécurisé et transparent.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

En matière de Sécurité, l’année 2012 a été largement consacrée à l’opérationnalisation de la Stratégie Nationale de Sécurité Intérieure (SNSI).

Dans ce sens, les principales actions suivantes ont été menées par le Gouvernement :

- le renforcement des moyens opérationnels des services de sécurité ;

- la construction d’un centre de coordination des opérations au profit de la Direction Générale de la Protection Civile(DGPC) ;

- le recrutement de neuf cent trente-deux (932) agents de sécurité ;

- le renforcement de la lutte contre l’insécurité à travers l’organisation de patrouilles nocturnes et diurnes et les opérations de ratissage sur le territoire national.

Ces opérations ont permis de démanteler plusieurs réseaux de délinquants, de saisir des armes blanches et des armes à feu ainsi que d’importantes quantités de stupéfiants. Mais je reste conscient que malgré cet important effort consenti, l’insécurité demeure une des préoccupations principales des populations de plusieurs régions de notre pays. C’est pourquoi le Conseil des ministres en sa séance du 27 mars a autorisé le recrutement exceptionnel d’agents de police pour faire au défi de l’insécurité. De même, des moyens conséquents seront consentis pour leur équipement.

En matière de protection civile, un document de politique nationale assorti de texte portant mise en place de plans ORSEC a été adopté par le Gouvernement dans l’optique de rendre plus efficaces les interventions en faveur des populations victimes de catastrophes et sinistres de toute nature. Dans le domaine des secours d’urgence, les sapeurs-pompiers ont effectué en 2012 plus de 30 000 sorties.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Dans le domaine de la défense, l’année 2012 a connu la poursuite de la réorganisation des structures des armées et grandes entités militaires. Elle porte aussi bien sur le commandement que sur la gouvernance participative au sein des forces armées nationales. Pour renforcer la prise en compte du genre au sein de nos FAN, un  projet dénommé : « accroissement des effectifs militaires féminins dans les Forces Armées Nationales », est en cours au sein du Département de la Défense et  vise un objectif de 5% des effectifs à atteindre d’ici 2015.Le taux de féminisation de nos effectifs est estimé à environ 3%.

Au titre du renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité, on peut noter que dans le cadre de la défense opérationnelle du territoire, un Groupement de Forces Antiterroriste (GFAT) de 1500 hommes a été créé, formé et déployé pour la sécurisation de la frontière nord du territoire national.

La participation de la Gendarmerie Nationale au maintien de l’ordre et de la sécurité publique s’est traduite par le renforcement de la lutte contre le grand banditisme et la criminalité transfrontalière, l’intensification des patrouilles de gendarmerie sur les axes routiers, le maintien du partenariat avec les comités locaux de sécurité, le recrutement de cinq cent (500) gendarmes, ainsi que l’amélioration des prestations et des capacités d’anticipation des unités mobiles.

Dans le cadre de cette mission périlleuse,  l’adjudant-chef Ernest LOMPO, précédemment commandant de la brigade de gendarmerie de Cinkansé est tombé le 15 mars dernier sous les balles de criminels lors d’une mission dans la localité de Soudougui près de la frontière du Togo. Je voudrais rendre un vibrant hommage à sa mémoire, témoin d’un sous-officier courageux et valeureux. A sa famille durement  éplorée, le Gouvernement réitère ses condoléances les plus attristées. Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs de cet acte crapuleux.

La participation de nos Forces Armées Nationales aux Opérations de soutien à la paix (OSP) s’accroit d’année en année et touche désormais notre environnement immédiat du fait de la crise au Mali et en Guinée-Bissau. Enfin, notre pays a entrepris de déployer un Bataillon de six cent cinquante (650)  militaires et dix (10) officiers d’Etat-major à la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) sous l’égide de l’Union Africaine et de la CEDEAO. Il est important de noter que les personnels militaires féminins participent de plus en plus à ces Opérations.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Une armée ne se limite pas seulement à ses capacités opérationnelles. Une armée, ce sont d’abord des hommes qui ont besoin de justice, de se former, d’élever leur niveau de culture, d’être en phase avec l’évolution démocratique et institutionnelle de leur pays. Aussi, pour consolider  l’esprit républicain et le renforcement de l’éducation civique, les FAN ont élaboré des manuels de civisme pour chaque catégorie de militaires utilisés dans les écoles et centres de formation. Cette éducation participe à l’ancrage des valeurs républicaines au sein des Forces armées nationales.

La justice militaire étant un élément essentiel de l’appareil judiciaire dans notre pays, son développement a été entrepris par le processus de création  d’une Cour d’appel. Des magistrats et gardes de sécurité pénitentiaires militaires ont été recrutés, formés et partiellement installés. Des Sous-officiers greffiers ont été également recrutés et sont en cours de formation.

Enfin,  depuis quelques années, l’alphabétisation  a été introduite dans les casernes. Dans ce cadre, en 2012, cinq (05) centres d’alphabétisation ont été ouverts. Cette expérience qui se mène avec l’accompagnement du Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) et du Fonds National pour l’Alphabétisation et l’Education Non Formelle (FONAENF) vise à éradiquer l’analphabétisme au sein de l’armée.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

En matière de modernisation de l’administration, le Gouvernement  a poursuivi  les reformes entreprises depuis plusieurs années. Qu’il me soit permis, honorables députés,  de saluer le Président de l’Assemblée Nationale M. Soungalo OUATTARA pour les innovations majeures qu’il a apportées  à la Fonction publique alors qu’il occupait le portefeuille. Le recensement biométrique des agents de la Fonction publique a été, sans doute, l’innovation majeure effectuée  au cours de l’année 2012, car c’est la première fois que cette technologie numérique a été introduite dans la Fonction publique burkinabè. Cette  opération  a permis d’assainir la base de données de l’effectif de notre Fonction Publique. En effet, il a été recensé113 819 agents  régulièrement immatriculés et 6 250 agents suspectés inexistants, qui pourtant bénéficiaient d’un salaire mensuel. Cependant après vérifications, trois cent cinquante un (351) agents d’entre eux par la suite, ont apporté des  preuves de leur statut de fonctionnaire. L’évaluation financière du salaire des agents non enrôlés et non justifiés, donne un montant d’environ 3, 9 milliards de francs CFA pour l’année 2012.

Dans le souci d’améliorer le traitement des dossiers et de simplifier les procédures administratives, le système « accès en ligne aux informations administratives et salariales » et le système « dossier individuel des archives numérisées » ont été mis en place. Dans le cadre de la régularisation des avancements au titre des années 2006 à 2011, les actes d’avancement de tous les agents ont été pris et l’incidence financière constatée. Par ailleurs, près de mille huit cents (1800) agents de la Fonction publique ont vu leurs carrières reconstituées et leurs droits rétablis avec incidence financière.

Pour permettre le rapprochement de l’administration des usagers, il a été élaboré un répertoire, un adressage des structures publiques et des guides de formalités administratives.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

L’amélioration des conditions générales de travail et la recherche d’une plus grande flexibilité du marché du travail, constituent des aspects importants de la politique du Gouvernement. Dans le cadre de la promotion du travail décent, le Gouvernement a élaboré et adopté  le Programme-pays pour un travail décent qui s’inscrit en droite ligne des orientations consignées dans la SCADD en cohérence avec le plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement 2011-2015.

Dans le cadre de la consolidation du dialogue social, le Gouvernement a œuvré à l’amélioration des relations professionnelles, à la tenue des sessions des différents cadres de consultation entre les partenaires sociaux. En outre, un accent particulier a été mis sur l’appui des organisations syndicales à travers la subvention de leurs activités dont le montant atteint de nos jours 150 millions de francs CFA.

Dans le domaine de la protection sociale, des mesures ont été prises pour la pérennisation et l’extension de la couverture sociale à l’ensemble des couches sociales. Ainsi, il a été engagé l’élaboration du cadre stratégique de développement des mutuelles sociales, la relecture du projet de loi portant régime de sécurité sociale applicable à toutes les catégories d’agents publics et  la rédaction d’une loi sur l’assurance maladie et ses textes d’application. Dans cette dynamique, le Gouvernement a adopté le 06 septembre 2012 la Politique Nationale de Protection Sociale (PNPS) et décidé de placer sa tutelle sous l’autorité directe du Premier Ministre. Par cette décision, il entend ainsi traduire sa volonté de donner à la PNPS plus d’assise nationale dans sa mission de suivi-évaluation, au regard du caractère transversal et multidimensionnel de la protection sociale qui requiert une approche de synergie d’actions dans son exécution.

Pour ce qui concerne la protection des groupes spécifiques, des prêts ont été accordés par le Fonds national d’appui aux travailleurs déflatés et retraités, ce qui a permis la création et la consolidation d’emplois.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

La politique nationale de communication a été adoptée en 2012 et les grandes activités traditionnelles tenues. La bonne couverture des grands événements à caractère national et international ; notamment, celle des élections couplées 2012, a mis encore en évidence, le rôle combien important que joue la communication dans la régulation sociale, l’ancrage de notre démocratie et la bonne gouvernance.

Cette situation est éloquemment illustrée par la progression régulière de notre pays, dans le classement des institutions internationales, parmi les nations qui jouissent d’une véritable liberté de presse et d’expression. Ainsi, selon le dernier classement de Reporter sans Frontières, notre pays occupe le 46ème  rang sur 179 pays évalués en 2012, alors qu’il était 76ème en 2011.

Une telle performance que nous saluons, a été possible grâce  au soutien de l’Etat aux médias publics et privés. Ainsi, le Gouvernement, conformément à sa tradition depuis plus d’une décennie, a renouvelé en 2012, la subvention financière de 250 millions de francs CFA aux médias privés, en vue de les accompagner dans leur mission de service public.

Concernant les médias publics, l’appui de l’Etat a permis d’acquérir un car de reportage, des équipements et une presse à quatre couleurs, le tout pour un montant  total estimé à 2, 4milliards de francs CFA.

Pour mieux accompagner la décentralisation, neuf (09) radios communautaires publiques ont été rétrocédées aux communes et associations qui œuvrent dans le développement local. Dans la même lancée, il a été procédé au lancement des activités du Centre de production télévisuelle de la région du Nord.

La dynamisation de la communication gouvernementale à travers la diversification des formats et des espaces afin de mieux informer les populations sur les actions du Gouvernement s’est poursuivie en 2012. Pour réussir la  migration vers le numérique et être au rendez-vous de 2015, le Gouvernement a initié le  projet dénommé : « télévision numérique de terre ».

II. Le renforcement des piliers de la croissance 

La SCADD tout comme le Programme présidentiel fonde  les bases de l’émergence sur le développement des piliers majeurs de la croissance. Sur ce  plan, les actions majeures réalisées par le Gouvernement en 2012 ont porté sur le développement du secteur financier, de l’intégration régionale et du commerce extérieur et des pôles de croissance. Ainsi, un dispositif de gestion de la micro finance a été mis en place. Au niveau de l’intégration régionale, sept (07) projets de développement ont été adoptés pour le compte de notre pays dans le cadre de l’élaboration de la phase II du Programme Economique Régional de l’UEMOA.

L’année 2012 a été  marquée par le lancement du Projet Pôle de Croissance de Bagré qui suscite beaucoup d’espoir en tant que modèle expérimental d’accélération de la croissance économique et de réduction de la pauvreté par une meilleure valorisation des potentialités nationales. En rappel, le Projet doit contribuer à créer au moins 30.000 emplois et à accroitre la production agricole d’au moins 300.000 tonnes. Au cours de l’exercice écoulé, une large campagne de communication et de sensibilisation a été menée au profit des populations directement concernées et des diverses couches socio-professionnelles de notre pays. En outre, la zone d’intervention du projet a fait l’objet d’un schéma directeur d’aménagement cohérent et durable et est placée désormais sous la gestion d’une société d’économie mixte, BAGREPOLE qui fédère à la fois l’Etat, le secteur privé et les collectivités territoriales, dans un esprit de solidarité et d’efficacité. Déjà, elle a pu élever le niveau de compétence professionnelle de 2.290 exploitants familiaux en matière de techniques de production.

L’année 2013 marque le démarrage des travaux de réalisation des infrastructures critiques avec une tranche d’aménagement ferme de 12.712 hectares, la construction d’une zone industrielle, d’un centre d’affaires, de marchés, de forages et d’autres équipements d’utilité publique.

Je saisis cette occasion pour rassurer les populations que le dialogue permanent sera une clé déterminante pour le succès du projet. Je réitère la position du Gouvernement que les terres agricoles de Bagré ne sont pas à vendre. Les terres aménagées seront mises à la disposition des investisseurs sous forme de bail emphytéotique, après la réinstallation des exploitants affectés par les travaux, qui bénéficieront d’une juste indemnisation et d’une compensation en terres valorisées.

Pour répondre aux besoins de financements de la SCADD, le Gouvernement a élaboré une Stratégie nationale de mobilisation des ressources. Sur le plan des ressources externes, la conférence internationale  sur le financement de la SCADD, tenue du 1er au 03 février 2012, à Paris, a permis d’enregistrer des engagements de financement auprès des partenaires techniques et financiers pour un montant global de 2 651 milliards de francs CFA, soit 96% des ressources extérieures à mobiliser.

Quant aux ressources internes, le renforcement de l’approche « Unités de recouvrement » a permis d’atteindre en 2012 un niveau de collecte inédit, de plus de 1 012 milliards, en hausse de 26% par rapport à 2011.

Il faut saluer cet effort de mobilisation des ressources internes  et la qualité de la gestion du budget national qui se traduit par :

- l’atteinte de l’indicateur relatif au taux de réalisation des recettes fiscales et non fiscales, 120,58% contre une cible de 94% au minimum ;

- l’atteinte de l’objectif en matière de taux de pression fiscale, 16,60% pour une cible de 14% pour 2012 ;

- le respect de l’indicateur de prévisibilité de l’appui budgétaire à moyen terme, 77,78% pour une cible de 75% en 2012 ;

- le respect de l’indicateur relatif au nombre d’unités parallèles de gestion, 39 unités parallèles de gestion pour une cible de 44 unités au maximum.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Au titre de la consolidation de la gestion macroéconomique et du pilotage du développement, les différentes actions ont surtout porté sur la promotion d’une meilleure prévision, la planification du développement, le renforcement du dispositif d’évaluation des politiques publiques, l’inventaire des projets et programmes susceptibles d’accélérer la mise en œuvre de la SCADD et du Programme présidentiel, la définition des secteurs de planification au Burkina Faso. Le développement d’actions de renforcement des capacités des Collectivités Territoriales en conception d’outils d’analyse stratégique.

En matière de Renforcement du contrôle, de la lutte contre la fraude, le faux et la corruption, le Gouvernement a élaboré une stratégie nationale de lutte contre la fraude, mis en place des équipes mobiles de contrôles douaniers sur les sites miniers et pris des textes relatifs à l’institution des directoires et des Comités Anti-corruption au sein des structures du Ministère de l’Economie et des Finances. Sur le plan de la simplification et de la modernisation du dispositif douanier, l’année 2012 a été marquée par la poursuite de la mise en place du Système de liaison virtuelle des opérations d’importation et d’exportation.

Toujours, dans le domaine de la lutte contre la corruption, le gouvernement a engagé, depuis quelques années, des actions préventives et répressives consistant aussi bien en des mesures législatives, réglementaires qu’institutionnelles.

C’est dans ce cadre que j’ai effectué une visite de travail à l’ASCE le 13 septembre 2012 ; visite au cours de laquelle j’ai pris des engagements qui ont été tenus. En témoigne l’organisation le 19 décembre 2012 des Assises nationales sur la corruption qui ont servi, notamment, à faire l’état de la corruption dans notre pays, à mettre en place des mécanismes permettant de mieux cerner le phénomène et d’être renseigné sur son évolution.

Par ailleurs, le Conseil des Ministres du 13 mars 2013 a fait le point du suivi de la mise en œuvre des décisions et recommandations du rapport de l’Autorité Supérieure du Contrôle d’Etat. Aux termes des initiatives prises, il ressort :

- l’apurement d’un premier lot de dossiers dont les personnes concernées se sont acquittées des montants dus. Cette catégorie concerne 142 personnes ;

- la transmission du lot des dossiers non apurés au ministère de l’Economie et des finances en vue des ordres de recettes aux personnes concernées. Cette catégorie concerne 33 personnes.

- La situation de celles qui contestent absolument les fautes qui leurs sont reprochées ; leur dossier a été transmis à la fois au Ministre de l’Economie et des Finances et au Ministre de la justice. Elles sont au nombre de 92.

Quoiqu’il en soit,  l’ensemble des dossiers a été transmis  au Ministre de la Justice qui à son tour saisira sans délais  les instances compétentes  pour la suite judiciaire  à donner à ces affaires. Au total plus de 367personnes sont concernées par les rapports de l’ASCE. La lutte  contre la mauvaise gestion des finances publiques et la corruption doivent s’inscrire absolument dans les principes constitutionnels et les exigences de l’Etat de droit.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Dans le domaine de la gouvernance administrative, au cours de l’année 2012,  des actions importantes ont été menées. En matière de valorisation et de renforcement des capacités des ressources humaines de l’administration, le Gouvernement a travaillé au renforcement des capacités techniques et professionnelles par la modernisation de la gestion des ressources humaines. Sur le plan de la promotion de l’accessibilité et de la transparence dans l’administration publique, plusieurs services ont été mis en ligne. Par ailleurs,  l’ensemble des départements ministériels,  travaillent à l’institution du Cadre de Dialogue Administration-Usagers. Dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité et de la qualité des prestations de l’administration, les travaux d’extension des guichets de renseignement ont été poursuivis au cours de l’année 2012.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Le secteur agricole demeure le socle de notre économie car il occupe 80% de la population active et contribue pour environ 35% au Produit intérieur Brut (PIB). Aussi, l’effort du gouvernement s’est-il toujours concentré sur un secteur qui reste encore très confronté aux aléas climatique.

L’année 2011 a été spécialement marquée par la mauvaise pluviométrie ayant entrainé un déficit céréalier de plus 154000 tonnes. Toutes choses qui ont exposé  51% des ménages ruraux à l’insécurité alimentaire. Cette situation s’est aggravée dans le Nord et dans le Sahel avec l’afflux massif de réfugiés maliens et de leur cheptel sur notre territoire. Face à cette  situation alimentaire et nutritionnelle difficile aussi bien pour les humains que pour les animaux,  mon Gouvernement a mis en œuvre un Plan Opérationnel de Soutien aux Populations Vulnérables (POSPV).

La mise en œuvre de ce plan a consisté en la collecte de56 792 tonnes de vivres, la mise en vente de l’aide alimentaire japonaise KR 2009, la mise à disposition des populations des vivres à travers environ 300) boutiques témoins et la mise en œuvre du programme d’urgence 2012 du PAM.

Grâce à l’effort budgétaire national et l’accompagnement des partenaires techniques et financiers, le gouvernement a pu relever le défi de cette insécurité alimentaire qui menaçait une partie de la population. Qu’il me soit permis de remercier nos partenaires au développement, les Organisations non gouvernementales et toutes les bonnes volontés qui ont contribué à nous éviter un drame humanitaire.

Si la campagne 2011/2012 a été très difficile,  celle de 2012/2013 aura été nettement meilleure. La production céréalière a été  excédentaire. Evaluée à 4 898 544 tonnes, cette production est en hausse de 33,6% par rapport à la campagne agricole antérieure 2011/2012, et de 26,9% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La même tendance est enregistrée pour les autres cultures vivrières et les cultures de rente. L’atteinte de ces résultats a été rendue possible grâce aux mesures d’accompagnement prises par le Gouvernement et ses Partenaires Techniques et Financiers à hauteur de plus de 12, 9 milliards de francs CFA.

Il convient de souligner également la contribution substantielle des cultures de contre saison dont les productions enregistrées sont : 17 166,5 tonnes de maïs, 12 896 tonnes de riz, 348 tonnes de niébé, environ 80 000 tonnes de tubercules et 708000 tonnes de productions maraîchères.

En ce qui concerne la filière coton, en 2012, la production cotonnière nationale réalisée s’est établie à 630 000 tonnes de coton graine ; ce qui représente une augmentation de 51% par rapport à l’année précédente. Pour restaurer la sérénité au sein des coton-culteurs et rétablir des conditions propices à la relance durable de la production cotonnière, le Gouvernement a organisé, du 4 au 6 avril 2012, les états généraux de la filière coton dont le thème était : « La relance durable de la production cotonnière pour l’amélioration de sa contribution à l’économie nationale ». Face au renchérissement du prix des intrants sur le plan mondial, l’Etat burkinabè a, aux côtés de l’Association Interprofessionnelle du Coton du Burkina (AICB), consenti en 2012 une subvention de 10 milliards de francs CFA, rendant ainsi les prix de cession des intrants accessibles aux producteurs. Pour la présente campagne, cette subvention sera de  7 milliards de francs.

Par ailleurs, le Gouvernement a poursuivi ses efforts de réforme de la filière coton à travers l’adoption de la restructuration financière de la SOFITEX. Il a également renouvelé son intention d’améliorer le périmètre d’intervention de FASO COTON dans le cadre du réajustement des zones cotonnières.

Pour une meilleure organisation des producteurs et du foncier rural, des textes d’application complémentaires de la loi sur le foncier rural ont été élaborés et des formations sur l’utilisation des outils de sécurisation foncière  ont été dispensées. Le Gouvernement a également adopté le Programme National du Secteur Rural (PNSR) et organisé la 15ème édition de la Journée Nationale du Paysans à Ouahigouya sous le thème : « Modernisation et professionnalisation de l’agriculture : états des lieux et perspectives ».

Dans le cadre de l’opérationnalisation du programme présidentiel « 20 000 charrues par an », une convention a été signée avec la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA/BF) pour la fourniture de ces unités dont 63% ont été réceptionnées au titre de l’année 2012. Je dois avouer, ici, que les résultats de  cette opération voulue par le Président du Faso  restent toujours en deçà des attentes des producteurs et des objectifs fixés par le gouvernement. Des mesures nouvelles ont été prises pour accélérer la mise en œuvre du programme.

L’ensemble des acquis que je viens de rappeler a eu un impact positif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, par un accroissement des revenus des ménages ruraux  et la réduction de la pauvreté en milieu rural. Toutefois, la bonne campagne d’ensemble ne doit pas faire oublier les déficits enregistrés dans plusieurs provinces et qui exposent les populations concernés à une crise alimentaire. C’est pourquoi, le dispositif habituel a été mis en œuvre pour venir en aide aux populations concernées.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

En matière de ressources animales, les actions entreprises par le Gouvernement, conformément au Programme Présidentiel et à la SCADD ont porté entre autres sur :

- le renforcement des capacités de  44 376 acteurs directs dont 35% de femmes formées dans les principales filières animales ;

- l’adoption du cadre législatif pour le regroupement des différents acteurs des filières de l’élevage ;

- l’organisation de sept (07) ateliers régionaux dont l’objectif est de réduire les conflits entre agriculteurs et éleveurs ;

- le lancement du Projet de promotion de l’aviculture traditionnelle améliorée au profit des femmes et des jeunes, dans le cadre du Programme Spécial de Création d’Emplois. A cet effet, 7020 bénéficiaires ont été déjà formés.

Par ailleurs, pour juguler les effets néfastes de la crise alimentaire du bétail, le Gouvernement a injecté plus de 4 milliards de francs CFA, pour acquérir environ 23 000 tonnes de sous-produits agro-industriels qui ont été mis à la disposition des éleveurs dans toutes les communes du Burkina. Dans ce même élan, avec 101 763 kg de semences fourragères distribuées, 6160 ha de cultures fourragères ont été emblavées, permettant la production de plus 12 000 tonnes de fourrages cultivés. Aussi, suite à l’engagement pris par les producteurs, lors de la 15ème édition de la Journée Nationale du Paysan, 5 870 000 bottes de fourrage de 10 kg et 2 millions de tonnes de stocks de sous-produits agricoles ont pu être mobilisés.

En vue de l’accroissement de  la productivité animale, le Gouvernement a mis l’accent, entre autres, sur l’acquisition des équipements complémentaires de la Société de Fabrique d’Aliments du Bétail dont les premiers sacs d’aliments seront bientôt disponibles. La campagne 2012 a  permis de vacciner 10 289 687 volailles contre la pseudo-peste aviaire, 1 950 470 bovins contre la PPCB, d’inséminer 2469 vaches avec de la semence améliorée et améliorante. Pour la mise aux normes des infrastructures de production, les travaux de construction du nouveau marché à bétail de Pouytenga ont démarré, de même que la réalisation de l’étude de faisabilité technico-économique d’un couvoir de production de poussins d’un jour, d’une capacité de six (6) millions  par an.

Monsieur le Président,
Mesdames  et Messieurs les Députés,
 

La maîtrise des ressources en eau ainsi que leur  disponibilité permanente demeure un leitmotiv du Gouvernement. Ainsi, dans le domaine de l’hydraulique agricole, l’on note la réalisation de plus de 200 hectares de périmètres irrigués, la construction de 03 barrages, la réhabilitation de 20 autres déjà existants et  la mise à la disposition des producteurs de matériels d’irrigation.

Il me plait de saluer la très bonne exécution de l’aménagement en cours de 2033 hectares du nouveau périmètre hydro agricole de Dî, financé dans le cadre du Programme Millenium challenge account du Burkina Faso. Les travaux de cet important aménagement ont été lancés par le chef de l’Etat en décembre 2011. Une tranche de 1740 hectares sera réceptionnée au plus tard en septembre 2013. Dans le cadre du volet développement de l’Agriculture du MCA-BF, plus de 3000 personnes dans le Sourou et la Comoé ont reçu une formation en système  de culture  pluviale et de riziculture en saison sèche et en saison humide. . De même,  dans l’exécution du même programme et au cours l’année écoulée  plus de 1000 personnes ont étés formées en aviculture et en bovin naisseur dans le Sourou et dans la Comoé.

Le projet de construction du barrage de Samandeni se poursuit malgré quelques difficultés auxquelles les entreprises sont confrontées. Nous travaillons cependant à ce que cette infrastructure importante hydraulique  soit achevée comme prévu en 2014. Quant au barrage de Moussodougou qui a été confronté un grave problème d’infiltration, je voudrais rassurer la population de la région concernée qu’après plusieurs tentatives infructueuses de dossiers d’avis d’offres, nous sommes parvenu en 2012 à identifier une entreprise  qui possède la technologie et les capacités de s’attaquer au problème. Les travaux démarreront très prochainement dès que les procédures de passation de marchés seront conclues.

Dans le domaine de l’eau potable, les actions fondamentales ont porté sur la réalisation de 1 859 forages neufs, 55 réseaux d’Adduction d’Eau Potable Simplifiée, 103 bornes fontaines, l’augmentation du réseau de 285 km et la réalisation de branchements au profit de plus de 15 000 particuliers. L’ONEA a contribué à la mise en œuvre du Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement (PN-AEPA)par la construction de plus de 21 000 latrines à usage public et familial et la réalisation d’environ 20 000 ouvrages d’assainissement autonomes.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Nonobstant la crise financière mondiale qui a frappé de nombreux secteurs dont celui des mines et la crise sociopolitique qu’a connue notre pays en 2011, les activités de recherche, de construction et d’exploitation minières se sont poursuivies. Les actions du Gouvernement au cours de l’année 2012, ont visé l’amélioration des opportunités de création de richesses en vue d’augmenter la part contributive du secteur minier à la croissance, conformément aux orientations fixées par Son Excellence Monsieur le Président du Faso dans son programme quinquennal, et des stratégies définies dans la SCADD. Les activités de ce secteur peuvent être appréciées à travers les statistiques qu’elles ont permis d’enregistrer.

Ainsi, le nombre de titres miniers et autorisations est passé de 855 en 2011,  à 941 en 2012, soit une augmentation de 86 titres. L’année 2012 a connu la poursuite de la production des mines d’or de Taparko dans le Sanmatenga, de Youga dans le Boulgou, de Mana dans les Balé et Mouhoun, de Kalsaka dans le Yatenga, de Inata dans le Soum et d’Essakane dans l’Oudalan. La production industrielle d’or est passée de 32,6 tonnes d’or métal en 2011 à 30,2 tonnes en 2012 avec une production artisanale déclarée d’environ 972 kg.

Cette légère baisse est consécutive à des difficultés de production que certaines mines ont connues en 2012. Les recettes au budget de l’Etat pour l’année 2012 ont été de 189 milliards de francs CFA, contre 127 milliards en 2011, soit une augmentation de près de 50%. L’activité minière a permis d’enregistrer dans des mines industrielles, 5 175 emplois permanents avec plus de 600 nouveaux emplois créés.

Après un long processus, le Burkina Faso a été reconnu « Pays Conforme » par l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives(ITIE) ». Ce label reconnu au plan mondial à notre pays, traduit tous les efforts consentis pour que l’exploitation minière obéisse aux exigences de la communauté internationale.

Cependant, nous sommes conscients des inquiétudes et des attentes des populations sur le secteur minier. C’est pourquoi, nous avons créé en 2012 des cadres de concertation régionale sur les ressources minières dont l’objectif est de trouver des solutions aux préoccupations des populations concernées. Par ailleurs, le phénomène de l’orpaillage sauvage constitue une source de troubles à l’ordre public et à la paix sociale et sape les bases du tissu social. Nous engagerons une vaste consultation au plan national pour rechercher les voies et moyens nécessaires pour endiguer le fléau.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Dans le secteur de l’énergie, les principales préoccupations pour un développement socio-économique de notre pays demeurent la disponibilité en quantité et en qualité suffisantes à moindre coût de l’énergie pour les populations rurales, périurbaines et urbaines. Son Excellence Monsieur le Président du Faso a, à cet effet, donné des orientations claires à travers son Programme quinquennal que le Gouvernement s’est attelé  à mettre en œuvre au cours de l’année 2012.

Ainsi, dans le domaine de l’approvisionnement en énergie électrique, le Gouvernement a poursuivi sa stratégie d’approvisionnement du pays par le développement des interconnexions électriques. Cette stratégie a pris en compte la mise en place d’une réserve de sécurité nationale et la recherche d’énergies de substitution aux énergies fossiles. Dans ce sens, plusieurs projets ont connu des avancées significatives au cours de l’année 2012. Il s’agit, particulièrement :

- du projet d’interconnexion entre Bolgatanga au Ghana et Ouagadougou : la signature du dernier accord de financement  a eu lieu le 30 juin 2012,  les conditions suspensives à la mise en vigueur de tous les accords de financement ont été levées. Le projet a donc été finalisé et attend son démarrage effectif en 2013 ;

- du projet d’interconnexion entre Han au Ghana et Bobo-Dioulasso : les études de préparation de ce projet se sont poursuivies en 2012 et un consultant a été recruté pour affiner les études techniques, économiques, financières et environnementales ;

- de la construction de la centrale thermique de Komsilga : les travaux de la deuxième phase qui concerne la mise en place d’une puissance de 36 MW se sont achevés et les groupes fonctionnent depuis le mois de juin 2012 ;

- du démarrage effectif  depuis la semaine dernière, de la première phase de Komsilga qui avait connu des problèmes liés à la crise qui prévalait en Côte d’Ivoire ;

- de l’extension de la centrale Bobo 2 par la mise en place d’une puissance additionnelle de 20 MW : le processus de passation du marché de ce projet s’est achevé et les contrats sont approuvés.

En matière d’accroissement de la couverture électrique du pays et de l’accroissement de l’accès des populations à l’électricité, l’année 2012 a connu, entre autres, le démarrage effectif  des projets ci-après :

- le Projet de Renforcement des Infrastructures Electriques et d’Electrification Rurale ;

- le Projet d’électrification de 94 localités  sur financement de la République de l’Inde ;

- le Projet d’Accès aux Services Energétiques (PASE) financé par la Banque Mondiale ;

- le Programme spécial de Son Excellence Monsieur le Président du Faso d’électrification de tous les chefs-lieux de communes rurales.

Tous ces projets qui entrent dans le cadre de la mise en œuvre du Programme quinquennal de Son Excellence Monsieur le Président du Faso, et dont l’objectif est d’électrifier plus de 500 localités dont tous les chefs-lieux de communes d’ici à 2015, ont permis au cours de l’année 2012, d’électrifier 36 nouvelles localités de notre pays. Au total, 75 localités ont effectivement été électrifiées depuis le lancement du programme en 2011.

Enfin dans le sens des orientations du Programme présidentiel et de la SCADD, le Gouvernement a travaillé à développer les énergies alternatives et renouvelables comme l’énergie solaire, les biocarburants et l’énergie hydroélectrique.

En ce qui concerne particulièrement l’énergie solaire, le Gouvernement a engagé des actions en vue de créer un environnement institutionnel, règlementaire et fiscal favorable pour susciter un intérêt plus accru des investisseurs privés dans le secteur. Il s’agit :

- de l’exonération des droits et taxes de douane en faveur des équipements solaires importés au Burkina Faso à compter du 1er janvier 2013 sur une période de cinq (05) ans ;

- de la réalisation d’une étude relative au développement de la filière solaire au Burkina Faso sur financement de l’AFD.

Il s’est également investi dans la poursuite de la mise en œuvre des projets pilotes notamment la construction d’une centrale solaire de 30 MW à Zagtouli, la construction de deux centrales solaires photovoltaïques pilotes à Ouaga et à Kaya, la construction d’une centrale solaire de 20 MW à Mana en partenariat avec la société minière SEMAFO, la pré-électrification de 20 localités rurales par la fourniture et la pose de 2000 kits solaires photovoltaïques  ainsi que la fourniture et la pose d’équipements solaires photovoltaïques au bénéfice des infrastructures administratives et socio communautaires dans 20 villages.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Dans le cadre de la promotion de l’industrialisation de notre pays, l’année 2012 a été marquée par la poursuite de la mise en œuvre du Programme de restructuration des entreprises en difficultés. Le fonds de restructuration des entreprises en difficultés a permis de poursuivre le processus de restructuration et de mise à niveau de quinze (15) entreprises. L’ensemble des engagements honorés couvre la somme de 2,812 milliards de francs CFA.

Par ailleurs, 33 investisseurs ont reçu des autorisations pour implanter des unités industrielles et 103 autorisations d’exercer des activités commerciales au Burkina Faso ont été accordées à des personnes physiques et morales d’origine étrangère. S’agissant de l’agrément au code des investissements, 19 dossiers ont été traités et 8 grandes entreprises ont démarré effectivement leurs activités au cours de l’année 2012.

Dans le cadre de la réorganisation, de l’extension et de la viabilisation des zones industrielles, le Gouvernement a dégagé une enveloppe financière de 1,5 milliard de francs CFA pour l’aménagement de 300 ha à Ouagadougou et 192 ha à Bobo-Dioulasso.

L’adoption par votre Auguste Assemblée de la loi 25-2012/AN du 04 juin 2012 portant institution d’un régime fiscal et douanier spécial applicable aux conventions d’investissement signées avec l’Etat dans le cadre de la mise en œuvre de la SCADD, a permis au Gouvernement d’attirer des investisseurs privés dans notre pays. Cela s’est traduit, notamment, par la pose de la première pierre de la construction de deux cimenteries à Ouagadougou qui seront toutes opérationnelles en 2015.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Dans l’attente des données 2012 en cours d’analyse, la balance commerciale burkinabè s’est nettement améliorée ces deux dernières années. Au cours de l’année 2011, le déficit de la balance commerciale du Burkina Faso s’est fortement réduit passant de moins 417 milliards de FCA en 2010 à moins de 103 milliards en fin 2011, grâce aux efforts conjugués du Gouvernement  dans la promotion et la mise en œuvre de mesures commerciales proactives mais aussi du dynamisme du secteur privé. En effet la valeur totale des exportations du pays a enregistré une hausse historique de 70% en 2011, passant de 650,3 milliards de FCA en 2010 à 1 110,4 milliards de francs en 2011. Cette hausse a été principalement influencée par les exportations de l’or (+95%), du coton (+15%), des graines de karité et des noix de cajous (+662,7%).

Du côté des importations, bien qu’on ait enregistré une hausse en 2011 de plus de 13%, celle-ci n’a pas connu la même ampleur que celle des exportations. La valeur des  importations des marchandises a été 1214 milliards FCA en 2011 contre 1067,2 milliards en 2010. Notre pays a, au cours de l’année 2012, entrepris des actions qui se sont traduites par une participation accrue aux instances de négociation aux niveaux bilatéral, régional et multilatéral. Ces résultats encourageants qui devraient encore être meilleure en 2012, posent tout de même des questions de fond sur la diversification des produits et marchés d’exportation, aussi bien que de la problématique récurrente de la transformation structurelle de nos produits, en vue de l’ajout de la valeur.

Au niveau du commerce intérieur, les activités ont été essentiellement centrées sur la promotion des produits locaux et l’établissement d’un environnement concurrentiel sain et loyal au niveau national, à travers l’organisation de foires et journées commerciales dans diverses localités du pays.

S’agissant de la promotion d’une concurrence saine et loyale, les opérateurs économiques ont été sensibilisés sur la nouvelle réglementation des produits de grande consommation. Pour permettre un respect de ladite règlementation, les structures en charge de la surveillance des prix ont été dotées d’équipements informatiques et leurs agents formés. Des contrôles métrologiques consistant à la vérification et à l’étalonnage des instruments de mesures légaux ont été effectués. En outre, après sa création le 24 juillet 2012, le Gouvernement a adopté les statuts de l’Agence de Promotion de l’Investissement pour lui permettre de jouer pleinement son rôle de promoteur des investissements directs étrangers dans notre pays.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

L’instauration d’un partenariat gagnant-gagnant entre les secteurs public et privé passe par le renforcement du dialogue entre le Gouvernement et le Secteur privé. C’est dans ce sens que la 12ème rencontre Gouvernement-Secteur privé s’est tenue le 30 juillet 2012 et a fourni aux différents acteurs une plateforme dynamique d’échanges.

Le Gouvernement a mis un accent particulier sur l’amélioration du climat des affaires. Ainsi, en ce qui concerne l’allégement des conditions d’obtention des licences d’affaires, une étude sur l’inventaire exhaustif des licences d’affaires a été réalisée. La création de  CEFORE au niveau régional a permis la réduction du délai de création des entreprises qui passe de 7 jours à 3 jours et notre ambition est de ramener ce délai à un jour.  Toutefois le Gouvernement a pris bonne note du dernier classement doing business dans lequel nous avons reculé de trois rangs. Des dispositions diligentes ont été prises pour satisfaire aux  conditionnalités indispensables à un bon climat des affaires. Ces dispositions portent principalement sur les transferts de propriété, les actes de construire, l’exécution des contrats, l’accès au crédit, l’accès au branchement électrique dans des délais rapides, la protection des investisseurs etc.

Par ailleurs, le Burkina Faso a organisé, les 23 et 24 février 2012, la 2èmeédition du forum Africallia, à Ouagadougou au cours de laquelle d’’importantes alliances commerciales et industrielles ont été nouées entre les opérateurs économiques nationaux et étrangers. Concernant la mise en place d’infrastructures de qualité, l’année 2012 a été marquée par la création de l’Organisme National de Normalisation.

La promotion de la bonne gouvernance au sein des entreprises publiques et parapubliques se traduit par la tenue régulière des Assemblées Générales des Sociétés d’Etat (AGSE). Ces Assemblées ont contribué efficacement à l’amélioration de la gouvernance économique et à l’instauration d’une véritable culture de résultats au sein de nos entreprises publiques. C’est dans cette logique que la 20ème session, tenue les 28 et 29 juin 2012, a pris une recommandation sur la mise en place des comités d’audit au sein de chaque société d’Etat, toute chose qui devrait renforcer le rôle des conseils d’administration sur le contrôle de gestion de ces Sociétés. La période a également connu la mise en œuvre des recommandations de la 19ème session notamment celle relative à la mise en place, d’un cadre de concertation et d’échange d’expériences (CC-SE) entre les Sociétés d’Etat dont les membres ont été installés le 09 février 2012.

En ce qui concerne  la privatisation, on note la mise en location gérance de la Société d’Exploitation Hôtelière Silmandé (SEHS) au profit de la SOPATEL-SA sur décision du Conseil des Ministres. Un contrat de location gérance a été signé avec le nouveau repreneur qui a effectivement repris la gestion de l’hôtel le 1er septembre 2012.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

En matière de promotion de l’artisanat, le Gouvernement a procédé au  renforcement du cadre législatif, règlementaire et institutionnel.

Dans le cadre de la promotion commerciale des produits de l’artisanat, la 13ème édition du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) s’est tenue du 26 octobre au 04 novembre2012 sous le thème : « Artisanat Africain et émergence économique ». A l’occasion, le SIAO a bénéficié de la construction d’un 5ème pavillon offert par le Japon, invité d’honneur.

Les retombées de cette 13ème édition peuvent se mesurer en termes de promotion de l’image du Burkina Faso en Afrique et dans le monde et de confirmation de son leadership dans l’artisanat africain. Cette édition a également permis d’engranger plus de 800 millions de F CFA en faveur du budget de l’Etat et de contribuer au dynamisme de l’activité économique nationale.

En ce qui concerne l’appui à l’insertion des jeunes et des femmes et l’appui aux organismes du secteur, les actions menées ont concerné entre autres, l’équipement des organisations et coopératives d’artisans et le perfectionnement de 110 artisans. En outre, l’on note l’effectivité de la reprise des activités avec un système de rotation des artisans au sein du Village Artisanal de Ouagadougou. A ce jour, 63 nouveaux artisans ont intégré le centre.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,

Le transport est un moyen incontournable pour la mobilité des hommes et leurs échanges. Le développement de ce secteur est donc un préalable au processus de création de richesses, notamment pour un pays sans façade maritime comme le nôtre.

Au titre des actions de sauvegarde du réseau routier, il a été réalisé des travaux d’entretien courant sur environ 3 000 km de routes du réseau classé et une partie des pistes rurales. Pour répondre au souci d’entretien périodique des routes, des études ont été menées au cours de l’année écoulée en vue de travaux sur 397 km.

Au titre du développement du réseau routier, les travaux suivants ont connu un achèvement : les travaux de renforcement et de reconstruction de la route Ouagadougou-Pô-Frontière du Ghana (145 km) ainsi que l’interconnexion des routes RN1 (Ouaga-Bobo) et RN4 (Ouaga-Fada), les travaux de construction et de bitumage des routes Yéguéresso-Diébougouet de la bretelle de Hamélé (125 km), l’Avenue de la liberté à Ouagadougou (7 km) et les voiries de la ville de Koudougou (18 km), l’aménagement de pistes rurales sur un linéaire de 287 km faisant passer la longueur des pistes rurales aménagées de 9 369 km à 9 656 km.

Il convient, par ailleurs, de souligner à l’attention de votre auguste Assemblée que les travaux de renforcement de la route Ouagadougou-Sakoinsé et ceux des routes Koudougou-Dédougou et Dédougou-Nouna-frontière du Mali se sont poursuivis  en 2012.De même, j’ai procédé au lancement du bitumage de la route Sabou-Koudougou-Réo-Didyr et Ouahigouya-Thyou-frontière du Mali. Je dois cependant reconnaître que des difficultés  d’ordre procédurier et  d’organisation ont ralenti ou retardé le démarrage  de ces chantiers. Quoiqu’il en soit tout sera mis en œuvre pour que ces routes  bitumées se réalisent dans l’échéance prévue.

En ce qui concerne les services de transport, l’année 2012 a connu les réalisations suivantes :

- l’adoption et la mise en œuvre d’un décret portant conditions d’exploitation de l’activité de transport fluvial au Burkina Faso, comblant ainsi un vide juridique en la matière ;

- le démarrage de l’opération d’importation en exonération de droits et taxes de douane à titre exceptionnel de 600 véhicules de transport de marchandises et 300 véhicules neufs à usage de taxis ;

- la tenue du forum national sur la sécurité routière qui s’est imposé en réponse aux nombreux drames routiers ayant occasionné près d’une centaine de décès et de nombreux blessés au cours du seul premier trimestre de l’année 2012 ;
- l’assistance personnalisée apportée aux conducteurs routiers et aux chargeurs grâce à l’ouverture et la mise en service de centres d’information frontaliers à Dakola et à Paga ;

- la tenue de la troisième édition du symposium international sur le transport et la logistique en Afrique (TRANSLOG AFRICA).

Dans le domaine ferroviaire, l’action du Gouvernement s’est inscrite dans la dynamique de la réhabilitation des infrastructures et des services ferroviaires ainsi que dans la poursuite et le développement de la coopération sous-régionale et internationale aux fins de l’interconnexion des réseaux de chemins de fer.

S’agissant des transports aériens, les actions du sous-secteur ont permis l’arrivée de 04 nouvelles compagnies, améliorant ainsi la desserte de notre pays. En outre, il importe de noter l’achèvement satisfaisant du Projet Régional de la Sécurité, de Sûreté du Transport Aérien en Afrique de l’Ouest et du Centre (PRSSTAAOC) qui a permis de renforcer les normes de sécurité et de sûreté des aéroports de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.

Les travaux de réhabilitation de l’aéroport entamée en 2008 ont été achevés  en 2012 et j’ai procédé à son inauguration le 27 décembre dernier. Pour ce qui est du projet de construction de l’aéroport de Donsin, les diligences accomplies durant la période écoulée permettront le démarrage effectif des activités du projet au cours du dernier trimestre de cette année 2013 avec notamment la relocalisation des populations affectées et le démarrage des travaux des  voies d’accès à l’aéroport.

Monsieur le Président,
Honorables députés,
 

Le secteur de l’économie numérique se positionne de nos jours comme un secteur clef dans le processus de création de richesses. Il faut reconnaitre que malgré nos efforts, notre pays enregistre un énorme retard dans ce domaine. C’est pourquoi,  le gouvernement est en train de finaliser  une étude financière pour la construction d’un réseau de fibre optique qui relierait les 45 provinces du pays. Les travaux de réalisation de cette importante infrastructure pourraient démarrer avant la  fin de l’année. De même dans le cadre de ce même projet, il sera réalisé une technopole dans les environs de Ouagadougou.

Dans le sous-secteur des postes, l’action du Gouvernement s’est focalisée sur l’extension du réseau postal par l’ouverture 03 nouveaux bureaux de poste.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

La recherche scientifique et l’innovation sont à la base du développement de chaque pays.  Dans ce domaine, au cours de l’année écoulée, les actions ont porté sur son organisation, son encadrement et sa dynamisation. Des textes d’orientation,  des documents de références et les nouveaux statuts du CNRST ont été adoptés.

Pour soutenir, encourager et vulgariser les résultats de la recherche et de l’innovation qui sont notables, le Gouvernement a rendu fonctionnel le Fonds national de la recherche et de l’innovation pour le développement (FONRID) et a organisé la 10ème édition du Forum de la Recherche Scientifique et des Innovations Technologiques (FRSIT).

Le Gouvernement a également entamé la  formulation  d’un Programme d’adoption accélérée de technologies et d’innovations agricoles et agroalimentaires pour mieux promouvoir le secteur agricole.

III. La consolidation de l’investissement humain  

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Le sous-secteur de l’enseignement de base, premier palier de notre système éducatif, a continué sa progression en 2011-2012, grâce à la détermination du Gouvernement de faire de l’obligation scolaire une réalité, en visant d’abord la maîtrise du système et du dispositif. Dans cette dynamique le Gouvernement a adopté le Programme de Développement Stratégique de l’Enseignement de Base (PDSEB), la Stratégie Nationale d’accélération de l’éducation des filles, la Stratégie Nationale de construction des infrastructures éducatives (SNCIE). Il a en outre lancé une étude sur la problématique de l’éducation nationale.

Au titre de l’année 2012, près de 169 milliards de francs CFA ont été consacrés à l’enseignement de base, soit 16 % du budget national, plaçant ainsi le Burkina parmi les pays de la sous-région qui accordent une part importante de leurs ressources budgétaires au secteur de l’éducation. Pour cette année scolaire 2011-2012, on a enregistré 470 288 nouveaux élèves au CPI, 2 853 nouveaux enseignants recrutés et 749 nouvelles écoles ouvertes. Au total, notre taux brut de Scolarisation est passé de 77,6% en 2010/2011 à 79,6% en 2011/2012.

Pour alimenter le dialogue social avec les acteurs de l’éducation, des rencontres trimestrielles MENA/Syndicats ont régulièrement eu lieu. Ce dialogue s’est renforcé par l’organisation du Forum National de l’Association des Mères Educatrices (AME). Les conditions d’affectation des enseignants « régionaux » ont été assouplies. Par ailleurs,  l’enseignement de base privé a été soutenu par une allocation de subventions ou par la mise à disposition d’enseignants.

L’amélioration de la qualité de l’enseignement a retenu notre attention à travers l’accompagnement des collectivités territoriales dans la gestion des ressources humaines et financières transférées, l’ouverture de l’ENEP de Dori, et la  dynamisation du projet du Président du Faso : « une lampe pour l’Afrique ».

Par ailleurs, notre pays a eu l’honneur d’abriter, du 13 au 17 février 2012, la Triennale de l’Association pour le Développement de l’Education en Afrique (ADEA) et du 04 au 07 septembre 2012, les Assises internationales de l’Enseignement et de la Formation techniques et professionnels (EFTP), sous l’égide de la CONFEMEN et de l’OIF, preuve du crédit que les instances internationales accordent à notre système éducatif.

Pour maintenir la réputation de notre pays en matière d’alphabétisation, nous avons validé le Plan d’accélération de l’alphabétisation et de la formation des femmes, tout en veillant à l’intensification des activités d’alphabétisation. Nous saluons ici le partenariat fructueux qui s’est établi entre l’Etat et les opérateurs privés d’alphabétisation dont le concours a été des plus précieux pour atteindre en 2012, le résultat appréciable de 328 759 apprenants inscrits.

L’enseignement secondaire auquel le post-primaire reste lié en attendant la réalisation du continuum éducatif connaît aussi une bonne progression. Au nombre des acquis majeurs de l’année 2012, l’on peut retenir l’ouverture de 82 nouveaux CEG, la construction de 103 salles de classes complémentaires, l’érection de 24 CEG en lycées, l’équipement de 5 CET ; l’ouverture du Lycée professionnel de Gaoua ; le lancement des travaux de celui de Dédougou ; le recrutement de 1 150 enseignants dont 582 pour les disciplines scientifiques ;  l’acquisition de 362 694 manuels du second cycle.

Ces efforts ont contribué à une amélioration des indicateurs. Ainsi, le taux brut de scolarisation au post-primaire est passé de 32,3% en 2010-2011 à 34,9% en 2011-2012 et le nombre total d’établissements a évolué de 1415 en 2010-2011 à 1578 en 2011-2012, soit une augmentation de 163 établissements. Le taux de réussite au BEPC est de 52,16% en 2012 contre 30,64% en 2011. Le Baccalauréat par contre, a enregistré une baisse de performance avec un taux de succès de 38,38 % en 2012 contre 40,81 en 2011.

En ce qui concerne l’enseignement supérieur, qui s’est élargi en 2012 de l’ouverture du Centre universitaire de Dédougou, les effectifs des étudiants sont passés de 60 998 en 2010-2011 à 68 796 (dont 22 434 filles)en 2011-2012, soit une croissance de 13%. Le nombre total d’institutions d’enseignement supérieur est passé de 73 à 82 au cours de la même période. Les universités publiques ont bénéficié en 2012, d’une  l’allocation de 7,876 milliards de francs CFA pour la réalisation de 07 pavillons de 2500 places chacun.  Des  infrastructures sont en cours de construction  à l’Université de Koudougou pour un montant global de 1 milliard 797millions de francs CFA.

Il est procédé également au lancement des travaux de construction des cités universitaires de 1008 lits à Bobo-Dioulasso et 400 lits à Ouaga II. L’appui aux étudiants en bourses, aides et prêts, a porté sur une enveloppe financière de 12 milliards 922 millions de francs CFA.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Au regard du sujet qui occupe toujours les devants de l’actualité, vous permettez de revenir sur la situation de l’Université de Ouagadougou et en particulier des mesures que mon gouvernement a prises pour ramener le cursus académique à une situation normale.

I - De la situation de la rentrée de l’année universitaire 2012-2013

Notre système d’enseignement supérieur enregistre ces derniers temps des années universitaires dont le déroulement est en décalage par rapport au cycle normal connu auparavant à savoir d’octobre/novembre à juin/juillet. Ces décalages, particulièrement dans certaines unités de formation et de recherche à l’Université de Ouagadougou, ont entrainé pour certaines promotions un chevauchement des années universitaires si bien que la situation à la rentrée de l’année 2012-2013 dans les universités se présente comme suit à la fin du mois de février 2013 :

1) La rentrée a eu lieu dans le courant du mois de février dans toutes les filières de l’Université Ouaga II, de l’Université Polytechniques de Bobo-Dioulasso (UPB), de l’Université de Koudougou (UK) et dans les centres Universitaires Polytechniques (CUP) de Fada N’Gourma, Ouahigouya et Dédougou.

2) A l’Université de Ouagadougou, on relève les situations ci-après :

- certains étudiants au cours de l’année 2011-2012 ont poursuivi les formations au titre de l’année 2012-2011- Ils viennent d’avoir leurs résultats. Sont concernés, les étudiants des 1e, 2e et 3e années (L1, L2, L3) des UFR Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et Sciences exactes et appliquées (SEA). Ils sont au nombre de 4 200 environ ;

- d’autres étudiants n’ont pas encore fini les formations et les évaluations au compte de l’année universitaire 2011-2012. Ils sont à peine à 50% d’exécution des activités pédagogiques. Sont concernés, les étudiants de 1e et 2e années des UFR Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et Sciences exactes et appliquées (SEA) dont notamment les bacheliers de la session 2011 qui ont commencé les cours en juin 2012. Ces étudiants sont au nombre de 5000 environ ;

- d’autres étudiants ont fini les évaluations au titre de l’année 2011-2012 et ont effectué la rentrée universitaire 2012-2013 entre octobre 2012 et janvier 2013. Sont concernés, les étudiants de l’IBAM, de l’ISSP, de l’IPERMIC, des UFR SH, LAC et SDS ainsi que ceux de 4e année des UFR SVT et SEA.

II – Du blanchiment technique de l’année 2011-2012

Au regard de la situation ci-dessus évoquée, si l’on veut arriver à court terme à une régularisation des années universitaires notamment, l’Université de Ouagadougou, il y a lieu de commencer par n’avoir qu’une seule année académique sur le campus, donc d’inscrire tous les étudiants au titre de l’année universitaire 2012-2013, dont notamment les bacheliers de la session 2012. Ces inscriptions sont en cours et les formations commenceront, pour les plus tardifs au début du mois d’avril.

La réalisation de ces inscriptions au titre de l’année universitaire 2012-2013, ne pourra se faire à l’avantage des étudiants que si l’on procède au  blanchiment technique de l’année universitaire 2011-2012. Cela reviendra à :

- ne pas comptabiliser l’année 2011-2012 dans le cursus universitaire de l’étudiant concerné ;

- lui permettre néanmoins de conserver les résultats académiques enregistrés en terme d’acquis pédagogiques pour la poursuite de ses études ;

- lui conserver le bénéfice de l’appui financier de l’Etat auquel il peut prétendre (bourse, aide ou prêt FONER) au titre de l’année blanchie.

Sur un total de 50 000 étudiants que compte l’Université de Ouagadougou pour l’année 2012-2013 dont 12 500 nouveaux bacheliers de la session 2012, environ 92 000 sont concernés par la mesure de blanchiment technique.

III – Des dispositions à prendre pour le blanchiment         technique de l’année 2011-2012

Pour rendre effectif le blanchiment technique, nous avons lors du Conseil des Ministres du 27 mars 2013, pris les décisions suivantes :

- un décret portant blanchiment technique de l’année universitaire 2011-2012 pour certains étudiants de l’Université de Ouagadougou ;

- inviter le Ministre des Enseignements Secondaire et Supérieur et le Ministre de l’Economie et des Finances à prendre un arrêté définissant les conditions de paiement des appuis financiers ;

- inviter le Président de l’Université de Ouagadougou à autoriser la conservation des acquis pédagogiques de l’année 2011-2012 et l’inscription au titre de 2012-2013.

Le maintien du bénéfice de l’appui financier se fera comme suit :

- reconduction pour 2012-2013 des appuis financiers acquis au titre de l’année 2011-2012 à tous les étudiants concernés par le blanchiment technique ;

- paiement des appuis financiers au titre de l’année 2011-2012 à tous les étudiants qui viennent de finir l’année 2010-2011 et qui, au regard de leurs résultats, peuvent y prétendre.

Le coût financier supplémentaire nécessaire pour le paiement des ces appuis financiers est évalué à 710 000 000 de francs CFA.

IV- Des autres mesures à prendre

Parmi les principales causes de la situation qui prévaut à l’Université de Ouagadougou, on peut citer :

- l’insuffisance des infrastructures au regard de l’augmentation rapide des effectifs ;

- les insuffisances dans la mise en œuvre de la réforme Licence-Master-Doctorat (LMD) ;

- les questions de gouvernance académique, administrative et financière ;

- les interruptions des activités académiques du fait des grèves et autres mouvements de débrayages des étudiants et/ou enseignants.

La seule mesure de blanchiment technique ne peut donc permettre de revenir à un déroulement normal des années universitaires si d’autres mesures ne sont pas prises. Il s’agit notamment dans le courant de l’année 2013 :

- de parachever tous les chantiers en cours ;

- de faire le bilan de l’application de la réforme LMD dans les universités ;

- d’organiser les Etats généraux de l’enseignement supérieur en vue de planifier de façon rigoureuse et cohérente le devenir de nos universités ;

- d’achever le recrutement des 85 enseignants.

Au-delà de ces mesures urgentes et en attendant les résultats des Etats généraux prévus en mai, il ya lieu de continuer l’effort pour :

- rendre disponible les infrastructures supplémentaires de moyennes capacités (300 ou 500 places) pour usage de travaux dirigés (TD) dans les universités de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Koudougou ;

- renforcer les infrastructures dans les centre universitaires polytechniques de Fada N’Gourma, Ouahigouya, Dédougou et bientôt Gaoua ;
- renouveler le recrutement de 85 nouveaux enseignants au profit des Universités.

Mais ces mesures n’auront d’effets que si les tous les acteurs concernés s’impliquent ardemment et privilégient le dialogue à la confrontation.

La résolution de la problématique de nos Universités doit être fondée sur une vision holistique avec le concours également  de tous les acteurs. Mon Gouvernement présentera à l’issue des Etats généraux un schéma clair  de la résolution de cet épineux dossier dont les esquisses ont été développées dans l’adresse que j’ai  rédigée à l’intention de  la communauté universitaire le 18 mars dernier.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Il n’y a pas longtemps, des violences ont été enregistrées dans un de nos établissements d’enseignement ayant entrainé malheureusement le décès d’un élève. Vous me permettrez ici, au nom du Gouvernement, d’exprimer toutes nos condoléances à sa famille et lui témoigner notre solidarité et le réconfort nécessaire pour surmonter cette douloureuse épreuve.

Le Gouvernement a pris des mesures pour que les auteurs soient présentés devant la justice, et surtout pour prévenir de tels évènements malheureux. La montée de la violence dans nos établissements d’éducation interpelle la  conscience et l’engagement de la société burkinabè pour y mettre fin rapidement. J’ai engagé une concertation avec les acteurs de ce secteur le 19 mars dernier. Les pistes de solution que nous avons ébauchées permettront d’envisager dans les mois à venir des actions vigoureuses pour enrayer ce phénomène contraire à notre culture.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

En regroupant la jeunesse, la formation professionnelle et l’emploi dans un même département ministériel, le Gouvernement a pris toute la mesure des liens interactifs et dynamiques qu’ils entretiennent en tant que triptyque. Cette dynamique, tissée d’actions et de réflexions, de volontarisme et de dialogue, nous a conduits en 2012 à des résultats encourageants.

Dans le domaine spécifique de la jeunesse, les actions ont porté sur l’accentuation du dialogue à travers les conférences régionales de la jeunesse sur la citoyenneté et la culture de la paix, la construction de 04 nouveaux centres d’écoute et de dialogue des jeunes et la célébration de la Journée Internationale de la Jeunesse (JIJ). Des dossiers de jeunes burkinabè ont été sélectionnés pour être financés par le Fonds d’insertion des jeunes de la CONFEJES.

La formation professionnelle, constitue un des leviers opérationnels du deuxième axe stratégique de la SCADD qui vise la consolidation  du capital humain et la promotion de la protection sociale. Dans ce sens, pour venir en appui à la Politique nationale d’enseignement et de formation professionnelle (PN/EFTP) adoptée en 2008, plusieurs partenaires techniques et financiers ont décidé d’accompagné le  gouvernement  à travers un important  Programme d’appui à la politique sectorielle d’enseignement et de formation professionnelle (PAPS/EFTP) d’un montant global de 15 611 776 600. Le protocole de financement conjoint a été signé le 12 juin 2012 et la feuille de route de sa mise en œuvre est respectée.

Par ailleurs, l’exécution du Programme de Renforcement de la Formation Professionnelle (PRFP)mis en place à l’initiative du Président du Faso s’est poursuivie, avec la rénovation de 07 centres régionaux de formation professionnelle (CRFP) de l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi (ANPE) et l’opérationnalisation du centre de formation professionnelle de Référence de Ziniaré.

L’année 2012 a également connu l’ouverture du  Centre d’Evaluation et de Formation professionnelle de Ouagadougou. L’action de ces centres de formation professionnelle conjuguée avec celle du privé contribuent à renforcer l’employabilité des jeunes pour accélérer leur insertion professionnelle.

Dans le domaine de l’emploi, le Gouvernement a lancé le Programme Spécial de Création d’Emplois pour les Jeunes et les Femmes (PSCE/JF) doté d’un budget substantiel de plus de 10,2  milliards de francs CFA pour la tranche 2012. Pour sa première année d’exécution, le PSCE affiche les principales données suivantes :

- 56 584 emplois directs et indirects créés ;

- 12 987 emplois directs et indirects en cours de création ;

- 7 020 jeunes et femmes urbains et ruraux bénéficiaires des formations.

Ces premiers résultats du programme qui s’inscrit dans les engagements du Président du Faso, sont porteurs d’espoir avec plus de 55 000 jeunes ayant accédé au moins à une occupation professionnelle durant cette période.

Ce départ encourageant, malgré les difficultés et contraintes rencontrées, nous conforte et nous amène à renforcer le PSCE pour plus d’efficacité. La nouvelle orientation du PSCE se fixe comme objectif d’atteindre par an au moins la création de 100 000 emplois,  d’avoir plus de proximité avec les ministères et les administrations générant de l’emploi, de procéder à  une plus grande déconcentration de ses activités, de consolider sa gouvernance et de mettre en place un système de suivi-évaluation efficace.

Outre le PSCE, le Gouvernement a mis en place le  Programme de l’augmentation des revenus et de la promotion de l’emploi décent (PARPED) d’un montant d’environ 2 milliards de francs CFA, en partenariat avec le PNUD.

En plus des actions contenues dans ces programmes spécifiques, le Gouvernement a maintenu les capacités d’interventions des différents fonds de promotion de l’emploi et du programme national de volontariat au Burkina Faso, renforçant ainsi les possibilités d’insertion professionnelle des jeunes.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Conscient du caractère vital de la santé, le Gouvernement avec l’appui des partenaires techniques, s’est investi dans l’accroissement et le renforcement de la couverture sanitaire nationale au cours de l’année 2012 qui aura été marquée par :

- l’entame de la réforme de l’architecture sanitaire par le démarrage de la transformation des CSPS des chefs-lieux de communes rurales en Centres Médicaux, dirigés par des médecins ;

- la mise en service des CHR de Ouahigouya et de Tenkodogo, ainsi que le CMA de Gourcy et la construction de 27 nouvelles maternités et de 22 nouveaux dispensaires.

Cependant, nous déplorons la mauvaise exécution des travaux de construction de l’hôpital du secteur 30 qui devrait servir à la relocalisation de l’essentiel des services du CHU-YO, en vue de sa reconstruction.

Pour situer les responsabilités de ces défaillances, le Gouvernement a fait engager des audits. En attendant et compte tenu de la sensibilité de la question et de l’importance du projet, le Gouvernement a adopté un plan de sauvetage qui consiste à la mise en œuvre des dispositions suivantes :  
- la suspension de tous les travaux du projet ;
- la résiliation des contrats des cabinets d’études et des entreprises ;
- l’application rigoureuse des dispositions prévues en la matière, notamment les pénalités de retard ;
- la reprise de tous les marchés du projet, conformément aux besoins identifiés et aux règles de passation de marché, en vue de recruter des cabinets et entreprises compétents pour préserver l’efficacité et la qualité des travaux à entreprendre.  Pour pallier le manque de personnel spécialisé, le Gouvernement a adopté un projet de formation de 1 134 spécialistes pour les hôpitaux et les établissements publics de santé non hospitaliers.  37 médecins généralistes, 24 pharmaciens généralistes et 17 médecins et pharmaciens spécialistes ont été recrutés et 100 technologistes biomédicaux ont été formés sur le diagnostic et le suivi des maladies chroniques et sur la maintenance préventive des équipements. Par ailleurs, 1 525 agents, toutes catégories confondues ont été mis à la disposition du Ministère de la Santé par l’Ecole Nationale de Santé Publique.

Le renforcement en équipements et en matériels s’est poursuivi avec :

- l’acquisition d’appareils de radiologie os-poumon pour les CMA de Boromo, Diapaga, Gourcy, Manga et Yako ;

- l’acquisition de matériels médico-techniques pour les soins obstétricaux et néonatals essentiels et les soins obstétricaux et néonatals d’urgence pour  les formations sanitaires de référence ;

- l’acquisition de 17 ambulances à quatre (04) roues, de 115 ambulances tricycles et 05 véhicules de supervision.

Pour soutenir ces efforts, une politique nationale de l’équipement et de la maintenance biomédicale assortie d’un plan d’actions triennal a été élaborée.

Concernant les produits de santé, il faut noter :

- la poursuite des essais thérapeutiques des médicaments traditionnels utilisés dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA ;

- l’acquisition de produits dans le cadre de la gratuité des soins préventifs pour les femmes enceintes ;

- l’acquisition de 122 785 kits médicaux pour le traitement du paludisme, de 4 282 651 tests de diagnostic rapide du paludisme pour la confirmation de la maladie chez les personnes de plus de cinq (05) ans et de 749 000 moustiquaires imprégnées à longue durée d’action au profit des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq (05) ans.

Dans le cadre de la gratuité des soins, un accent particulier a été mis sur :

- la prise en charge gratuite du paludisme chez les enfants de moins de 05 ans et les femmes enceintes dans les formations sanitaires publiques ;

- la vaccination et la supplémentassions en vitamines A ;

- la consultation prénatale ;

- le traitement des maladies sociales et des urgences sanitaires ;

- la prise en charge des cas de tuberculose, de lèpre et des maladies épidémiques comme la méningite, le choléra et la rougeole.

Dans le même ordre, plus de 300 000 accouchements et plus de 6 000 césariennes ont été subventionnés en 2012. De même, des produits contraceptifs pour la planification familiale ont été rendus disponibles dans les formations sanitaires.  A cela s’ajoute la  mise en œuvre de la prise en charge intégrée des maladies de l’enfant dans 100% des districts sanitaires et 78% des formations sanitaires ainsi que la prise en charge communautaire du paludisme, de la diarrhée, de la malnutrition et des infections respiratoires dans les districts sanitaires.

Enfin, le Gouvernement a organisé la revue de la feuille de route nationale pour la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.

Concernant la lutte contre le VIH/SIDA, le Gouvernement poursuit les efforts visant à assurer la prise en charge gratuite des personnes vivant avec le VIH par la distribution des ARV. Le nombre de bénéficiaire s’est passé de 36 248 en fin décembre 2011 à 37 464 en fin juin 2012.

En matière de recherche, le Gouvernement a adopté un plan de développement de la recherche pour la santé.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

Je voudrais évoquer exceptionnellement avec vous la situation sociale qui prévaut dans le secteur de la santé avec les différents mouvements de lutte du SYNTSHA et leurs conséquences sur la vie de nos populations. En effet, en dépit des multiples efforts et sacrifices du Gouvernement pour  l’amélioration des conditions de travail du secteur de la santé, nous constatons avec regret des mouvements intempestifs et des comportements irréguliers de certains agents de santé ces derniers temps.

Entre autres, nous citerons les préavis de sit-in en cours du SYNTHSA, relatifs à des actes de protestations, consécutives à la décision de licenciement avec poursuite judiciaire de monsieur KABORE Nonguesanga qui a tenu des attitudes contraires aux principes du code de déontologie, mais surtout doublées de son refus de la réquisition de l’autorité, ayant entraîné le décès de madame TRAORE Minata et de son bébé, le 17 décembre 2012, dans le district sanitaire de Séguénéga.

Un tel comportement de l’agent public constitue une défiance à l’autorité administrative à travers le refus de la réquisition. La traduction de  l’intéressé devant les juridictions compétentes est justifiée et conforme aux dispositions de l’article 139 de la Loi n°13/98/AN, au regard de la gravité des fautes professionnelles constatées.

Certes, la lutte syndicale est prévue par notre Constitution et les dispositions de la Loi N°022-97/AN du 21 octobre 1997, mais encore faut-il rappeler qu’elle doit s’exercer dans un esprit pacifique et de légalité.

Mon Gouvernement ne sous-estime pas les difficultés auxquelles sont confrontés les travailleurs de la santé tout comme ceux des autres secteurs sensibles. Tout en réaffirmant sa disponibilité,  le Gouvernement en appelle à leur sens de responsabilité et  de   dialogue afin de parvenir à un compromis acceptable sur leur plateforme revendicative.

IV. L’intégration des thématiques émergentes dans les stratégies de développement  

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

L’un des grands enjeux du développement social dans notre pays réside dans la réduction significative du niveau de pauvreté et de vulnérabilité d’une frange importante de la population face aux crises et chocs exogènes et endogènes. En effet, la crise alimentaire consécutive au déficit pluviométrique de 2011 a encore éprouvé beaucoup de familles. Toutefois, des acquis importants ont été enregistrés dans le domaine de l’action sociale et de la solidarité nationale.

Au niveau du renforcement de la cellule familiale et de la protection de l’enfant et de l’adolescent, les actions suivantes ont été réalisées :

- le retrait de 3 848 enfants travailleurs dans les mines et carrières, remis en situation de scolarisation ;

- la réalisation de 871 visites à domicile ;

- l’interception et la prise en charge de 1 910 enfants victimes de traite  dont 356 victimes de traite externe et 1 554 victimes de traite interne ;

En matière de renforcement de la protection et de la promotion des personnes vulnérables et des groupes spécifiques, les actions ont porté entre autres sur :

- la création du Conseil multisectoriel pour la protection et la promotion des droits des personnes handicapées ;

- l’adoption des conditions de délivrance de la carte d’invalidité et des mesures sociales en faveur des personnes handicapées dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation professionnelle, de l’emploi et des transports ;

- la tenue du 1er Forum national des personnes âgées sous la présidence de Son Excellence Monsieur le Président du Faso, les 22 et 23 octobre 2012 ;

- la validation d’un plan de lutte contre l’exclusion sociale des personnes accusées de sorcellerie.

Concernant la promotion et le développement des droits de l’enfant et de l’adolescent, nous avons renforcé la prévention et la lutte contre les fléaux sociaux à travers l’organisation de 2 189 séances de sensibilisation contre la pratique des mutilations génitales féminines, ainsi que la prise en charge médicale de 34 victimes de séquelles d’excision.

Dans le domaine  de la solidarité nationale, les actions réalisées portent sur :

- l’organisation de la 8ème édition du mois de solidarité qui a permis de mobiliser 114 204 907 FCFA ;

- la prise en charge sanitaire, des frais d’examens médicaux, de produits pharmaceutiques et de rééducation de plusieurs malades indigents et un appui financier de 60 790 213 FCFA à 22 formations sanitaires pour la prise en charge des malades ;

- la formation de 500 leaders communautaires des treize (13) régions en prévention et gestion des catastrophes et crises humanitaires ;

- l’assistance à 1 114 589 personnes victimes de catastrophes naturelles composées de 73 722 victimes d’inondations, 96 victimes de dégâts d’animaux, 1 001 920 victimes de crise alimentaire, 38 851 victimes de crises humanitaires, dont 36 613 réfugiés maliens ;

- la pose de la première pierre de logements sociaux et de l’auberge de solidarité de Bobo-Dioulasso.

Enfin, pour répondre spécifiquement à la crise céréalière de la campagne agricole écoulée, 6 404 tonnes de vivres d’un coût total de 2 155 777 750 F CFA ont été mobilisées pour la distribution gratuite aux ménages vulnérables dans les 13 régions.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Le genre étant une dimension fondamentale du développement, le Gouvernement a travaillé en 2012 à la prise en compte de la dimension genre dans l’élaboration des politiques, plans et programmes de développement. En outre, des actions dans le sens de l’appui au financement des activités rémunératrices des femmes et à la promotion du genre ont été menées.

Toutefois, le Gouvernement reconnaît que notre société doit faire sa mue pour poser des  actes forts en matière d’égalité et d’équité du genre. Par exemple, les dernières élections ont montré que  les partis politiques n’ont pas accordé les places qu’il faut aux femmes sur les listes électorales. De même, la présence des femmes dans les hautes sphères de décision comme le Gouvernement et les institutions reste faible. Le défi majeur est aussi culturel car il s’agit pour la société de changer son regard sur la femme pour s’en convaincre de sa place et de son rôle dans un monde en pleine mutation et dans les ambitions d’un pays qui vise à moyen terme  son émergence. C’est dans ce sens, que dans son programme quinquennal,  le Président du Faso affirme, je cite « Ma vision fondamentale de la femme burkinabè est celle d’une femme jouissant des mêmes droits fondamentaux que l’homme et bénéficiant pleinement de ce statut…) », fin de citation.

Dans le cadre de l’autonomisation des femmes, le Gouvernement a acquis en 2012, à travers le Programme Spécial de Création d’Emplois pour les Jeunes et les Femmes (PSCE J/F), des technologies de transformation au profit de 257groupements et associations de femmes des 13 régions du Burkina pour un montant de 1 milliard 500 millions de francs CFA.

Le Gouvernement a par ailleurs adopté la Politique Nationale de Population et son plan d’actions. En vue de l’intégration de la dimension du facteur population dans la conception et le pilotage des politiques et stratégies de développement, les questions de population ont été prises en compte dans les 13 Plans Régionaux de Développement.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
 

Dans le domaine de l’habitat et de l’urbanisme, l’année 2012 a été marquée par la poursuite de la mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Habitat et du Développement Urbain (PNHDU) et du Plan d’Actions Décennal pour la période 2009-2018.Dans ce cadre, 974 logements ont pu être mis en chantier.

En matière de planification urbaine, des Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) de 12 capitales régionales, les Systèmes d’Information Urbains (SIU) pour les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso de même que des Systèmes d’Information Fonciers pour les villes de Dédougou et de Fada N’Gourma ont été réalisés.

Pour ce qui est de la valorisation de l’espace urbain, l’action du Gouvernement a porté sur le lotissement et la restructuration des zones d’extension dans les communes demandeuses ainsi que sur  la viabilisation et l’équipement des centres urbains. Les principales réalisations dans ce cadre sont les suivantes : l’achèvement de la première phase des aménagements prioritaires des travaux de drainage du parc urbain Bangréwéogo ; l’exécution des travaux d’aménagement pour l’évacuation des eaux pluviales de Kaya réalisés à 70% ; l’exécution de voiries d’assainissement à Ouaga 2000 ; la viabilisation, en cours, des quartiers périphériques à Ouagadougou sur 30 km de voies et à Bobo-Dioulasso sur 10 km.

Concernant la maîtrise d’ouvrage, les opérations de contrôle se sont poursuivies en 2012 et ont concerné 2 800 constructions et 180 espaces publics. Le projet de construction des hôtels administratifs de l’Etat s’est poursuivi. Ceux de Koudougou, Fada N’Gourma, Dori, Ziniaré et  Gaoua sont réalisés, celui de Ouagadougou est en cours, et les sites des 06 autres ont été identifiés.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

En matière de sports et de loisirs, le Burkina Faso a connu des moments et des motifs de satisfaction en 2012, à travers la participation aux diverses compétions internationales, dans lesquelles nos sportifs se sont montrés talentueux, comme ce fut le cas de notre récente participation à la CAN en Afrique du sud.

Le Burkina Faso a contribué aussi à la promotion du sport sur le continent. Au sortir de la 26ème  édition du tour du Faso, brillamment remportée par les Etalons cyclistes, notre pays a abrité les championnats africains de cyclisme. Notre pays a été qualifié pour la première fois de son histoire à une phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations de basketball qui se tiendra en juillet 2013 en Côte d’Ivoire.  Au total, les sportifs burkinabé ont engrangé au cours de l’année 2012, 78 médailles toutes disciplines confondues dont 21d’or, 26 d’argent et 31de bronze.

Au plan interne, les différents championnats de l’ensemble des disciplines sportives ont tous été organisés. Les équipes dirigeantes des fédérations ont été renouvelées au terme de leurs  mandats respectifs. Enfin, la construction de stades régionaux et provinciaux se poursuit conformément au programme présidentiel.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

La culture est le secteur par excellence où le partenariat public-privé a prouvé son efficacité au cours de l’année 2012, grâce à une meilleure organisation par l’adoption d’un décret portant statut de l’artiste et la réalisation d’une étude d’impacts de la culture sur l’économie nationale. Les infrastructures modernes se sont enrichies de la Maison  de la Culture de Bobo-Dioulasso rendue opérationnelle.

En plus des manifestations culturelles initiées par le privé et appuyées par l’Etat, le Gouvernement s’est investi en 2012 dans l’organisation de la Semaine Nationale de la Culture, de la Foire internationale du Livre de Ouagadougou et dans la célébration des Journées de l’artiste, de la musique, des journées africaines des technologies et de la propriété intellectuelle.

Le Gouvernement a poursuivi la mise en œuvre du programme d’Appui au renforcement des Politiques industrielles Culturelles (ARPIC). Ce programme constitue un important outil visant particulièrement à dynamiser et à réguler les filières d’industries culturelles, notamment le cinéma et l’audiovisuel, le livre, la musique et les arts du spectacle. A travers toutes les actions initiées, nous entendons professionnaliser l’ensemble de la chaîne culturelle, génératrice d’emplois et de revenus.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Concernant le domaine du tourisme et de l’hôtellerie, au cours de l’année 2012, le Gouvernement a assumé son rôle de contrôle des normes et qualité des établissements touristiques et hôteliers. A cet effet, l’opération de classement des établissements hôteliers a permis de contrôler 441 établissements à vocation touristique et hôtelière ainsi que 85 agences de voyage.

En dépit d’une conjoncture sous régionale peu favorable, le Gouvernement a maintenu le cap en matière de promotion de la destination Burkina Faso par l’organisation de la 9ème édition du Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) sous le thème : « Tourisme et transport ».

Je voudrais souligner  ici  le rôle du secteur privé en tant que moteur du développement du tourisme. Le dynamisme des acteurs a été confirmé par la réalisation d’infrastructures hôtelières, la création d’agences de voyage et d’établissements divers de tourisme, pour un investissement estimé à  15 milliards 704 millions de francs CFA. Dans le même ordre, je ne saurai passer sous silence l’effort patriotique que ces acteurs ont consenti en réduisant d’environ 25% les tarifs des prestations hôtelières pendant la période des vacances afin de soutenir le développement du tourisme des nationaux.

Monsieur le Président,
Honorables Députés,

En matière d’environnement, les réalisations majeures du Gouvernement se sont traduites par :
- l’adoption de la stratégie nationale de valorisation et de promotion des Produits Forestiers Non Ligneux et son plan d’actions 2011-2015 ;

- la mise en place de l’Observatoire National de l’Environnement et du Développement Durable (ONEDD) ;

- la validation du document  de Politique Nationale du Développement Durable (PNDD) assorti d’une loi d’orientation.

En matière de gestion durable des ressources naturelles et halieutiques, les actions du Gouvernement ont porté entre autres sur :

- l’appui à la mise en place de centres de commercialisation de Produits Forestiers non Ligneux  dans 11 régions ;

- la production et la mise en terre de plus de 11 millions de plants à travers l’opération : « 1000 plants par ministère et par institution » et le concept : « plantation responsable », émanant du programme présidentiel.

Monsieur le Président, Honorables députés, 

En matière de la gouvernance locale, il faut noter le redécoupage des collectivités territoriales entamé avec notamment les communes à statut particulier que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso qui ont été subdivisées respectivement en douze (12) et sept (7) arrondissements. Les actions menées par le Gouvernement au cours de l’année 2012 se rapportent au transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales, au renforcement des capacités, au renforcement du corpus juridique de la décentralisation et au renforcement de la concertation.

En ce qui concerne le transfert des compétences et des ressources, des mesures ont été prises en vue de renforcer les capacités des administrations des collectivités territoriales. Il s’agit entre autres, de l’élaboration d’organigrammes-types des collectivités,  du recrutement du personnel au profit des communes rurales et de la mise à disposition des communes de 5860 agents de l’Etat.

Outre la reconduction de la dotation globale accordée chaque année aux collectivités territoriales, d’un montant total de  6 milliards 819millions de francs CFA, 17 milliards  711 millions de francs CFA ont été transférés aux communes.

Par ailleurs, le Fonds Permanent pour le Développement des Collectivités Territoriales a vu au cours de l’année 2012, la mise en place de tous  ses outils opérationnels et le renforcement de ses capacités d’intervention avec son abondement par l’Etat d’une somme de 6 milliards de francs CFA.

Il convient de mentionner à ce niveau le démarrage  effectif  de la première phase du Programme d’appui aux collectivités territoriales (PACT)d’un montant global d’environ 30 milliards de FCFA soutenu par la Banque Mondiale.

Dans le domaine du renforcement des capacités, la politique nationale de formation des acteurs de la décentralisation a été élaborée. De même, la Stratégie nationale de renforcement des capacités des acteurs de la décentralisation a été adoptée.

Pour mieux orienter les collectivités territoriales dans ce volet, un référentiel métiers/emplois des collectivités territoriales a été élaboré.

Sur le plan réglementaire, deux (02) décrets ont été adoptés pour la promotion de  l’intercommunalité et de la coopération décentralisée.

Enfin, s’agissant du renforcement de la concertation, les premières sessions des conférences régionales sur la décentralisation (CORED)  ont été organisées  dans l’ensemble des treize  régions.

V. Le renforcement de la coopération internationale, de l’intégration régionale et le rayonnement de l’image du Burkina Faso. 

Monsieur le Président,
Honorables Députés,
 

Au titre de l’année écoulée, le Burkina Faso a poursuivi son action diplomatique, en vue du renforcement de son rayonnement international et de l’intégration des peuples. L’un des temps forts de cette action aura, sans doute, été la tenue de la 12e Conférence des Ambassadeurs et Consuls Généraux du Burkina Faso. Elle a permis, entre autres, d’informer les Ambassadeurs et Consuls Généraux sur les politiques de développement du Gouvernement afin de stimuler leur contribution à la mobilisation des ressources nécessaires au développement du pays. Au-delà de cette rencontre bisannuelle, beaucoup de concertations ont été réalisées au Burkina Faso et ailleurs tant au plan bilatéral que multilatéral, aux fins de défendre nos intérêts en Afrique et dans le monde.

En 2012, Notre pays a renforcé sa présence dans le monde à travers l’ouverture de deux Ambassades au Koweït et en Turquie ainsi que d’un Consulat Général à Paris en France.

L’année 2012 a  vu  l’élection  ou la nomination de certains de nos compatriotes à des postes de haut niveau international.

Dépassant le strict cadre national, notre pays n’a, au cours de l’année sous revue, ménagé aucun effort pour apporter sa pierre à l’édification du processus d’intégration sous régionale et régionale. En effet, il a pris une part active à toutes les rencontres des instances de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’UEMOA, de la CEN-SAD et du Conseil de l’Entente. Au-delà des rencontres, il a procédé à la ratification de dix (10) protocoles d’accord de la CEDEAO dans divers domaines et organisé des activités de promotion de la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, et d’intégration des communautés étrangères vivant au Burkina Faso.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
 

Notre pays attache une importance à la promotion de la paix et de la sécurité internationales. Sur ce plan, vous avez pu suivre notre engagement, au cours de l’année 2012, dans la résolution pacifique de la crise malienne. Après le coup de force intervenu au Mali en mars 2012, le Président du Faso a été désigné par ses pairs de la CEDEAO  pour assurer la médiation entre les protagonistes de la crise malienne.

La nomination récente de notre Ministre en charge des Affaires étrangères, en qualité d’Envoyé Spécial de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) dans le processus de sortie de crise au Mali, découle bien de cet engagement que notre pays n’a eu de cesse de manifester à l’endroit du peuple frère du Mali.

Dans ce même registre, il convient de saluer à leurs justes valeurs, les différents efforts que consent le Burkina Faso en vue de la stabilisation de la région, avec la présence de nos troupes au Darfour, en Guinée Bissau, en République Démocratique du Congo. Nous ne saurons passer sous silence l’accueil de nombreux réfugiés pour lesquels, en collaboration avec nos partenaires, il se bat pour garantir des conditions dignes de séjour.

Monsieur le Président,
Honorables députés,
 

Avant de clore mon propos, je voudrais une fois de plus vous dire l’intense émotion que je ressens toutes les fois qu’il m’échoit de m’exprimer devant votre auguste Assemblée. Il ne peut en être autrement, car en tous et en chacun de vous, je ne peux m’empêcher de lire les interrogations et les espoirs de tout un peuple à chaque fois que le gouvernement dresse son bilan annuel. Je ne peux m’empêcher de voir le visage de millions d’âmes aux conditions disparates, mais dont le quotidien se résume à une lutte acharnée pour l’amélioration de ses conditions de vie. Je ne peux enfin m’empêcher de décrypter l’impatience de toux ceux qui en attendent  toujours et encore, et surtout d’un Gouvernement dont il a l’impression à tort ou à raison  qu’il ne fait pas  assez pour faire face vigoureusement à ses préoccupations, on ne peut plus existentielles.

Monsieur le Président,
Honorables députés,
 

A toutes ces personnes, je demanderais de baisser un instant les yeux pour voir dans le verre du programme présidentiel et de la SCADD, la quantité d’eau, si infime soit-elle, qui se tasse au fond du récipient. La construction des milliers d’écoles des centaines de CSPS, des centaines de points d’eau, de centaines de routes bâties en terre ou en bitume, et bien d’autres infrastructures réalisées dont je viens de faire cas est une preuve qu’au-delà des difficultés et des écueils, le Burkina Faso avance peut être lentement mais sûrement vers le progrès et le bien-être pour tous. Qu’elles  ne s’y trompent  pas, cette eau qui occupe le fond du verre n’est pas le fait du seul effort du Gouvernement ; elle est le reflet de l’activité, au cours de l’année 2012, rappelons-le, de chacun de ses fils dans quelque domaine d’activités qu’il se trouve. Elle est le reflet de ce que nous avons fait ou n’avons pas fait en tant qu’individu, en tant que citoyen, pour améliorer nos conditions de vie à l’échelle individuelle et familiale, mais également pour qu’advienne l’émergence à l’échelle communautaire et nationale.

Mesdames et Messieurs les députés, le poète français Alfred de Musset disait, et je cite : « Les larmes du passé fécondent l’avenir ». Qu’il me soit donc permis de voir en cette eau qui se tasse au fond du verre, ces larmes qui féconderont les prochaines années, ce ferment pour un avenir radieux.

Pour ce qui est de la partie supérieure du verre, encore vide de, je voudrais rassurer le peuple que rien, absolument rien n’arrêtera notre détermination à apporter un peu plus d’amélioration dans ses conditions de vie. Ce faisant, j’en prends l’engagement au nom du Gouvernement et attends de chacun de vous, Honorables députés et représentants du peuple, votre appui et surtout votre contribution afin que le bilan de l’année en cours soit beaucoup plus satisfaisant que le présent bilan. Que l’on ne s’y méprenne pas, il sera encore le reflet de ce que chacun aura fait ou n’aura pas fait en tant qu’individu, structure ou nation car il est incontestable que « L’avenir appartient aux défricheurs de l’avenir » (Claude Bartolone, homme politique français, né à Tunis en 1951).

Mais plus encore, avec Gérald Neveu, ma conviction est faite que, et je cite : « Rêver, c’est informer l’avenir ». Il est donc clair que le bilan de l’année 2013 sera également le reflet de ce que nous aurons rêvé ou n’aurons pas osé rêver pour nous-mêmes et pour le Burkina Faso.  Monsieur le Président, Honorables députés,

Puissions-nous oser, en tant que peuple, forger une foi inébranlable en nous-mêmes qui octroie cette faculté de façonner des rêves, et de bien grands, convaincus avec Eleanor Roosevelt, épouse de l’ancien président américain Franklin Delano Roosevelt que, et je cite : « Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves ».

Dieu nous donne la force de rêver et de travailler sans relâche pour faire du Burkina Faso, une nation digne, forte et respectée !

Vive le Burkina Faso !

Je vous remercie pour votre aimable attention.



05/04/2013
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