EBOMAF et les journalistes à la CAN 2015 : L’AJB fait une objection
Ceci est une déclaration de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) sur la promesse du PDG de l’entreprise EBOMAF d’assurer le déplacement des journalistes à la CAN 2015.
Depuis la commémoration du 54e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso à Dédougou, chef- lieu de la Boucle du Mouhoun, le 11 décembre 2014, des journalistes partis couvrir l’évènement défraient la chronique. Certains d’entre eux étaient aux petits soins du PDG du groupe EBOMAF, spécialisé dans le bâtiment et les travaux publics (BTP).
Nous faisons abstraction de certaines des largesses du PDG du groupe EBOMAF à l’endroit de journalistes sur place dans la cité de Bankuy à la faveur de cette célébration et nous nous arrêtons sur sa promesse de prendre en charge le séjour de 50 journalistes burkinabè, sportifs ou non, en Guinée Equatoriale pour la phase finale de la CAN 2015.
Plus qu’une promesse, il s’agit d’une réponse à une doléance d’un journaliste exprimée à la cérémonie de remise de chèque d’une valeur de 200 millions de F CFA à la Fédération burkinabè de football (FBF) comme cela peut être vérifié sur le site web du groupe EBOMAF (www.ebomaf.com).
L’Association des Journalistes du Burkina (AJB) rappelle, à toutes fins utiles, qu’il ne sied pas qu’un journaliste quémande une prise en charge ou toute autre chose pouvant l’aliéner dans son travail.
En effet, la prérogative de solliciter des prises en charge pour la couverture d’événements comme la CAN appartient à l’organe de presse et à la personne dûment mandatée à cet effet comme le responsable du service commercial. L’organe de presse fait, à l’occasion, appelle à des sponsors ou des mécènes. Ce genre de partenariat est bâti sur une convention qui spécifie clairement les termes du contrat, les attentes, les droits et les devoirs des parties contractantes.
En dehors d’un tel cadre à même de permettre de protéger la ligne éditoriale du média et l’indépendance du journaliste, une sollicitation directe du journaliste le met dans une situation délicate vis-à-vis de l’éthique et de la déontologie.
En tout état de cause, l’article 10 de la Charte des journalistes du Burkina le stipule clairement : « Le journaliste s’interdit toute forme de rémunération illicite directe ou indirecte, tout avantage proposé en vue d’orienter le traitement de l’information ».
Même supposé dénué d’arrière-pensées, un tel geste ne saurait être conciliable avec l’éthique et la déontologie du métier de journaliste.
Aussi, l’AJB interpelle les journalistes et les responsables de presse à prendre leur responsabilité face à ce déni de l’éthique et de la déontologie.
Pour le bureau de l’AJB
Le président
Guézouma SANOGO
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