Eglise de Dassagho : un mur détruit, un prêtre frappé par les riverains de la localité !
La population du quartier Dassasgho de Ouagadougou s’insurge contre la gestion du Curé de leur paroisse, François de salle Naré. Elle estime qu’elle est autochtone, donc, aucune décision ne peut se prendre sans son avis. Ce mercredi 08 septembre 2016, les riverains ont fait tomber pour la deuxième fois le mur érigé pour fermer la porte de passage du côté Est de l’église. Mur qui devait éviter les vols, entre autres.
Qu’est ce qui se passe exactement entre les riverains de Dassasgho et les prêtes de l’église ? Cela fait environ deux ans que François de Salle Naré a été nommé Curé à la paroisse de Dassasgho, qui a quatre entrées principales. Le curé entreprend ensuite de construire une habitation pour les religieuses avec des bureaux. Le chantier est entamé, mais des vols de matériels se répètent. Le curé recommande alors de fermer la porte Est, afin que le gardien des lieux puisse avoir l’œil sur les autres entrées. Cela permettrait, outre les vols, d’éviter les vols, les animaux qui détruisent les arbres de l’église, mais aussi, pour que les engins à deux roues ne traversent l’église comme un marché.
Aussitôt, un mur est érigé pour fermer cette porte-là. Insatisfaits de cela, les riverains ont fait tomber le mur.
Pour eux, particulièrement le chef de Dassasgho, l’accès à l’église est devenu difficile pour les vieilles personnes, qui sont obligées de faire le grand tour pour y accéder. L’église, ayant compris ses fidèles, décide d’ouvrir la porte du nord, non loin de celle qui a été fermée, afin que ces veilles personnes puissent facilement y accéder. Le Curé fait ensuite reconstruire le mur détruit. Les riverains de la localité ne sont cependant toujours pas satisfaits de cette décision.
Selon eux, il y a des agressions au niveau de la porte Nord, car le coin n’est pas sécurisé. C’est ainsi qu’ils ont à nouveau fait tomber le mur.
Un mur à problème
Des étudiants qui viennent régulièrement dans cette église ont été témoins de la scène. Ils racontent que ce n’était pas du tout agréable. « Vers 11h, le maçon a commencé à déposer du sable et des briques. Les jeunes du quartier sont venus lui faire comprendre qu’ils ne veulent pas de la construction du mur. Le maçon les a fait savoir qu’il a reçu un ordre qu’il ne fait qu’exécuter. Ils l’ont prévenu que dès qu’il aura fini de construire, ils vont faire tomber le mur.
Le chef de Dassasgho, à son tour, est sorti avec d’anciennes photos pour signifier qu’il a travaillé dans plusieurs ministères et des années à Saint Camille, mais comme on le défiait, il laisse tout à Dieu. Le maçon a appelé le curé pour lui expliquer les faits, et celui-ci lui a demandé d’arrêter la construction.
Un rastaman est venu avec une équipe et ils ont tout cassé. Les prêtes se sont approchés pour constater les faits, un des leurs a voulu prendre des photos et les jeunes l’ont agressé. Ils ont déchiré ses tenues, retiré son portable et l’ont frappé, tout en proférant des injures », explique Ouédraogo Mariam et Soulama Fatimata, toutes étudiantes en droit.
Toujours selon les témoins, les riverains ont laissé entendre qu’ils sont les autochtones de Dassasgho, donc la terre leur appartient, et c’est un prêtre italien qui a construit cette église pour eux. Ils ne vont donc pas permettre que ce nouveau curé vienne changer les règles de cette église, parce qu’il est venu trouver ces portes, et ses prédécesseurs y ont passé sans rien changer. Pour eux, François de Salle Naré n’a pas une bonne réputation, il gère mal et laisse toujours une mauvaise image là où il passe.
Interrogé, le prêtre qui a été victime des coups des jeunes gens a catégoriquement refusé de s’exprimer et de donner le numéro du curé de l’église. Nous n’avons donc pas pu rentrer en contact avec celui-ci pour avoir sa version des faits…
Emilienne Kaboré
Zoodomail
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