Etalons : 2013, l’année de notre année
Avant déjà le coup d’envoi de ce dernier quart de final de la CAN 2013, il y avait déjà la bagarre autour de la qualification d’un joueur togolais : le défenseur Akakpo : Explications de la Fédération burkinabé de football : » Après avoir été informé hier au cours de la réunion technique que le joueur des Eperviers tombait sous le coup d’une suspension pour avoir totalisé deux cartons jaunes au cours des matches de poules, les dirigeants togolais avaient obtempéré à la décision . Les responsables de la CAF décident à présent d’ignorer la mesure et de réhabiliter le joueur.
L’annulation de la décision (prise à la suite d’un recours en appel du Togo) a été notifiée la nuit dernière(ndlr : le 2 février) aux membres de la délégation burkinabé par le coordinateur de la CAF à Nelspruit, Anthony BAFFOE et son adjoint Ismaël Walid. Les deux hommes qui se sont déplacés à l’hôtel des joueurs, ont informé oralement et sans aucune preuve écrite que le jury disciplinaire de la CAF était revenu sur sa décision de suspension, expliquant que le deuxième carton jaune écopé par le joueur togolais contre la Tunisie, était abusif et que l’arbitre s’était tout simplement trompé de fautif. Et qu’au lieu d’attribuer le carton jaune à Nibombé DARE (dossard N2) il s’était plutôt acharné sur AKAPKPO, provoquant une injustice ».
Le Burkina menace alors de poser réserve si toutefois le joueur est aligné.
Effectivement il est aligné. Le Burkina pose donc sa réserve. En attendant le verdict sur le papier, les Etalons se livrent sur la pelouse de Mbombela stadium. Je jette un coup d’œil sur la feuille de match. Je constate que le capitaine Dagano est de retour. Yssouf Ouattara est titularisé pour la première
fois. On attend de voir. On ne joue que 4 mn et la longue balle de Charles, de la gauche vers la droite, trouve le pied droit de Mohamed Koffi qui présente ses respects au portier togolais. Et alors que je voulais échanger avec une consœur que ma vision s’obscurcit. Motif : je venais de voir rouge car je voyais l’attaquant togolais, Vincent Bossou, se jouer de notre défense. Il se retrouve nez à nez avec le portier burkinabé, Daouda Diakité, mais il casse son tir qui retombe froidement dans les bras du gardien du temple burkinabé.
Après cette frayeur, les Etalons maîtrisent le jeu. Ils organisent, mais manque de piquant en attaque. Du coup, on se remet à regretter encore une fois la blessure d’Alain Traoré. Que faire ? L’arbitre sénégalais, Badara Diatta, distribue ses cartons jaunes : 3 pour le Togo, 2 pour le Burkina.
Ce n’est pas le score. Les Etalons sont maîtres du jeu. Dagano a la balle de but à la 29e mn. Hélas, le capitaine burkinabé, à l’orée de la surface rouge togolaise ne pourra maitriser son ballon. Les Eperviers sont acculés. Bakary Koné, Paul Koulibaly et Mohamed Koffi tiennent bien le poison togolais,
Adebayor. C’est la pause. Le Burkina mène par 57% contre 43% pour le Togo. C’est le score de la possession du ballon.
De retour des vestiaires, le cœur des Burkinabé faillit s’arrêter. Tenez : A la 47e mn, Adebayor dévie une balle de la tête dans le camp burkinabé. Le portier Diakité est battu. La boule ronde et chaude file vers les buts burkinabé. Le stade de Mbmobela s’attendait à un but, mais, Madi Panendetiguiri, comme un guerrier, enlève cette boule sur la ligne. Ouf ! Les Etalons sont saufs ! 50emn : le brave Koffi se tord de douleur dans sa surface. Faut pas !
Surtout pas ! Cet élément est un pion très essentiel. Heureusement il reviendra sur la pelouse. Le chaux public de Mbombela Stadium de Nelspruit s’essaie formidablement à la « hola ». Ce qui rythme encore le match. Yssouf Ouattara, n’est pas dans le coup. C’est à juste titre qu’il cède sa place à Préjuce Nacoulma qui se lançait pour son tout premier match dans cette CAN. Et lorsqu’à
la 77e mn Adebayor gagnait son duel face au formidable Paul Koulibaly, le Togo s’apprêtait à savourer son but. Diakité sort et le shoot d’Adebayor ricoche sur le portier burkinabé.
Un match tactique. Un match dur. Les 3 mn d’arrêt de jeu ne changeront pas le score. C’est la fin du match. C’est le début des prolongations, la deuxième de cette CAN. Je me rappelle que tout est possible dans cette CAN. Et très vite je revois dans mon esprit l’élimination du présumé favori de cette CAN : Les Eléphants de Côte d’Ivoire, boutés hors par le Nigéria, juste avant cette explication Burkina-Togo. Le stade de Rustenburg venait de vivre un tonnerre à la 78e. A cet instant-là, Sunday Mba, des 40 m fonce et bat Copa Barry : 2-1 pour le Nigéria. Sunday venait de respecter son jour (il s’appelle Dimanche et jouait un dimanche), Plus jamais les Eléphants ne reviendront sur ce score : La CAN vient de perdre son leader, son favori. Alors, la porte est ouverte à tout. Eh oui ! Tout peut arriver dans cette CAN.
Je quitte cette cassette et je me concentre à nouveau sur ce qui m’intéresse, sur ce qui me stress : Le match Eperviers-Etalons. Wilfried Sanou pommé, cède sa place à Abdul Razack Traoré. La fatigue est là. Jonathan Pitroipa est rudoyé de toute part. Mais en vrai combattant il résiste pendant que Charles et Djakaridia assurent au milieu. Le temps passe, le suspense subsiste. 105e mn. La dernière
seconde de la première partie des prolongations. Enième corner pour les Etalons.
Tout le monde monte, sauf Paul et Madi. Bako est à la pointe. Charles s’en charge. Il lève le ballon, mais malgré sa petite taille et son frêle physique, Pit saute plus haut que tout et catapulte le ballon dans les filets de l’infortuné Agassa Kossi. Burkina 1 Togo 0 :Pit inscrivait ainsi son deuxième
but dans cette CAN.
Le Burkina est aux anges. Les anges chantent pour les Burkinabé. Les Etalons serrent. Paul Put veut conserver son acquis. Il sort l’artiste, Jonathan Pitroipa alias Pit, à la 108em pour lancer Florent Rouamba. Il doit aider Djakaridia et Charles à contenir le milieu. Les cœurs battent. Des deux côtés.
Il reste 9 mn de jeu. Une balle haute comme Adebayor. Ce dernier en duel avec Diakité commet la faute. Il est en jaune et le carton jaune lui est brandi. Le Burkina tient sa qualification. Oui, il est 7 mn de l’exploit. Le Général Bako se fait respecter comme un roi par Adebayor. 6 mn. Le Burkina va-t-il jouer sa deuxième demi-finale de son histoire ? Pronostic interdit. Le Togo jette son dernier Epervier. Moustapha Salifou prend donc la place de Komlan Amewou. Les duels en défense sont l’affaire de Bakary Koné. Le sang-froid de Mohamed Koffi et de Paul Koulibaly frisent le respect total. Plus que trois minutes à jouer et je repose la même question : Le Burkina va-t-il jouer sa deuxième finale après celle de 1998 ?
J’attendais l’exécution de ce corner de la 118e mn pour trouver réponse. Il ne va rien donner. La contre-attaque est vite faite et Diakité comme un aigle tue les ambitions togolaises. Le Burkina va jouer sa deuxième demi-finale. Je ne peux rien confirmer même si on joue les 3 mn d’arrêt de jeu. L’arbitre de la finale de la CAN 2012 qui se trouve être celui de ce match Burkina-Togo ne dit. Il a raison. Il reste 1 mn et tout peut arriver. De part et d’autre. Mon cœur bat. Ma tension monte. Ma joie est en instance. L’histoire est en train d’être écrite. Le Togo souffre. Le Burkina souffle. C’est fini. Le verdict de l’arbitre sénégalais est imparable. Trois coups stridents pour marquer la fin d’un match.
Le début d’une épopée. J’ai enfin ma réponse : Le Burkina joue sa deuxième demi-finale.
Les Etalons, en ce jour d’anniversaire du Président du Faso, viennent de lui offrir son plus beau cadeau. En effet, une banderole surgit où on peut lire : »Joyeux anniversaire Prési" ! ». Le responsable matériel des Etalons est au milieu du groupe et dirige la prière d’action de grâce. Le Pasteur d’un soir . Une Extraordinaire ! Les vaillants supporters burkinabé refusent de quitter le stade. L’animation est au top. En face, des supporters togolais consternés qui ne peuvent pas se mettre debout. Le Ghana est la prochaine cible des Etalons ! En attendant, la fête est grande ici. Elle ne fait que commencer. Je me souviens : la réserve du début du match n’a plus son sens d’être. Le Burkina a vaincu sur tous les plans. Surement que le meilleur est encore devant. Pour peu, 2013 pourrait être l’année tant attendu pour le peuple burkinabè. Bravo à Paul Put et ses commandos !
Alexandre Le Grand à Nelspruit.
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