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Insurrection populaire au Burkina : La garde rapprochée de Compaoré épinglée


garde

Selon l'AIB, Amnesty International a accusé jeudi,  le  régiment de sécurité présidentielle dont est issu l’actuel Premier ministre, d’avoir fait usage « d’une force excessive et parfois meurtrière », lors de l’insurrection populaire qui a emporté le régime du président Blaise Compaoré en octobre 2014.

«Les éléments en présence semblent indiquer que les forces militaires n’ont donné que peu ou pas d’avertissement  avant d’ouvrir le feu sur les manifestants. Certains d’entre eux avaient les mains en l’air et beaucoup ont reçu des balles dans le dos, alors qu’ils tentaient de fuir», a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest, cité par le rapport.

Selon ce dernier, « Ouvrir le feu sans sommation sur des manifestations pacifiques qui de toute évidence ne menaçaient  personne constitue une utilisation scandaleuse et inacceptable d’une force excessive, laquelle a fait de nombreux morts et des centaines de blessés».

Amnesty International s’est également inquiété du «non-respect des normes internationales et du règlement de la prison», dans la nuit du jeudi 30 octobre 2014, lorsque que le Régiment de sécurité pénitencière et des éléments de la gendarmerie ont  « tué  par balles trois détenus de la prison centrale de Ouagadougou», lors d’une tentative d’évasion.

Au tota,l l’ONG a dénombré «au moins 10 personnes tuées par balles dans la ville de Ouagadougou et un journaliste roué de coups par des soldats».

D’après le rapport, «des éléments crédibles prouvent que des soldats, pour la plupart membres du RSP ont, le 30 octobre et le 2 novembre 2014, utilisé une force excessive pour arrêter les manifestants dans les rues menant à la résidence du président Blaise Compaoré et à celle de son petit frère François Compaoré».

«En plus de tirs à balles réelles, les auteurs de ces violences ont utilisé des bâtons et des cordelettes pour tabasser et fouetter des manifestants et des passants, y compris des enfants», note le rapport.

Les éléments de preuve récoltés par Amnesty International «indiquent clairement que les tireurs n’ont pas agi en état de légitime défense».

Intitulé « Qu’est-ce qu’ils avaient dans la tête pour tirer sur les gens ? La répression de manifestations contre le gouvernement au Burkina Faso », le rapport exige du gouvernement, la création d’une commission chargée d’enquêter «de manière exhaustive et impartiale sur les faits et les violations perpétrées».

« Pour pouvoir  tourner la page dans l’histoire du Burkina Faso, il faut que les autorités de transition veillent à ce que ces graves allégations de violations des droits humains fassent l’objet d’enquêtes  indépendantes et impartiales. Toutes les personnes suspectées d’avoir tué ou blessé des manifestants doivent rendre des comptes », a déclaré Gaëtan Mootoo  dans le rapport.

Le président Blaise Compaoré,  a été renversé par l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014,  alors qu’il voulait modifier la Constitution pour se représenter au-delà de 2015.

Le pouvoir de transition est dirigé depuis mi-novembre, par le président  Michel Kafando, diplomate à la retraite et le Premier ministre Yacouba Issac Zida, commandant en second du RSP lors de l’insurrection.

WIS

 

AIB



15/01/2015
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