Sanou Charles élu nouveau maire de Kouka qui devait être installé, doit se résoudre à prendre son mal en patience. Natif de Salé, un village devenu presqu’un quartier de Kouka, une partie des populations de Kouka, visiblement « montée » par des personnes tapies dans l’ombre, se sont opposées à son installation. Alors que visiblement, tout était prêt pour qu’il occupe, à la suite de son cousin sortant Sanou Boureima, le fauteuil de maire de Kouka.
En effet, selon des informations concordantes, dès le matin de ce 24 janvier 2013, des jeunes avaient occupé les locaux de la mairie afin d’empêcher les conseillers municipaux des seize autres villages d’y prendre place. Le préfet du département, qui devait officier le cérémonial d’accueil et d’installation du maire, s’est retranché à la brigade de gendarmerie avec le commandant des lieux. Quant aux conseillers, sur instructions et conseils du commandant de brigade, ils se seraient repliés à Houna pour éviter tout affrontement.
Les manifestants avaient un document à remettre au préfet. Accompagné du commandant de la brigade de gendarmerie, du directeur provincial de la police, le préfet va recevoir leur missive. Et ceci, après qu’ils se soient adonnés à des actes de vandalisme visant des personnes bien ciblées telles que Rasmané
Ouédraogo élu 1er adjoint du maire, dont la femme aurait été brûlée ; Madame Yobi chez qui on aurait tout cassé alors qu’elle s’est toujours opposée à des actes de violence ; Baba Ouédraogo, 2e adjoint dont la pharmacie aurait été vandalisée et une moto incendiée et Kassoada dont le véhicule aurait été incendié. En effet, le vote avait désigné Sanou Charles par 26 voix sur 37 contre Ourobè qui a eu 11 voix.
Les raisons de ces affrontements, selon nos sources, sont que les populations de Kouka ville ne voudraient pas d’un maire venu d’un autre village. Autrement, le maire de la commune de Kouka doit être de Kouka ; sinon pas de maire ! Malheureusement, cette mauvaise compréhension de la décentralisation et de la communalisation intégrale, serait entretenue par des personnes et non des moindres de Kouka ville. A Kouka, le CDP compte 30 conseillers, 6 pour l’ADF/RDA et 1 pour l’AND. Hier, suite à une descente dans la nuit dans la cour d’un allogène, la communauté mossi a manifesté son mécontentement à travers une marche de protestation. Au moment où nous bouclions, une quinzaine de personnes rassemblées autour du Haut-commissaire étaient en réunion de crise.
Séri Aymard BOGNINI
L’Express du Faso