SAKISIDA

Le Conseil supérieur de la Communication condamne la tentative de lynchage d’un caméraman de la télévision nationale

Le Collège des conseillers du Conseil supérieur de la communication a pris connaissance, lors de sa 101ème session le 8 mai 2013, de la tentative d’agression et de lynchage dont a été victime un caméraman de la télévision nationale, de la part de manifestants le 05 mai dernier sur la voie publique.

 

 

En effet, suite à un accident de la circulation fort regrettable ayant entrainé mort de personne, des manifestants s’en sont pris non seulement aux sapeurs-pompiers mais également à un caméraman de la télévision nationale présent sur les lieux pour faire son travail de collecte de l’information.

Cette agression qui intervient deux jours seulement après la commémoration de la journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème « parler sans crainte : assurer la liberté d’expression dans tous les médias », vient rappeler que la sécurité des journalistes, femmes et hommes de médias est la première des conditions pour les populations d’avoir accès à une information crédible, honnête et plurielle. En effet, le droit à l’information est reconnu par l’article 1er du Code de l’Information de la Loi N° 56/93/ADP du 30 décembre 1993 en ces termes « le droit à l’information fait partie des droits fondamentaux du citoyen burkinabè ».

Les citoyens peuvent-ils jouir de ce droit si les professionnels chargés de la collecte et du traitement de l’information sont agressés par des manifestants et pris à partie sur les lieux mêmes des événements qu’ils doivent « couvrir » et relater dans leurs organes ? En outre, l’article 8 de la Constitution indique que « les libertés d’opinion, de presse et le droit à l’information sont garantis ». Cela signifie que toute personne a le droit d’être tenue au courant des différents événements et faits de société ; que les citoyens ont droit à une information pertinente, complète, et exacte.

Les professionnels des médias – journalistes, preneurs de son, cameramen, photographes – ne peuvent fournir ces informations à leurs publics s’il leur est interdit d’avoir accès aux lieux mêmes où se produisent les événements qu’ils doivent relater.

Outre l’article 2 de la Constitution de notre pays qui indique que « la protection de la vie, la sûreté et l’intégrité physique sont garantis » pour tous les burkinabè, l’article 108 du Code de l’Information insiste sur la sécurité des journalistes et hommes de médias en ces termes : « les offenses par actes, propos ou menaces contre un journaliste professionnel pendant ou à l’occasion de l’exercice de sa profession, seront punis conformément aux textes en vigueur ». Cela implique pour les acteurs des médias que personne n’a le droit de s’en prendre à eux dans l’exercice de leur profession.

La sécurité des journalistes est la condition première, préalable à l’exercice de la profession et donc à la jouissance de la liberté de la presse c’est-à-dire le droit pour le professionnel de s’exprimer et de diffuser ses opinions par les moyens de son choix et sous toutes les formes.

Au regard de toutes ces dispositions rappelées ci-dessus, le CSC condamne ces actes qui, de fait, sont des obstacles à la liberté de presse dans notre pays. Il appelle les populations à faire preuve de retenue et de citoyenneté afin que les médias puissent travailler dans la sérénité et la sécurité et assurer une information transparente, libre et complète sur les faits de notre pays.

Ouagadougou le 12 mai 2013



14/05/2013
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