Le directeur de la CIA, David Petraeus, démissionne pour adultère
Le directeur de la CIA David Petraeus a annoncé vendredi sa démission de la puissante agence de renseignement américaine en raison d'une aventure extraconjugale, mettant fin à une brillante carrière et faisant pâlir l'étoile du héros de la guerre en Irak. "Hier après-midi, je me suis rendu à la Maison Blanche et j'ai demandé au président d'accepter ma démission de directeur de la CIA pour raisons personnelles", a annoncé l'ancien général dans un message aux employés de l'agence. Barack Obama l'a acceptée lors d'un échange téléphonique vendredi après-midi, a affirmé un responsable de la Maison Blanche, selon qui l'initiative de cette démission revient à David Petraeus. "Après plus de 37 ans de mariage, j'ai fait preuve d'un énorme manque de jugement en m'engageant dans une relation extraconjugale. Un tel comportement est inacceptable à la fois comme mari et comme dirigeant d'une organisation comme la nôtre", explique dans son message aux employés M. Petraeus. A tout juste 60 ans, le général qui avait démissionné de l'armée pour prendre les rênes de l'agence, aura finalement passé à peine plus d'un an à sa tête. Sa démission intervient alors qu'il devait être entendu la semaine prochaine par la commission du renseignement du Sénat et de la Chambre des représentants consacrée à l'attaque du consulat américain de Benghazi (Libye) le 11 septembre, et notamment à ce que savait la CIA et son échec à sécuriser le poste diplomatique malgré une présence importante sur place. Le président Barack Obama a salué dans un communiqué les états de service de David Petraeus qui "a servi les Etats-Unis depuis des décennies de façon extraordinaire" et "rendu le pays plus sûr et plus fort". M. Obama a également dit sa confiance dans le numéro deux de la centrale du renseignement, Michael Morell, pour assurer l'intérim. Rompu au jeu politique de Washington L'une des personnes susceptibles de le remplacer est l'actuel conseiller de Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, "un homme d'expérience qui jouit de la confiance du président" et dont le nom avait déjà été évoqué par le passé pour ce poste, a affirmé dans un entretien à l'AFP Bruce Riedel, ancien de la CIA, désormais analyste à la Brookings Institution. Pour James Clapper, le directeur national du renseignement (DNI), "la décision de David de démissionner représente la perte de l'un des fonctionnaires les plus respectés du pays". Le DNI chapeaute les 16 agences de renseignement du pays, dont la CIA. David Petraeus était arrivé à Langley auréolé de sa stature de héros de la guerre en Irak et de commandant de la coalition internationale en Afghanistan. Rompu au jeu politique de Washington, il était populaire et médiatique. Sa nomination avait été perçue comme la conséquence naturelle du rapprochement ces dernières années des missions traditionnellement dévolues aux forces spéciales avec les missions clandestines assignées à la CIA. De nombreux observateurs lui prêtant une ambition politique --ce qu'il démentait--, sa nomination à la tête de la CIA était aussi pour la Maison Blanche une façon de le contraindre au silence. S'il n'a passé qu'un an à sa tête, Petraeus aura "commencé à faire vivre l'agence dans un monde post 11-Septembre" en continuant sa mission antiterroriste mais en revenant à ses missions traditionnelles, selon M. Riedel. Sa démission constitue une épine dans le pied d'un président tout juste réélu qui doit déjà remplacer plusieurs membres influents de son cabinet comme la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et le chef du Pentagone Leon Panetta, donnés partant. |
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