SAKISIDA

Le Doyen du Corps Diplomatique au Président du Faso: "Nous sommes très sensibles aux efforts que Vous déployez, de manière inlassable, pour l’avènement d’une Afrique et d’un monde de paix..."

Présentation des vœux du Corps Diplomatique
pour la nouvelle année 2013
à S.E.M. Blaise COMPAORE, Président du Faso
par S.E. Mgr Vito RALLO, Nonce Apostolique,
Doyen du Corps Diplomatique,
Ouagadougou, le 08 janvier 2013

- Excellence Monsieur le Président du Faso, Président du Conseil des Ministres et Chef de l’État,
- Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
- Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
- Excellence Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,
- Excellence Monsieur le Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Présidents d’Institutions,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
- Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Consulaires,
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales et Interafricaines,
- Messieurs les Directeurs Généraux du Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Régionale,
- Mesdames et Messieurs les Consuls Honoraires,
- Honorables Invités,
- Mesdames,
- Messieurs.


C’est un grand honneur pour moi de prendre la parole, au nom de Leurs  Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques  et Consulaires ici présents, pour formuler à Vous-même, Monsieur le  Président, au Gouvernement, au Peuple burkinabè, à votre Épouse ainsi  qu’à toute votre famille et à vos proches collaborateurs, nos vœux les  plus chaleureux d’une bonne et heureuse année 2013 marquée par la paix,  la croissance, la prospérité et le bien-être pour toutes et tous les  Burkinabè.
Avant tout autre propos, permettez-moi d’exprimer à Votre Excellence, à  l’ensemble du Gouvernement et à tout le Peuple burkinabè toute notre  gratitude pour l’hospitalité chaleureuse et la sollicitude constante  dont nous sommes l’objet, et pour la diligente et cordiale  collaboration, qui nous permettent d’exercer en toute sérénité notre  mission diplomatique au Pays des Hommes intègres.


Excellence Monsieur le Président,
L’année écoulée a été marquée par la crise financière mondiale et la  persistance d’un certain nombre de tensions et de conflits qui affectent plusieurs régions de notre planète et dont les conséquences se  répercutent sur les équilibres sociopolitiques et géostratégiques du  monde entier. Autant de situations difficiles qui pourraient assombrir  l’horizon du futur où se projette le meilleur de nos rêves et ambitions.
Toutefois, à côté de ce tableau par bien des aspects sombre, on peut  dire que l’espoir reste permis au regard de cette volonté de convergence de vues et de synergie d’action qui reste la marque essentielle des  relations internationales et en demeure le cœur.
Dans ce cens, le Saint-Père Benoit XVI nous rappelle que « que l’homme,  la personne, dans son intégrité, est le premier capital à sauvegarder et à valoriser: «En effet, c’est l’homme qui est l’auteur, le centre et la fin de toute la vie économico-sociale »  ("Caritas in veritate" n.25). « La dignité de la personne et les exigences de la justice demandent,  aujourd’hui surtout, que les choix économiques ne fassent pas augmenter  de façon excessive et moralement inacceptable les écarts de richesse et  que l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au  travail ou son maintien, pour tous »  ("Caritas in veritate" n.32).
À ce propos, je voudrais signaler, comme moment fort de cette volonté de dialogue, de concertation et de recherche commune de solutions aux  problèmes entre les Nations, le Sommet de Rio+20 (Conférence mondiale  des Nations Unies sur le développement durable, tenue du 20 au 22 juin  2012 à Rio de Janeiro), où les Nations se sont réunies en effet, comme  une seule famille, pour réfléchir sur la problématique du développement  durable face au défi de la question des ressources et de l’énergie. Ce  sommet a ainsi été pour toute la planète un moment d’échange et de  recherche concertée de solutions qui promeuvent le développement, dans  un devoir de solidarité synchronique entre tous les peuples, et qui  sauvegardent l’environnement, dans une exigence de responsabilité  diachronique vis-à-vis des générations futures.


Excellence Monsieur le Président,
Dans ce concert des Nations, je voudrais saluer avec déférence l’apport  du Burkina Faso dont l’action et les efforts diplomatiques, sous votre  haute et clairvoyante responsabilité, s’inscrivent dans cette volonté de promouvoir la concertation et le dialogue dans la recherche de  solutions adéquates aux défis que traversent le monde et la sous-région.
Une illustration de cet apport est votre engagement et celui de vos  collaborateurs dans les différentes médiations qui ont porté des fruits  très appréciés aussi bien dans la sous-région que par la Communauté  internationale, sans oublier la présence de contingents burkinabè dans  des opérations de maintien de la paix.
J’évoquerai bien volontiers aussi la situation du Mali revenu à la  légalité institutionnelle, même s'il y a encore des efforts à faire, et  qui retrouvera son intégrité territoriale, nous en sommes confiants,  grâce à vos bons offices, conduits dans la patience et la persévérance,  et en appui de la CEDEAO, de l'Union Africaine et de la Communauté  internationale.
Dans le même sens, l’un des fruits marquants de cette action, dans la  recherche d’un apaisement et d’une solution négociée et pacifique aux  crises, a été aussi vos démarches efficaces en faveur de la sauvegarde  et libération des otages, démarches dans lesquelles Vous et vos  collaborateurs avez souvent joué un rôle de premier plan.
Je voudrais saisir ici l’occasion pour Vous traduire encore toute la  reconnaissance émue de chacun de ces Pays dont un membre a été libéré  pour la joie de toute une Nation et de tout un peuple.
Excellence Monsieur le Président,
Nous sommes très sensibles aux efforts que Vous déployez, de manière  inlassable, pour l’avènement d’une Afrique et d’un monde de paix, selon  cette sagesse du proverbe burkinabè bien connu : « Quand la case du  voisin brûle, il faut lui porter énergiquement secours ». En effet, les  menaces qui pèsent sur le Mali peuvent embraser toute la sous-région  avec des conséquences inimaginables pour la paix et le développement de  l’Afrique ainsi que des autres Nations voisines.
À ce propos, je voudrais citer les paroles pleines de sagesse du Pape  Pie XII, prononcées le 24 août 1939 : « Rien n’est perdu avec la paix.  Tout peut l’être avec la guerre ».
La paix est le premier maillon de tout développement véritable. C’est  pourquoi donc, attentifs aux médiations que vous conduisez par la voie  du dialogue − une voie difficile qui demande beaucoup d’engagement, de  patience et du temps − pour préserver, ramener ou consolider ce bien  précieux dans la sous-région, nos Pays respectifs et nous-mêmes ne  pouvons que nous féliciter et Vous  donner l’entière assurance de notre  appui.
Le Burkina Faso, à travers sa Diplomatie, reconnue comme discrète mais  audacieuse, apporte ainsi à la Communauté internationale, non seulement  sa vision du monde mais aussi son savoir-faire montrant par là que,  malgré la modicité de ses ressources, grâce au don de soi et à  l’intelligence de ses hommes, on peut toujours apporter au concert des  Nations un avis ou une solution efficace. Ainsi, l’élection d’un  Burkinabè à la présidence de la Commission de la CEDEAO n’est pas  seulement la juste récompense de tant d’efforts, mais la reconnaissance  et la valorisation d’une expertise qui peut inspirer toute la  sous-région. Il en est de même à l’échelle africaine ou mondiale, pour  la nomination récente du directeur de cabinet de la Présidente de la  commission de l’UA , Mme ZUMA, ou pour l’élection d’un Burkinabè comme  Secrétaire Exécutif de l'"Organisation du Traité d'Interdiction complète des Essais nucléaires".


Excellence Monsieur le Président,
Même si les récents développements de la situation au Mali nous laissent encore espérer que le pire puisse être évité, il ne se fait aucun doute que le chemin à parcourir, pour une restauration définitive de la paix, reste parsemé de défis et s’inscrit d’ores et déjà dans la durée. Ce  chemin sera donc encore long et difficile.
À cela s’ajoute l’afflux de réfugiés, dans la partie nord du Burkina,  qui aggrave notamment la situation d'insécurité alimentaire des  populations locales. En saluant cette générosité avec laquelle Vous avez manifesté  votre solidarité vis-à-vis de ces hommes, femmes et enfants  qui ont dû quitter leur patrie, nous poursuivrons, à travers le Haut  Commissariat pour les Réfugies, tous les Etats et autres Institutions,  les ONG et Associations nationales et internationales, notre appui  solidaire pour développer à vos côtés des solutions d’urgence efficaces.
Aussi, nous implorons Dieu pour que cette crise se résorbe  définitivement et rapidement, afin que la sous-région renoue avec la  croissance et le développement de ces dernières années.


Excellence Monsieur le Président,
Nous avons suivi avec grand intérêt le développement de la vie nationale du Burkina Faso qui, malgré les nombreux défis, avance vers le progrès, le droit et la justice sociale, avec l’engagement de votre Gouvernement et sous la direction de Votre Personne.
Il me plaît de noter ainsi avec admiration le défi relevé par la  Commission Électorale Nationale Indépendante qui a organisé avec succès  les premières élections couplées au Burkina. Le résultat de ces  élections place ainsi le Burkina sur le chemin exaltant de  l’approfondissement de la démocratie avec le souci de toujours raffermir la confiance des électeurs et de la classe politique, gage de  transparence indispensable dans tout processus électoral. Au même titre  que ce qui s’est passé au Sénégal ou au Ghana, il y a peu, ce  rendez-vous électoral consacre une belle étape de la vie politique du  Burkina Faso et inscrit, d’ores et déjà dans une dynamique positive, les échéances ultérieures.


Excellence, Monsieur le Président,
Le développement du Burkina reste aussi la préoccupation constante et  centrale de toute votre action menée avec ce courage, cette  détermination et cette clairvoyance que nous reconnaissons à l’ensemble  des acteurs burkinabè.
Ainsi, votre volonté de lutter contre la pauvreté, dans une accélération de la croissance, Vous a conduit à élaborer un cadre stratégique, la  SCADD (Stratégie de croissance accélérée et de développement durable),  pour le développement du Faso dans les prochaines années. Nous saluons  votre détermination et celle de votre Gouvernement à mettre en œuvre cet instrument qui a stimulé la confiance des bâilleurs de fonds et celle  des partenaires techniques et financiers et Vous assurons qu’il  bénéficiera aussi de l’appui de nos Pays respectifs afin que la  mobilisation des ressources ne fasse pas défaut.
Par ailleurs, malgré le déficit alimentaire de l’année écoulée, les Burkinabè ont fait courageusement face à cette situation, dans un élan d’abnégation et de solidarité que nous saluons et nous continuerons d’accompagner votre Gouvernement et le peuple burkinabè pour éloigner le spectre de la famine et de l’insécurité alimentaire et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Nous savons aussi, à ce sujet, que les réponses à apporter dépassent le seul cadre du secours humanitaire d’urgence, pour s’inscrire dans une stratégie de long terme mettant en œuvre une multitude de leviers : développement d’une agro-industrie, règlement des questions foncières, prise en compte des aspects nutritionnels, question de la répartition géographique, mise en œuvre de politiques de santé et d’éducation intégrant ces questions, place de la femme, accès à l’énergie pour tous, réseaux de communication, etc.


Excellence Monsieur le Président,
La paix, la sécurité et la stabilité sont les facteurs primordiaux du développement de toute Nation.
Dans ce sens, nous notons avec grand intérêt ce souci de promouvoir le  dialogue autour des consultations et des forums qui constituent de  véritables tribunes d’échanges entre les différents acteurs de la  société burkinabè. Nous souhaitons que ces concertations portent  beaucoup de fruits pour consolider la paix et la justice pour un  développement durable et pour un Burkina émergent où règnent la « Citoyenneté, le dialogue et la paix, socle d’une Nation solidaire et  prospère ». Au centre de laquelle il y a l'homme et la femme avec leur  dignité et la recherche du bien commun et où « Œuvrer en vue du bien  commun - rappelle encore le Pape Benoît XVI - signifie d’une part,  prendre soin et, d’autre part, se servir de l’ensemble des institutions  qui structurent juridiquement, civilement, et culturellement la vie  sociale qui prend ainsi la forme de la polis, de la cité » ("Caritas in  veritate", N.7).


Excellence, Monsieur le Président,
Dans un tel contexte d’ensemble marqué par de nombreux défis mais aussi  par autant de raisons d’espérer, au moment où nous amorçons cette année  nouvelle avec toujours plus d’optimisme, de volonté et d’engagement,  mais conscients aussi des difficultés à surmonter, je voudrais, au nom  du Corps Diplomatique et Consulaire accrédité dans votre beau et  accueillant Pays, et en mon nom personnel, Vous exprimer tous nos vœux  de santé et de réussite pour Vous-même et votre famille, ainsi que pour  toutes et tous les Burkinabè et votre Gouvernement.
Nous Vous souhaitons la même abnégation et la même sagesse afin de  poursuivre votre mission qui n’est certes pas aisée mais qui reste à la  portée de l’homme engagé que Vous êtes et qui croit au dialogue, à la  paix et à la justice.
Qu’en cette année nouvelle, la croissance du Burkina Faso garde sa  courbe ascendante et que le Pays s’enracine toujours d’avantage dans la  stabilité, condition essentielle du développement durable, ainsi que  dans la démocratie et dans le respect des droits de l’homme.


Excellence Monsieur le Président,
Que le Seigneur Vous inspire dans la conduite des Affaires du Burkina et Vous garde tout au long de cette année nouvelle.
Bonne et heureuse année 2013.
Que Dieu bénisse le Burkina Faso.


Vito RALLO
Nonce Apostolique

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09/01/2013
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