Le pétrolier français piraté au large des côtes ivoiriennes libéré
Le pétrolier de la société française Sea Tankers détourné ce week-end au large d'Abidjan par des pirates avec à son bord 17 membres d'équipage "a été libéré" mercredi, a-t-on appris auprès de la compagnie.
Le Gascogne, battant pavillon luxembourgeois, "a été libéré très tôt mercredi matin. Les pirates ont quitté le navire qui est sous le contrôle du commandant", a indiqué un porte-parole de la société basée à Mérignac, dans le sud-ouest de la France, ajoutant que deux des 17 marins "ont été légèrement blessés et pris en charge médicalement".
"Une partie de la cargaison a été volée", a-t-on ajouté de même source, précisant qu'il "n'est pas souhaitable de donner la localisation du bateau ni où il se rend pour des raisons de sécurité".
Parti du port ivoirien d'Abidjan le 31 janvier avec 3.000 tonnes de gasoil, le navire en avait déchargé une partie sur un autre bateau avant d'être détourné à 139 kilomètres du port.
Son équipage comptait sept Togolais, quatre Béninois, deux Sénégalais, deux Ivoiriens, un Chinois et un Sud-Coréen.
La société Sea Tankers a tenu à "remercier les forces navales, les autorités locales et toutes les autres personnes qui ont permis cette issue favorable".
Les dernières nouvelles sur la localisation du navire remontent à lundi. Il avait alors été repéré au large du Nigeria, selon Bertin Koffi Tano, directeur des Affaires maritimes de la Côte d'Ivoire qui avait donné l'alerte sur le détournement.
Pour les autorités ivoiriennes, qui de leur propre aveu n'ont "pas de navires destinés à la surveillance des eaux maritimes", c'est le troisième acte de piraterie en moins de cinq mois.
En janvier, un pétrolier nigérian battant pavillon panaméen avait été victime d'une attaque de pirates à son ancrage d'Abidjan. Début octobre 2012, un tanker grec avait subi une attaque semblable au même endroit.
Jusque-là, la Côte d'Ivoire avait été préservée de la piraterie en mer qui se développe dans le Golfe de Guinée. Fréquente au Nigeria, premier producteur de pétrole d'Afrique, la piraterie a gagné les eaux du Bénin, où les attaques de navires avaient explosé en 2011.
"Il semble que les pirates se déplacent vers la Côte d'Ivoire car le Nigeria et le Bénin ont augmenté la fréquence de leurs patrouilles dans le Golfe de Guinée", a expliqué à l'AFP Noel Choong, responsable du département de piraterie du Bureau maritime international, basé à Kuala Lumpur.
Les "groupes armés" qui piratent les navires "sont parfaitement informés sur le potentiel de chaque pays et savent que de ce côté du Golfe de Guinée, il n'y a pas beaucoup de surveillance", a renchéri le colonel Mamadou Mariko, directeur technique à l'Organisation maritime de l'Afrique de l'Ouest et du Centre (OMAOC), basée à Abidjan.
Pour la Côte d'Ivoire "il y a urgence", a-t-il alerté: Abidjan doit prendre "le problème à bras-le-corps".
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