Les militaires radiés de 2011 demandent pardon au peuple burkinabè
Pour une fois, les militaires radiés de la mutinerie de 2011 sortent de leur silence. Entourés de leurs frères d’armes, ils ont tenu une conférence de presse ce vendredi 24 avril 2015 à Ouagadougou.
Depuis les évènements de 2011 (mutinerie) qui avaient conduit le président Blaise Compaoré à fuir son palais de Kossyam, plus de 600 militaires, hommes de rang et sous-officiers avaient été radiés pour des raisons diverses.
Témoignage d’un ancien sergent-chef « Ça n’a pas été facile, et ce n’est toujours pas facile. Imaginez. A 11h45 mn on vous informe que vous avez perdu votre boulot. Mais franchement, ça été très dur, parce que, vous vous rendez compte que le miliaire est comme vous. Il a des crédits, il a une famille, nous sommes en location. Imaginez quelqu’un qui se retrouve à Gaoua, il a son boutiquier à côté ou il s’alimente. Et un matin, on lui dit vers midi qu’il n’est plus militaire. Du coup, c’est comme si le ciel était tombé sur sa tête. Moi personnellement, j’ai été arrêté juste 5 jours après ma radiation et déféré à la MACO. C’était la débandade. Mais je suis arrivé à surmonter grâce aux anciens collègues, à la famille. Mais ça ne va vraiment pas, ça ne va pas actuellement. Nous sommes pour les uns et les autres dans des sociétés de gardiennages ». Propos recueillis par Bienvenue APIOU |
Cinq ans après ces séries de radiation de plus de 600 militaires, ces derniers sont sortis de leur silence car selon leur porte-parole, Hervé Tapsoba, ex-soldat de première classe, « cette conférence de presse ne pouvait se tenir sous le régime de Blaise Compaoré ».
Pour une première sortie, Hervé Tapsoba et ses frères d’armes ont demandé officiellement pardon au peuple burkinabè pour toutes les forfaitures.
« Au peuple burkinabè, nous demandons pardon et présentons toutes nos excuses pour les désagréments et les torts qui lui ont été causés. Nous pensons que c’était des erreurs qui se sont accumulées.
Cela ne se reproduira plus jamais », déclare-t-il.
Pour la série des radiations que ces derniers ont subies, Hervé Tapsoba soutient qu’elles ont été unilatérales car toutes ces punitions ont été prises sans la tenue d’un conseil d’enquête ou de discipline.
« Aucun des militaires radiés n’a été notifié sur les faits qui ont provoqué la résiliation du contrat.
Le motif de faute particulièrement grave contre l’honneur, la morale, la probité, avec incitation au désordre justifie-t-il les faits répréhensibles contre les uns et les autres ? », ajoute-t-il.
Des questionnements qui ont fait légion tout au long de la conférence de presse car, selon les organisateurs, toutes les radiations n’ont concerné que les militaires de rang et les sous-officiers.
« Parmi les radiés, il n’y a pas d’officiers. On ne va pas citer de nom, même si nous sommes dans la vie civile, il y a le droit de réserve qu’on nous a inculqué. On ne cite pas de nom pour le moment ».
Sans donner grand détail, les militaires radiés ont martelé qu’ils ont eu des concertations avec les autorités de la transition.
Puisque selon Hervé Tapsoba, ils ont contacté la commission de réconciliation nationale et des reformes pour introduire leur requête.
Bienvenue APIOU
Burkina24
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