Les origines de la fête de Tabaski
Les musulmans du monde entier ont hérité de leur prophète Mohammad deux grandes fêtes qui mobilisent chaque année des millions d’hommes et de femmes. Il s’agit de la fête de Ramadan et celle de Tabaski communement appelée "fête des moutons". Quel sens faut-il donner au sacrifice de bêtes lors de cette fête ? Quelles attitudes les musulmans doivent-il observer en ce jour grandiose ?
On ne peut parler de la fête de tabaski sans faire allusion à Abraham le père des croyants, l’ami intime de Dieu. Que peut-on alors retenir de ce grand homme ? Comme beaucoup d’autres prophètes, Abraham est né dans un milieu où les gens s’adonnaient à des pratiques païennes condamnées par Dieu. Pour conquérir les cœurs de son peuple, sa prédication était respectueuse et bienveillante. Malgré tout, son message n’a pas été bien accueilli par les siens. Des injures, des menaces et avertissements lui ont été adressés mais il est resté serein et imperturbable. Il mit au monde deux fils qui, à leur tour ont propagé la parole de Dieu.
Naissance de Ismaël
Jusqu’à un âge avancé (environ 90 ans), Abraham n’avait pas d’enfant. Sarah, sa première femme lui autorisa d’épouser sa servante nommée Hagar dans l’espoir que Dieu leur donnera un enfant. De cette union est né Ismaël, l’ancêtre des arabes. La jalousie a alors envahi le cœur de la première épouse et Dieu ordonna à Abraham d’émigrer vers la Mecque pour s’y installer. C’est dans cette contrée désertique et inhabitée qu’il a laissé Ismaël et sa mère. Un peu plus loin, il s’adressa à Dieu en ces termes : « Notre Seigneur, j’ai établi une partie de ma descendance dans une vallée sans agriculture, près de Ta maison sacrée (la kaaba) pour qu’ils accomplissent la prière. Fais donc que se penchent vers eux les cœurs d’une partie des gens. Et nourris-les de fruits. Peut-être seront-ils reconnaissants ? » Sourate 14 verset 37
On peut affirmer sans conteste que cette invocation est exaucée puisque chaque année des millions de fidèles musulmans se dirigent vers la Mecque pour accomplir le pèlerinage.
La mère d’Ismaël l’allaita et buvait du peu d’eau mis à leur disposition dans une outre qui finit par se vider. Elle a alors commencé à gravir les monts Safa et Marwa dans l’espoir de voir un passant ou un point d’eau. C’est au septième trajet que par la grâce de Dieu une source d’eau jaillit non loin du berceau d’Ismaël, eau bénite que chaque pèlérin apporte de son retour de la Mecque.
Naissance d’Isaac
Sarah, stérile jusqu’à l’âge de la vieillesse n’espérait plus avoir d’enfant. Dieu envoya alors des anges à Abraham lui apporter la nouvelle de la naissance d’Isaac. Cette annonce a créé en lui et en son épouse un sentiment d’étonnement et de surprise. Comment admettre qu’une vieille femme de son âge et un époux assez vieux et inoppotent puissent-ils avoir un enfant ? C’est ainsi que Abraham s’exclama :<< Vous me faites une telle annonce en dépit de ma vieillesse ?>> Et aux anges de lui répondre : << Nous te faisons annonce de vérité. Ne sois pas de ceux qui désespèrent>>. C’est ainsi que la stupéfaction de Abraham se dissipa. Isaac naquit, grandit et fut envoyé au peuple de Damas comme prophète.
Edification de la Kaaba
Abraham comme tout bon chef de famille rendait visite régulièrement à sa famille installée à la Mecque. Lors de l’une de ses tournées, il annonça à Ismaël qu’il a reçu un ordre de Dieu d’édifier une maison en lui désignant de la main un endroit surélevé. C’est ainsi qu’ils procédèrent ensemble à ériger les fondations de la maison jusqu’à son achèvement.
Le sacrifice d’Ismaël
Abraham, faut-il le rappeler avait demandé à Dieu de lui donner un enfant et ce vœu fut exaucé. Il était attaché à cet enfant de sorte que son cœur fut pleinement occupé par ce dernier. Un jour, il reçu en songe l’ordre de Dieu d’égorger son bien aimé Ismaël. La finalité de ce commandement était loin le sacrifice de l’enfant, mais la preuve de sa foi en Dieu. Dès que Ismaël a appris la nouvelle de son père, il s’est soumis à la volonté de Dieu sans la moindre réticence. Il n’était même pas affligé, bien au contraire il a montré une bravoure sans pareille et a même encouragé son père à exécuter la volonté de Dieu en ces termes :<< Ô père, lui dit-il, quand tu seras prêt à m’égorger, ligote moi fermement pour éviter que je te rende la tâche dure en me débattant, puisqu’il est difficile de se contrôler au moment de la mort. Aiguise bien ta lame pour m’achever le plus promptement possible. Ainsi je serai vite soulagé. Et lorsque tu me coucheras par terre, fais en sorte que ma face soit tournée vers le sol, car si tu regardes mon visage au moment où tu dois passer la lame sur mon cou, je crains que la tendresse ne t’envahisse et t’empêcher d’exécuter la volonté de Dieu. Enfin, tu pourrais remettre ma chemise à ma mère. Ça pourrait la consoler en tant que souvenir.>>
Au moment où Abraham posa la lame sur le cou d’Ismaël, Dieu le racheta contre une prestigieuse victime (un bélier selon certaines sources). C’est en mémoire de ce sacrifice plein de piété que les musulmans du monde entier sans exception célèbrent la Tabaski et sacrifient des animaux.
Attitude à observer lors de la fête
Chers frères musulmans, la Tabaski est une fête musulmane et doit être célébrée dans le strict respect des principes islamiques. Ce qui importe pour le croyant ce jour là, c’est la prière et le sacrifice de l’animal qui se fait après la prière collective. A ce sujet, il convient de rappeler que le sacrifice est fortement recommandé pour ceux qui ont les moyens. Comme Dieu nous l’enseigne dans le Saint coran, ni la viande, ni le sang qui s’écoule ne l’atteignent mais la piété qui nous anime. Cette viande est divisée en trois parties : la 1ère pour la famille, la 2ème pour les voisins et amis et la 3ème est destinée aux nécessiteux. Cela est juste une recommandation et non une obligation. On peut consommer la totalité de la viande comme on peut également tout donner en aumône.
Pendant la fête, on peut également :
se rendre visite ;
partager son repas avec les autres (musulmans ou non musulmans) ;
s’habiller décemment ;
se divertir de façon licite (cantique religieux, jeux licites …)
En un mot, tout ce que l’islam a rendu licite est autorisé le jour de la fête. Par contre, il faut éviter de tomber dans le pêché à travers les attitudes perverses condamnées par Dieu (alcool, danse mixte...)
Chaque musulman devrait s’approprier de ces dires du prophète Mohammad (Paix et Salut de Dieu sur Lui) : « Aime pour ton frère ce que tu aimes pour toi-même » Le musulman ne consomme pas l’alcool, même pas une goutte ; par conséquent, il lui est strictement interdit d’en offrir à autrui quel que soit son rang social ou hiérarchique.
Bonne fête de tabaski à tous les fidèles musulmans
KABORE Karim
Econome CEG de Poura (abdoulkaka@yahoo.fr)
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