L’Université de Séville aux couleurs de la culture burkinabè
Exporter la culture et le savoir-faire des artistes burkinabè en Espagne, tel
semble être le credo de l’artiste Jean-Luc Bambara, fondateur de « l’Espace
culturel Barso »
Depuis sa première visite en 1999, l’artiste sculpteur burkinabè, Jean-Luc
Bambara est devenu l’un des meilleurs porte-drapeaux de la culture burkinabè en
terre espagnole. Après Barcelone, Madrid, Valence, Malaga et particulièrement
Castellon où se trouvent ses sculptures monumentales, il a séjourné du 31
janvier au 13 février 2013 dernier à Séville à l’invitation de l’université de
la ville.
Durant son séjour, il y a présenté une exposition de ses œuvres géantes ainsi
que celles des artistes travaillant dans « l’Espace culturel BARSO » qu’il a
créé dans le quartier Zone Une de Ouagadougou, à quelques encablures de la
Maison de la femme.
Exposées dans le hall du Centre des initiatives culturelles de l’Université
de Séville (Cicus) du 5 févier au 8 mars, ces œuvres-une quarantaine- mettent en
évidence ce qui constitue la singularité de la culture Burkinabé. « L’exposition
a été un succès parce qu’elle a attiré du monde et beaucoup de gens ont posé des
questions sur la symbolique et le sens culturel de certaines figures et
œuvres », explique cet artiste passionné par l’art dès son enfance et dont on
peut aussi admirer ses sculptures sur granit dans le musée à ciel ouvert de
Laongo, à une trentaine de km de Ouagadougou.
En marge de cette exposition, l’artiste, qui est aussi
formateur, a dirigé un module de libre configuration à la Faculté des Beaux Arts
de l’Université de Séville sur la technique de modelage à la cire perdue et le
coulage du bronze qu’il a mise au point et pratique depuis des années dans
« L’Espace culturel Barso ». Séduites, les autorités de l’Université de Séville
ont émis le souhait d’insérer ce module dans le curricula de formation des
étudiants qui se sont montrés très intéressés par la sculpture du bois. « Si les
pourparlers en cours aboutissent, ça renforcera la convention cadre qui a été
signée entre l’Université de Ouagadougou et l’Université de Séville en 2009 aux
Îles Canaries et qui porte sur plusieurs chapitres de la collaboration
universitaire », se réjouit à l’avance Jean-Luc Bambara. Dans cette optique,
Jean-Luc Bambara a participé à une rencontre en présence de la vice-doyenne de
la Faculté des Beaux Arts et du directeur du bureau de coopération au
développement de l’Université de Séville afin d’envisager l’élaboration d’un
protocole d’accord entre les deux Universités.
Le Burkina Faso n’étant pas un pays prioritaire pour l’Agence espagnole de
coopération internationale au développement, c’est l’Université de Séville qui
comble ce vide. C’est ainsi que, grâce à l’activisme du président de
l’Association culture et coopération avec l’Afrique, Javier Ballesteros, elle
finance plusieurs projets, dont la construction d’un centre socioculturel à
Fada, un Collège et un centre de recherche à Bantogodo.
Très prochainement, une délégation conduite par le ministre burkinabé des
Enseignements Secondaires et Supérieurs devrait se rendre en Espagne pour
renforcer la collaboration universitaire entre les deux pays. Déjà, depuis
l’année dernière, deux étudiants burkinabé boursiers séjournent en Espagne où
ils poursuivent des études de spécialisation dans l’enseignement de l’espagnol,
l’objectif étant à terme, la réintroduction de l’espagnol comme langue étrangère
dans l’enseignement, en particulier au Centre de Langues de l’Université de
Ouagadougou.
Joachim Vokouma, Lefaso.net
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